Aller à…
RSS Feed

26 décembre 2024

DIEUDONNE. Rama Yade, ou l’esclave qui pourchasse ses frères avec ses maîtres


DIEUDONNE. Rama Yade, ou l’esclave qui pourchasse ses frères avec ses maîtres

Publié le jan 16, 2014 @ 11:06

Allain Jules

Par Loïc Waddle M.

Pour ceux qui ont vu « Django Unchained », vous vous souvenez probablement de ce vieil esclave, joué par Samuel L. Jackson, qui faisait du zèle envers ses maîtres et qui jouait le traître auprès de ses maîtres, en dénonçant Django qui mettait en place un stratagème pour affranchir sa bien-aimée de ses maîtres.
On peut se demander si Rama Yade (bien réelle cette fois) ne joue pas dans la même catégorie.
En effet sur le plateau de « Mots croisés », à l’émission du lundi 13 janvier, nous avons pu assister à sa « prestation » sur l’affaire Dieudonné et de son manifeste excès de zèle sur cette affaire. A se demander si dans son esprit, il n’y avait pas une idée du type « Mes chers maîtres, vous voyez, je suis africaine d’origine, comme Dieudonné, mais je suis encore plus radicale que vous concernant sa condamnation et la haine que je lui porte ».
Elle déclare sur cette émission que le geste de la quenelle est un geste antisémite. Bien sûr. Sa démonstration ? Alain Soral (qui n’est pas Dieudonné) est allé faire ce geste devant le mémorial de la Shoah. Implacable. Alain Soral (ou d’autres) ont utilisé ce geste à des fins (ou pas d’ailleurs) antisémites, et voilà le geste devenu officiellement antisémite. Pour information, elle est la seule sur le plateau à avoir parlé de ce geste, alors que le débat portait essentiellement sur le bien-fondé (ou non) de la décision du Conseil d’Etat, et sur les moyens de combattre la haine en France. Mais décidément, son combat à elle était de s’attaquer personnellement à Dieudonné, à le rouler dans la farine, et à l’enterrer encore plus qu’il ne l’était déjà, via les médias et la charge violente du gouvernement contre lui.
Elle continue en parlant de la vidéo de Dieudonné de dimanche, la première après son interdiction. Dans cette vidéo, il parle (toujours avec dérision et second degré) des menaces de mort qu’il a reçues, et du fait que le gouvernement veuille l’asphyxier financièrement. Rama Yade qui a vu la vidéo, en rajoute une couche sur le plateau en disant « En plus, j’ai vu sa vidéo, tout est question d’argent pour lui, il demande encore de l’argent à ses fans ». Waouh ! Que ce type de propos soit tenu dans un bistrot entre vous et moi, pourquoi pas. Mais qu’une personne politique dont le devoir est de prendre de la hauteur pour traiter les évènements et trouver des solutions ; se rabaisse à une telle cabale personnelle, on peut se demander quel est le but. Maintenant, on ne parle plus seulement des faits prétendument condamnables de Dieudonné, mais aussi de « son amour de l’argent ». Quel est l’objectif ? Répéter les mots des maîtres ?
Plus tard, elle déclare, comme la cerise sur le gâteau « A titre personnel, je considère qu’il n’y a rien au-dessus de la Shoah ». Le CRIF, ainsi que ce gouvernement désormais obligé d’Israël n’aurait certainement pas dit mieux. Ainsi, il n’y aurait rien au-dessus de la Shoah… Soit. Et alors ? Il s’agit donc bel et bien d’une course à la victimisation alors ? Et dans cette course, la Shoah a remporté la victoire et donc, doit être traitée différemment des autres ?
Le génocide contre les juifs (c’est l’expression qu’il faudrait d’ailleurs utiliser plutôt que « Shoah » qui a une connotation religieuse, donc sacrée, ce qui rajoute –est-ce un hasard- au fait que ce soit quasiment un sacrilège d’oser en parler) a eu lieu il y a plus de 70 ans. S’il a été violent et horrible, il faut arrêter de faire comme si la société actuelle devait vivre avec la pancarte « Shoah » a l’infini.
>>> Rejoignez-nous sur Facebook
L’esclavage lui, a duré plusieurs siècles, a été institutionnalisé, était non seulement utilisé par l’Etat mais par la population, et ses traces et conséquences sont toujours visibles aujourd’hui. Les traces de l’Apartheid sont encore ancrées en Afrique du Sud et pourtant, les Sud-Africains ne passent pas leur temps à faire du « devoir de mémoire » ou à essayer d’enseigner à l’école comment les blancs étaient méchants et injustes en Afrique du Sud.
Mais rien à faire, pour Rama Yade, le génocide juif a donc remporté le prix. Evidemment, le fait que son mari soit juif n’a rien à voir avec l’affaire…
Elle a donc choisi la voie de ses maîtres. A l’époque déjà, elle faisait partie du gouvernement Sarkozy. Et elle qui se transforme en chasseur des gens qui propagent la haine n’a jamais condamné les propos de Nicolas Sarkozy qui insultait « L’Homme africain » sur les terres où elle est née. Pour elle, c’est certainement plus important de mener une vendetta contre un simple bouffon de la République que contre ceux qui ont vraiment le pouvoir et qui représente officiellement le peuple…
Sur ce plateau, ce jour là, Alain Finkielkraut était également présent. Lui qui s’amusait à compter le nombre de noirs en équipe de France, qui vantait les mérites de la colonisation et qui déclarait que la France « n’a fait que du bien aux africains » était bizarrement plus mesuré que Rama Yade sur la charge contre Dieudonné, et n’a pas reçu de charges particulières de la part de Rama Yade… Un Dieudonné prêcheur et porteur de haine selon elle, mais un Finkielkraut avec qui elle est d’accord… Cherchez l’erreur.
Normal me direz-vous, quand vous comprenez que la politique pour Rama Yade est très peu affaire de conviction, mais de « coups d’éclats » et de peopolisation. Elle s’engage aux côtés de Sarkozy, non par conviction, mais par « admiration du charisme de l’homme ». Elle rampe quasiment à ses pieds quand elle lui demande de travailler au ministère des affaires étrangères pour pouvoir travailler aux côtés de Bernard Kouchner qu’elle admire également.
Et les convictions ? Vous repasserez…
Très difficile d’en trouver chez elle qui n’est en réalité qu’une véritable politique politicienne. En 2011, elle sort un ouvrage dont il est clair qu’une bonne partie est un plagiat d’autres auteurs. Fin 2011, elle est radiée des listes électorales de Colombes après plusieurs mensonges visant à faire croire qu’elle y habitait. Elle n’a jamais été élue à aucune élection, et il est très probable qu’elle ne le sera jamais. Sans conviction, écoutant la voix de ses maîtres, elle est le produit type d’une façon de faire de la politique, à la Sarkozy. Lui au moins, avait le courage de prendre parfois le risque d’être impopulaire.
Taper sur Dieudonné était peut-être pour elle, l’occasion de rappeler qu’elle existe. Mais dans quelque temps, elle repartira dans l’anonymat le plus total, au service de ses maîtres, tandis que Dieudonné continuera à remplir des salles, et à être soutenu par des africains qui eux, n’acceptent pas la soumission aux puissants. Après tout, dans Django, l’esclave traître finit par mourir, ses maîtres avec lui, tandis que Django finit heureux et libre avec sa dulcinée. Pourquoi ne pas rêver ?
Vive la France,
Vive Dieudonné,
Et vive l’Afrique.
Loïc Waddle M.

Partager

Plus d’histoires deLibye