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26 avril 2024

L’homme qui a sauvé le monde


«
L’homme qui a sauvé le monde
» (Thomas Blanton)
L’incroyable destin de Vassili Arkhipov, inconnu pendant 40 ans.
Par Michel Porcheron
Quand, lors de la Crise des Missiles d’octobre 1962, il sauva le monde d’un désastre
nucléaire, il avait 36 ans. Pourtant, hors de son sous-marin B59, il resta dans
l’anonymat le plus complet. Son nom et sa détermination restèrent inconnus jusqu’en
2002. Il était mort 4 ans auparavant, à l’âge de 72 ans (1), dans la région de Moscou.
On l’appelle depuis «l’homme qui a sauvé le monde »

Il n’eut jamais l’occasion deraconter publiquement ce qui se passa dans son B59.
De son vivant, personne ne témoigna la moindre gratitude au sous-marinier Vassili
Arkhipov. On ignore si sa famille aura fini par l’obtenir. Il resta longtemps inconnu
au bataillon. Rien alors dans les encyclopédies, en ligne ou pas. Jusqu’à l’ouverture …
en 2002, de documents soviétiques déclassifiés.

Pour savoir ce que fut l’attitude héroïque de Vassili Arkhipov, il fallait être à La
Havane en octobre 2002. S’y tenait une Conférence organisée pour commémorer
le 40e anniversaire de la Crise d’Octobre (ou des Missiles), à
laquelle participaient des experts russes, américains et cubains, ainsi que des hautes
personnalités qui eurent un rôle important dans les trois camps de cette terrible
période historique.

L’année suivante l’auteur américain Noam Chomsky,
linguiste, professeur, philosophe radical, sortait à son tour
judicieusement Vassili Arkhipov d’un anonymat qui
paraissait définitif, dans un passage de son livre
«
Dominer le monde ou sauver la planète
? L’Amérique en quête d’hégémonie mondiale»
(traduit en français en 2004, Fayard, page 104).

Lors d’une conférence donnée en février 2003, Chomsky avait déjà souligné le rôle
d’Arkhipov en termes très voisins

«
De nouvelles informations données à ce sommet furent d’un éclairage important pour comprendre le dénouement de cette
crise »
».
Ajoutant :
« Nous y avons appris que le monde fut sauvé de la dévastation nucléaire par le capitaine d’un sous-marin soviétique, Vassili Arkhipov, qui bloqua l’ordre de faire feu avec ses missiles nucléaires quand des sous-marins russes furent
attaqués par des destroyers américains à proximité des limites de la quarantaine,
zone d’interdiction fixée par Kennedy

