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19 avril 2024

Pourquoi la Ligue de Défense Juive est-elle intouchable ?


Opinion

Pourquoi la Ligue de Défense Juive
est-elle intouchable ?

Nicolas Bourgoin

Mardi 8 juillet 2014

Véritable milice paramilitaire au service de l’entité sioniste, la Ligue de Défense Juive court (et frappe) toujours. En hiver dernier, elle joué un rôle actif dans la chasse au dissident en terrorisant les  spectateurs de Dieudonné ainsi que des passants lors de véritables expéditions punitives devant le Théâtre de la Main d’or sous le regard complice des forces de police. Idem quelques semaines plus tard lors de la manifestation au Trocadéro contre l’antisémitisme, où la LDJ a nargué un Manuel Valls resté de marbre. Plus près de nous, en juin dernier, une manifestation organisée à l’appel de la Ligue de Défense Juive (LDJ) et du BETAR en faveur des trois jeunes israéliens portés disparus en Cisjordanie, a dégénéré en véritable ratonnade. Comme d’habitude, les forces de l’ordre sont restées étrangement passives face aux extrémistes juifs et aucun de leur membre n’a été inquiété. Cette milice paramilitaire qui a déjà un lourd passé derrière elle, parsemé de violences et d’agressions en tout genre, semble bénéficier d’une impunité permanente. Pour services rendus ?

La Jewish Deafence League est fondée à New York en 1968 par le rabbin américain Meir Kahane. Son homologue la LDJ en France est fondée par Pierre Lurçat, un ancien membre du Betar en octobre 2000 d’abord sous le nom de Liberté Démocratie et Judaïsme. Auto-dissoute en 2003, elle se reforme sous le nom de Ligue de Défense Juive. Son objectif : défendre « la communauté juive française » en luttant contre l’antisémitisme, l’anti-judaïsme et l’antisionisme. Politiquement proche du Front National – elle soutient en 2012 la candidature de Marine Le Pen considérée comme une « amie d’Israël » et pour qui le principal danger en France est « l’antisémitisme des fondamentalistes musulmans » – la LDJ revendique «une centaine d’adhérents, des jeunes entre 18 et 35 ans, en région parisienne». «En cas de menace grave sur la communauté, nous pourrions mobiliser environ un millier de personnes », déclare l’un des porte-paroles de l’organisation. Ratonnades, actes de vandalisme, agressions contre des militants pro-palestiniens, menaces de mort, expéditions punitives violentes,… on ne compte plus les exactions commises par cette milice paramilitaire (on en trouvera ici un recensement actualisé jusqu’en novembre 2012). Citons pêle-mêle : agression violente au tribunal administratif de Paris contre des étudiants d’une association d’extrême-gauche de Nanterre (l’AGEN), connue pour ses positions antisionistes radicales en décembre 2003, ratonnade devant le lycée Janson-de-Sailly en janvier 2009, saccage d’une librairie pro-palestinienne en juillet 2009 ; intrusions violentes dans des réunions pro-palestiniennes ou des manifestations culturelles : dans une soirée de l’association Génération Palestine en avril 2009, au Centre International de Culture populaire de la Mairie de Vitry-sur-Seine en mars 2009 qui s’apprêtait à faire citoyen d’honneur Marwan Barghouti condamné à la prison à vie en Israël, dans une réunion de l’association France-Palestine en mai 2011, à l’occasion d’une soirée de solidarité avec une coopérative agricole Palestinienne en octobre 2011, en novembre 2010 au Musée d’Art Moderne de Paris lors de l’exposition du photo-journaliste berlinois Kai Wiedenhöfer, « Gaza 2010 », présentant des clichés de victimes palestiniennes dans la bande de Gaza, à l’Institut du monde arabe lors de la projection d’un film en septembre 2012 ; agressions violentes contre de nombreuses personnalités ou journalistes : le président du MRAP Mouloud Aounit en novembre 2003, Dieudonné en mars 2005, l’écrivain essayiste Alain Soral en septembre 2004 (la librairie dans lequel il se trouvait fut saccagée et plusieurs personnes molestées), l’Israélien Ofer Bronchtein, président du Forum international pour la paix en avril 2012, Houria Bouteldja, porte-parole du Parti des Indigènes de la République en octobre 2012, l’écrivain juif antisioniste Jacob Cohen en mars et en juillet 2012, le jeune reporter de l’Agence Info Libre, Jonathan Moadab, victime de menaces de mort et d’une tentative de meurtre en septembre 2012 et d’une agression en mars dernier, Olivia Zémor, présidente de l’association CAPJPO-EuroPalestine, en juin 2012 (à noter que cette organisation fait régulièrement l’objet de menaces de la part de la LDJ). Aucun des auteurs de ces faits n’a été inquiété par la Justice. Certaines plaintes ne font l’objet d’aucune enquête, même lorsque les responsables – désormais bien connus – sont formellement identifiés, comme ce fut le cas lors de la première agression de Jacob Cohen, en mars 2012. Le sentiment d’impunité conduit d’ailleurs les membres de cette organisation à agir à visage  découvert et à faire la publicité de leurs exactions sur les réseaux sociaux.