« Comme Arkhipov le notait,
écrit encore Chomsky , le tir nucléaire avait plus de
chance d’enclencher une réponse de même nature des Américains entraînant la
« destruction de l’hémisphère nord » comme le redoutait Eisenhower.
Cette révélation est, dans le contexte actuel, particulièrement intéressante : cela
démontre avec beaucoup de clarté le terrible et incontrôlable risque d’une attaque
contre un « ennemi plus faible », un risque pour notre survie, ce n’est pas exagéré de
le dire  »
Les deux K
Du côté américain, Robert McNamara ancien secrétaire d’État américain à la
Défense, reconnaissait publiquement que le monde était passé bien plus près de la
guerre qu’on le croyait jusqu’alors.
Dans sa récente série historique « L’autre histoire de l’Amérique »
(diffusée sur
Planète +, en janvier et février 2014, 10 épisodes), Oliver Stone redonne vie au sous-
marinier soviétique, lui rendant un juste hommage appuyé.
« Les générations futures doivent beaucoup, peut être même leur existence à ces deux hommes courageux
(Kennedy et Khrouchtchev) qui ont vu le précipice s’ouvrir à leurs pieds et ont eu la
sagesse de reculer »
.Oliver Stone ajoute
:
« Elles doivent aussi leur vie à cet obscur officier russe qui au fond des mers a réussi à éviter seul la guerre atomique ».
http://www.dailymotion.com/video/x1anjqm_une-autre-histoire-de-l-amerique-6-
10-jfk-au-bord-du-gouffre_news
Oliver Stone et Peter Kuznick viennent de publier «
Les crimes
cachés des présidents. Une autre histoire de l’Amérique
» (Ed.
Saint-Simon, 268 p.)où on retrouve l’histoire d’Arkhipov, page
124 du chapitre «
JFK
»
Après les révélations de la Conférence de La Havane, ce n’est
pas pour autant qu’Arkhipov fit par la suite la Une de la presse
de la planète. La couverture qu’on appelle médiatique (voir plus
bas) ne fut pas à la hauteur du «
non
» salvateur de Vassili
Arkhipov.
Arkhipov était resté 40 ans un illustre inconnu, contrairement au Yankee Paul
Warfield Tibbetts Jr. Le 6 août 1945, à 8h15 locales, Tibbets pilotait (il avait 29 ans) le
bombardier B-29 n°82, l’
«
Enola Gay
»
qui largua la première bombe atomique (la
Little Boy) à 9700 mètres au dessus d’Hiroshima (2).
L
e jeune Arkhipov, second de Valentin Savitsky, commandant du sous-marin
soviétique, de type B-59, est engagé dans la flotte de son pays, immergée au large des
côtes américaines. Nous sommes en octobre 1962. La tension était telle– après la
découverte (le 16 octobre) à Cuba de rampes de lancement de missiles de longue
portée soviétiques par un U-2, avion-espion US–
que la perspective d’une apocalypse
nucléaire faisait trembler la planète. Pour la première fois dans l’histoire, un conflit
nucléaire sortait du domaine de la science-fiction.
Le 22 octobre, Kennedy ordonne l’encerclement naval
de Cuba.
Les Soviétiques avaient au moins quatre sous-marins
nucléaires au large. Le 27 octobre l’un d’eux fut
attaqué à coup de grenades sous-marines par deux
bâtiments américains, un destroyer (le Beale) et un
porte-avions.
Mais dès le lendemain les bases cubaines furent
démantelées et les fusées soviétiques rapatriées sous
contrôle international.
Tout près du feu nucléaire et sans cet illustre inconnu…
Quelques jours après la Conférence de La Havane d’octobre 2002,
deux quotidiens
US, le Boston Globe et le Washington Post (que cite Noam Chomsky) accordent un
article au sous-marinier. En France, rien dans les quotidiens. On ne trouve que
quelques rares et courts échos dans la presse hebdomadaire, pour ne citer qu’elle.
Pour Le Point, Arkhipov est
«
le Soviétique qui, en 1962, sauva le monde
».
http://www.lepoint.fr/actualites-monde/2007-01-19/le-sovietique-qui-en-1962-
sauva-le-monde/924/0/49375
«
L’humanité lui doit une fière chandelle (…) C’est Vadim Orlov, un autre officier
présent à bord ce jour-là, qui a révélé l’histoire lors d’un colloque organisé à La
Havane
»
«
Le héros inconnu de la guerre froide
»,
c’est le titre choisi par l’hebdomadaire
Marianne. Philippe Chatenay considère
«
qu’au plus fort de la crise il s’en fallu de
très peu (le courage d’un seul homme, en fait), pour que le monde connût
l’holocauste nucléaire
». «
Un ancien officier du sous-marin soviétique B-59 et l’ex-
commandant en second du destroyer USS Beale ont raconté comment le navire
américain avait largué des charges de profondeur pour interdire au submersible
soviétique de pénétrer dans la zone de blocus décrétée par le président Kennedy.
Mais, ce que les Américains ignoraient totalement, c’est que le B-59 était armé d’une
torpille à charge nucléaire.
«Les grenades explosaient tout près de la coque,
se souvient Vadim Orlov,
le
responsable des transmissions. Nous manquions d’oxygène et la tension était
extrême.»
Certains officiers ont alors suggéré au commandant du B.59 de lancer la torpille
contre le destroyer. Selon les règles imposées par l’état-major naval soviétique, le
sous-marin avait l’autorisation de recourir à cette arme, s’il était attaqué (…) Un
certain Arkhipov s’y refusa, et le B-59 fit surface
»
Selon Robert McNamara, le ministre américain de la Défense au
moment de la crise:
«une frappe nucléaire contre notre navire
aurait à coup sûr déclenché une riposte nucléaire américaine»
.
«
Si les historiens savaient qu’on avait été à deux doigts d’une
guerre atomique entre les Etats-Unis et l’URSS, ils viennent
seulement d’apprendre qui l’avait évitée: un illustre inconnu
»,
conclut Philippe Chatenay (21/10/2002).
En août 2008, l’essayiste et journaliste Jean-Claude Guillebaud, écrivait dans Sud-
Ouest Dimanche, après avoir rappelé le contexte de la crise et l’attaque US du B.59
soviétique
:
«
Le commandant du sous-marin soviétique Valentin Savitsky, se
sentant menacé, prit la décision de déclencher une riposte nucléaire. Elle eût, à coup
sûr entraîné un échange de missiles stratégiques entre l’Amérique et l’URSS, c’est-à-
dire une guerre atomique.
À bord du sous-marin, en vertu des protocoles très stricts de la Marine, la
procédure de tir exigeait que la décision prise par le commandant soit entérinée par
le commissaire politique, un certain Ivan Maslennikov, mais aussi par le second,
nommé Vassili Arkhipov.
Si le premier donna son accord sans problème, le second – avec un sang-froid et un
courage incroyables – refusa obstinément de donner son aval. Il parvint peu à peu à
calmer les esprits à bord, tant et si bien que le feu nucléaire ne fut pas déclenché.
Pour cela, Arkhipov dut résister à une pression guerrière collective, dont on devine
l’intensité
»
Aujourd’hui, quarante-six ans après, conclut
Jean-Claude Guillebaud, les officiels et les
historiens américains le reconnaissent :
«
Ce
simple « gars » Vassili Arkhipov, a sauvé le
monde d’un désastre nucléaire. Or, assez
mystérieusement, l’Histoire n’a guère retenu
son nom et les médias du monde entier se sont
fort peu intéressés à son histoire. C’est
proprement ahurissant. Qu’un individu
solitaire ait trouvé en lui-même la capacité
d’une telle indépendance d’esprit, de tant
d’intelligence et d’un si solide courage, au point de sauver la planète d’une
catastrophe, constitue une sacré bonne nouvelle
»
L’officier Vassili Arkhipov est mort en 1998 dans l’oubli ou l’indifférence. Aussi bien
en URSS qu’en Amérique, dans le monde entier et ailleurs. Jusqu’en 2002.
Pour le site
http://www.musthaveknowledge.net/PRORIMPromo/Promo
%20Bites%20-%20French/Promo_Strategy.htm
, Arkhipov fut bien
«
l’homme qui sauva le monde
».
«Nous avons tous besoin de héros et voici l’histoire de quelqu’un qui, placé dans une
situation intolérable, a réussi à gérer avec succès une crise qui aurait pu détruire
toute la planète. Curieusement, elle n’a pas retenu l’attention de la grande
presse
(…) Le livre de bord du sous-marin a été rendu public aujourd’hui
lors d’une
conférence à la Havane le 13 octobre 2002, quarante ans après les faits (…) Parmi
les leçons que l’on peut tirer
: 1/ Il est essentiel de faire preuve de courage moral, au
besoin, pour s’élever contre les opinions de collègues.2/Trois cerveaux valent mieux
que deux dans de telles situations 3/
Les participants américains à cette conférence
reconnurent qu’ils n’avaient pas réfléchi suffisamment
»
Le 10 septembre 2008 — divers sites francophones avaient reproduit souvent in
extenso l’article de JC Guillebaud– le site français des anciens de la marine
nationale, apporte quelques données propres
:
«
Voici un fait qui rappelle étrangement le film « USS Alabama», à une énorme
différence près qu’il a réellement eu lieu
»
(3)
Le site
http://www.anciens-cols-bleus.net/
(que nous avons pu ouvrir) affirme et
précise
:
JP Parolin, un ancien de la Marine française, dit qu’il
«
s’est penché sur une
histoire inouïe
»
(…)
C’est l’histoire d’Arkhipov. Le 2 octobre 1962 débute «
l’opération «
Kama
»
: Quatre sous-marins d’attaque diesel-électrique, de type B59,
de la marine soviétique appareillent de la presqu’île de Kola, avec à leur bord des