On peut s’étonner de la grande tolérance de l’État français vis-à-vis d’une organisation classée comme terroriste et interdite en Israël et aux États-Unis. Le MRAP demande régulièrement la dissolution de cette milice d’extrême-droite depuis 12 ans sans aucun succès. « Nous avons écrit de nombreuses lettres aux autorités ou les avons alertées lors d’entretiens, des parlementaires ont fait de même, et aucun résultat n’a été obtenu », déplore de son côté l’Union Juive Française pour la Paix dans un communiqué le 11 juillet 2012. La politique du deux poids deux mesures a de quoi laisser dubitatif quand on compare la totale impunité de fait dont jouissent les membres de cette organisation, sa longévité en dépit de ses agissements, à la rapidité avec laquelle l’État français a dissout le groupe islamiste Forzane Alliza dont le seul tort était de promouvoir la lutte armée ainsi que les groupes nationalistes Jeunesses Révolutionnaires et Troisième Voie  suite à la mort de Clément Méric. Autre fait troublant : une annonce publiée par la LDJ sur un site français en septembre 2011, pour recruter des mercenaires et aller casser du Palestinien en Cisjordanie n’a pas suscité la moindre réaction politique ni médiatique (à l’exception notable du site Rue89).  Interrogée, une porte-parole du Quai d’Orsay refusera de répondre au journaliste, assurant qu’elle ne connaît pas la LDJ. Les membres de cette organisation sont en réalité totalement couverts par les Ministres de l’Intérieur et de la Justice (lire ici la lettre de Jacob Cohen après son agression). Ils bénéficient même pour leurs séances d’entraînement au combat d’un bâtiment officiel public prêté par la Police Nationale ! Ils y suivent des cours de krav-maga, l’art martial de l’armée israélienne, sous la direction de conseillers techniques venus d’Israël.

Tout comme les CRIF, appareil idéologique d’État et lobby officiel du sionisme en France, son bras armé la LDJ, dont elle couvre régulièrement les agissements est au service de l’État pour briser la résistance politique au sionisme en intimidant ses opposants, notamment ceux qui critiquent la soumission de notre pays aux intérêts d’Israël : dissidents, militants pro-palestiniens et anti-impérialistes. Elle annonce d’ailleurs clairement la couleur en prétendant vouloir remplacer une police jugée défaillante dans la répression de l’antisémitisme, autrement dit faire la loi en France en châtiant les récalcitrants. Par son statut extra-légal, la LDJ peut utiliser la violence en toute impunité et constitue une force supplétive au service du gouvernement français dans sa politique mondialiste.

Publié le 9 juillet 2014 avec l’aimable autorisation de l’auteur

Si on arrive à les trainer en justice comme je l’ai fait et à les faire condamner, ils ne sont pas poursuivis. Ils s’enfuient en Israël pour un moment..puis ils reviennent

Une Justice à deux vitesses !!!

Une agression terroriste à domicile par des membres du BETAR en 2006, jugée en 2008 et 2009, condamnée et dont la sentence n’a toujours pas été exécutée

par Ginette Hess Skandrani

J’ai été agressée à mon domicile parisien, le 25 octobre 2006, par un commando de quatre sbires du BETAR dans une agression préméditée et concertée. Pendant que deux d’entre eux faisaient la garde dans le couloir, deux autres se sont acharnés sur moi au risque de me tuer ou de me rendre invalide me tabassant avec des casques jusqu’au sang. J’avais de nombreuses blessures, un traumatisme crânien qui m’a laissé un adénome.

Cette agression barbare a été jugée le 3 février 2009 :

Ruben Collen, en fuite en Israël a pris deux ans d’emprisonnement dont 18 mois avec sursis. Il faisait le guet dans la rue.

Steven Elie, en train de faire son service militaire en Israël avec l’accord de la Cour a envoyé une lettre accusant les autres membres du commando qui s’était réunis rue des Rosiers afin de programmer mon agression a également pris deux ans de prison dont 18 mois avec sursis. Un mandat d’arrêt a été lancé contre lui.

Mike Sfez que j’avais reconnu comme un de mes agresseurs a également été condamné à deux ans de prison dont 18 mois avec sursis.
Ils ont tous trois été déclaré coupables Ils devaient me verser 10000 euros en réparations des dommages et 15000 euros de frais de justice.
Le quatrième agresseur, mineur au moment des faits a ait jugé par un tribunal pour enfants le 18/11/2008 et a été également condamné à six mois de prison avec sursis et 8000 euros de réparations.

C’était la première fois que ces extrémistes, entraînés comme des paramilitaires, tolérés par le pouvoir français et qui agressent tous ceux et celles qui s’opposent à la politiques israélienne ont été traduits devant un tribunal. Maître Missamou, mon avocat ne s’est pas laisser intimider par les menaces et a gagné le procès.

Quatre plus tard, nous en sommes au même point. Deux d’entre eux sont en fuite en Israël, les deux autres, sont soi-disant insolvables et aucun d’entre eux n’a été sommé d’accomplir les six mois de prison fermes, ni de payer les réparations ou les frais de justice.

Nous avion décidé, avec mon avocat, de nous adresser à une association de justice pour les victimes des agressions mais nous avons été débouté car le profil de l’agression n’était pas traditionnel.
Nous attendons toujours que ce jugement soit mis à exécution

Paris le 7 avril 2013

Ginette Hess Skandrani

 

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