torpilles (on ne saura qu’en 2001 que ces torpilles étaient à têtes nucléaires). Les
commandants Shumkov, Ketov, Savistky et Dubivko ont pour mission de rejoindre le
convoi des cargos soviétiques qui font route vers Cuba, avec à leur bord des missiles
nucléaires destinés à compléter le dispositif déjà en place sur l’île. Leur but est de
protéger ce convoi et ce, si besoin est, au prix du torpillage des navires qui tenteraient
de s’interposer.
Le 27 octobre, un avion américain de surveillance
U2 est abattu. Khrouchtchev n’a pas donné cet
ordre, ne souhaitant pas accomplir le premier geste.
Le Conseil National de Sécurité américain
analysant cette action comme une escalade,
Kennedy donne l’ordre, en cas de nouvelle
agression, de bombarder les sites de missiles.
Ce même jour, une lettre de Khrouchtchev, lui-
même, laisse entendre qu’il est prêt à négocier.
Pendant ce temps, en haute mer, un des sous-marins russes est pris à partie, à coup
de grenades sous-marines, par deux bâtiments américains, un destroyer et un porte-
avions. Le commandant du submersible, Valentin Savitsky, se sentant menacé, donne
l’ordre de charger une torpille nucléaire dans le tube numéro 1. (…)
Le commandant en second, Vassili Arkhipov, avec un sang-froid et un courage
incroyables, refuse obstinément de donner son aval, objectant que les conditions pour
riposter ne sont pas réunies, le sous-marin n’ayant pas subi de dégâts. Malgré une
pression intense de la part de son entourage, ce qu’on devine aisément, Vassili
Arkhipov réussit à calmer les esprits à bord, évitant ainsi le déclenchement d’un
conflit qui aurait entraîné la « destruction de l’hémisphère nord » de la planète.
En faveur d’une statue pour Arkhipov à l’ONU. Et le prix Nobel de la
Paix
?
«
Je ne sais si certains d’entre vous connaissaient cet épisode de notre histoire
contemporaine. Pour ce qui me concerne je n’en avais jamais entendu parler,
dit JP
Parolin.
Ne croyez-vous pas que Vassili Arkhipov aurait mérité (et mériterait
encore) que lui fût élevée une statue dans la grande salle des conférences des
Nations Unies ?
»
«
Je crois effectivement que Vassili Arkhipov n’a cherché ni l’honneur ni la gloire, il
a fait ce qu’il croyait utile pour l’humanité. Il n’empêche que cet homme a sauvé la
planète et que tout le monde s’en « tape le cul par terre »!! Pour sûr, quarante six ans
après, il est à priori plus aisé de placer sur un piédestal le meilleur marqueur de
buts de la dernière journée du championnat de football qu’un officier russe
désobéissant. Après tout, il n’a fait que ce que lui a dicté sa conscience
»
Pour sa part, Noam Chomsky eut l’occasion de considérer que Vassili
Arkhipov «
devrait recevoir 20 prix Nobel de la Paix
»
.
En résumé
: le héros Arkhipov est d’autant plus un héros qu’il sauva la planète à lui
tout seul, par un geste strictement individuel, lors d’un épisode qu’on appellerait
aujourd’hui «
collatéral
», alors que la crise d’Octobre venait d’être désamorcée et que
la «
menace
» nucléaire avait déjà fait long feu, si tant est qu’elle existât vraiment, y
compris dans les intentions réelles de Nikita Khrouchtchev.
Alors plutôt «
chantage
» nucléaire
soviétique ? La rapide reculade de Moscou après
la rapide riposte de Washington donne le sentiment qu’elle a semblé écrite dès avant
même l’installation des bases à Cuba. L’
«
arrangement
» mis au point entre les deux
K – sans la moindre consultation de Fidel Castro, Cuba devenant quantité
négligeable- militerait, avec la distance des années, en faveur d’une vision moins
apocalyptique que celle des acteurs, témoins, analystes et historiens de l’époque.
Des quantités de livres ont été publiés aux USA sur la Crise des missiles (5) et dans
une moindre mesure en Europe (bien que relativement peu traitée en France).
Le sujet continue d’intéresser
: le journaliste
américain
Michael Dobbs,
ancien correspondant
du Washington Post à Moscou, vient de publier
«
One Minute to Midnight
»
chez Alfred A.
Knopf (426 p, 2008).
«
Modestement, Dobbs
observe que les archives russes et cubaines
recèlent sans doute les secrets qu’il n’a pas pu
percer. En attendant qu’ils le soient, son livre fera
foi
»,
affirme le quotidien Le Monde
On peut aussi consulter
:
http://www.sortirdunucleaire.org/Vassili-
Arkhipov-l-homme-qui-a-empeche-la-guerre
D’autre part, existe
The Power Principe,
une série documentaire de Scott Noble en
VO, sous-titrée. Voici la troisième et dernière partie
«
L’Apocalypse
»
:

ou le film intégral («
à but non
lucratif, distribué gratuitement
»)
http://www.fruits-rouges.org/?p=1068
Un documentaire de 50 minutes, en anglais non sous

titré, détaille l’histoire de cet
épisode méconnu mais crucial de la guerre froide et du rôle qu’y a joué Arkhipov. Il est
visible en intégralité sur YouTube
:
www.youtube.com/watch
?v=4VPY2SgyG5w
A l’occasion du cinquantenaire de la Crise d’Octobre, le Nouvel Observateur (18
octobre 2012) a publié une grande enquête de Vincent Jauvert
:
«
Le jour le plus
dangereux de l’histoire de l’humanité. Les derniers secrets de la crise de
Cuba
».
On peut la retrouver sur le site
:
http://www.les-crises.fr/crise-de-cuba/
ou
http://www.polemicacubana.fr/?p=6910
Enfin, insolite, un auteur français, Jacques Dutertre
(
http://www.jacquesdutertre.populus.ch
), dans un
«
roman
» (4), «
basé sur des «
évènements historiques
réels
», et une sérieuse documentation, intitulé
«
Le Major
Veniamin
»
(1
ère
édition en 2004, 290 pages) conduit le
lecteur notamment dans les
«
coursives d’un sous-
marin
soviétique pendant la crise de Cuba
».
Une
vingtaine de pages sont consacrées à la période entre le 16
et le 27 octobre 1962, y compris 4 pages sur le parcours du
B.59, entre Polyarniy, base sous-marine sur la péninsule de
Kola, dans la région de Mourmansk, et les eaux profondes
au large de Cuba (voir PDF en annexe).
Bonus
:
(1)- Vassili Arkhipov est décédé des suites d’un cancer probablement dû aux
radiations subies lors d’un accident survenu quelques années plus tôt dans un sous-
marin atomique.
(2)- Le copilote s’appelait Robert Lewis, capitaine (qui rédigea un journal de bord).
Celui qui a déclenché le largage s’appelait Thomas Ferebee, bombardier. Avant son
décès le 1er novembre 2007 à Columbus, Ohio, le multi-médaillé Tibbets fit savoir
qu’il ne voulait ni funérailles ni pierre tombale, par peur de déclencher des
manifestations de protestations. On se demande bien pourquoi…Cette seule bombe
nucléaire, 100 % américaine, suffit à anéantir la ville d’Hiroshima et à tuer
immédiatement 75
000 personnes. Elle fait entrer le monde occidental dans l’ère des
destructions militaires massives.
(3)- Pour ceux que cette période intéresse, existe en DVD le film «
13 Jours
»
(2000)
de Roger Donaldson, avec Kevin Costner. Le film relate cette longue période de crise.
On se rend compte qu’au Pentagone, certains officiers de l’État-Major de JFK
n’attendaient que l’occasion d’ouvrir le feu, quitte à mettre La Maison Blanche devant
le fait accompli. Bien plus tard, JFK déclara que le meilleur conseiller qu’il eu eut à ce
moment-là était le Général De Gaulle. Celui-ci mit John Kennedy en garde contre son
propre État-Major et lui assura que Khrouchtchev était prêt à négocier, conscient
qu’il était des conséquences d’une riposte massive au blocus de Cuba.
«
13 jours
» se passe en grande partie dans le Bureau Ovale de la Maison Blanche de
Kennedy. Assez austère, très documenté, ce film évite avec brio une vision
hollywoodienne de l’histoire. La crise qui durera treize jours est vue par un conseiller
(Costner) de JFK, Kenneth O’Donnel. On y voit un président américain déterminé,
mais d’un sang froid impressionnant (le parallèle entre la gestion de la crise par
Kennedy et l’hystérie irakienne de Bush a été un thème récurrent des travaux de la
conférence de La Havane, selon Chomsky) le même qu’il eut lors de la tentative de
débarquement (avril 1961) à Playa Girón, Cuba (la Baie des Cochons) quand il refusa
une intervention aérienne que demandaient les mercenaires conspirateurs.
USS Alabama
, film de Tony Scott de 1995 (avec Denzel Washington, Gene
Hackmann, et James Gandolfini) relate une rivalité entre un commandant et son
second à bord d’un sous-marin nucléaire US ultra-perfectionné atomiques alors que
des opposants russes viennent de s’emparer de la base nucléaire de Vladivostok et
menacent les USA. Un ordre de tir atomique parvient, mais le second…
(4)- Pour se procurer le livre de Jacques Dutertre
:
http://www.lulu.com/shop/jacques-dutertre/le-major-
veniamin/paperback/product-21358543.html
(5)- Svetlana Savranskaya a publié «
The Soviet Cuban Missile Crisis
» (CWIHP) où
Arkhipov a sa place.
Annexe PDF extraits du Major Veniamin.
(mp)

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