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19 avril 2024

Les lampes perpétuelles et autres systèmes électriques dans un passé lointain


Les lampes perpétuelles et autres systèmes électriques dans un passé lointain

05 Juillet 2014
 
 

pile BagdadLa pile de Bagdad

En 1938-1939, un archéologue allemand, Wilhelm König, trouva, près de Bagdad, un certain nombre de jarres en terre au col enduit d’asphalte, qui renfermaient des tiges de fer encastrées dans des cylindres de cuivre. König décrivit sa découverte dans « 9 Jahre Irak » publié en Autriche en 1940. Il pensait que ces jarres étaient des piles électriques. Des piles électriques dans l’ancienne Babylone ? Supputation hardie qui méritait l’examen.

Après la Deuxième Guerre mondiale, Willard Gray, ingénieur de la General Electric Company, fit une copie de cette pile vieille de 2 000 ans et la remplit de sulfate de cuivre pour remplacer l’électrolyte original inconnu, évidemment évaporé. La copie fonctionna parfaitement ! Preuve irréfutable que les Babyloniens employaient l’électricité.

Les archéologues ont aussi découvert des matériaux plaqués par électrolyse vieux de 4 000 ans dans la même région où l’on avait mis au jour les batteries.

Notons ici que le placage et la galvanisation ne datent que du début du XIXe siècle et nous aurons une nouvelle preuve qu’un procédé technologique, en usage il y a quatre mille ans, fut réinventé aux Temps modernes.

N’aurions-nous comme preuves matérielles que les piles babyloniennes ?

La présence de piles à Babylone laisse présumer que certains appareils électriques furent en usage dans l’Antiquité. Le professeur Denis Saurat en a décelé des indices dans l’Egypte ancienne qui pourraient expliquer, notamment, les mystérieux éclairs que les adorateurs d’Isis voyaient fulgurer dans les yeux de la déesse.

Denderah ampoule lampe

Par ailleurs, les fresques, riches en couleur, qui recouvrent les murs et les plafonds des monuments égyptiens, ont dû être peintes en pleine lumière. Mais la lumière du jour ne parvient jamais dans certaines chambres obscures. On n’y trouve pas de taches provenant de torches ou de lampes à huile. S’y servait-on d’un autre système d’éclairage ?

Les articles en cuivre découverts à Chan-Chan dans le district Chimu, au Pérou, sont plaqués or. D’autres ornements, masques et boules, sont plaqués argent. Il y a là aussi un certain nombre d’objets en argent plaqués or. L’Américain Hyatt Verrill, écrivain et archéologue, fait remarquer que « le placage est si parfait et uni qu’on pourrait le prendre pour un recouvrement électrolytique si l’on n’en connaissait pas l’origine ».

tomb 785 chainaLa tombe du général chinois Zhou Chou (265-316 de notre ère) comporte un mystère qui n’a pas trouvé d’explication. L’analyse spectrale d’un ornement métallique indique 10 % de cuivre, 5 % de magnésium et 85 % d’aluminium. L’aluminium est un produit de l’électrolyse : comment peut-il se trouver dans une tombe antique? Les tests ont été répétés à plusieurs reprises mais toujours avec le même résultat. Faudrait-il en conclure que les Chinois se servaient de l’électricité au IVe siècle?

L’électricité en soi est une force naturelle, facilement utilisable et on ne peut pas refuser l’idée que les savants de l’Antiquité la connaissaient avant qu’elle ne tombe au cours des siècles suivants au fond des oubliettes.

Le mystère des lampes perpétuelles dans l’Antiquité

Les auteurs classiques ont souvent mentionné, dans leurs écrits, l’existence, dans l’Antiquité, de lampes perpétuelles. Nous n’avons, malheureusement, aucun moyen de savoir si ces lampes étaient alimentées par un courant électrique ou par une autre source d’énergie.

Une lumière perpétuelle brillait sur le dôme du temple de Numa Pompilius, second roi de Rome. Plutarque écrivit qu’une lampe était constamment allumée à l’entrée du sanctuaire de Jupiter-Amon. Les prêtres lui avaient affirmé qu’elle brûlait ainsi depuis des années et que ni le vent ni l’eau ne pouvaient rien contre sa flamme.

En l’an 70 de notre ère, l’historien grec Pausanias vit dans le temple de Minerve une lampe en or qui éclairait durant une année sans qu’on ait besoin de la remplir d’huile.

L’auteur satirique grec Lucien (120-180 de notre ère) qui fit un récit détaillé de ses voyages, nous a laissé une description des merveilles qu’il a vues au cours d’un voyage à Hiérapolis, en Syrie du Nord. On lui a montré un joyau incrusté dans la tête en or de Héra; de ce bijou émanait une grande lumière — « et le temple entier rayonne comme s’il était éclairé par des myriades de cierges ».

Autre miracle : les yeux de la déesse vous suivaient lorsque vous vous déplaciez. Lucien n’a pas fourni d’explication de ce phénomène — les prêtres se sont refusés à lui dévoiler leurs secrets.

Les mystères du temple de Hadad, dédié à Jupiter, à Baalbek (actuel Liban) sont associés à ceux des « pierres lumineuses ». L’existence de ces pierres qui, dans les temps anciens, éclairaient les palais durant la nuit ne peut être mise en doute car de nombreux auteurs en ont parlé.

Chez les Egyptiens, les Grecs et les Romains, on avait généralement l’habitude d’éclairer l’intérieur des sépulcres, peut-être en hommage à la déesse de la Mort, peut-être parce qu’on croyait ainsi aider les défunts à trouver leur chemin à travers la « Vallée des ombres ». Plus tard ces lampes mystérieuses furent remplacées par d’autres plus petites contenant de l’huile.

Ce qui paraît le plus étrange ce sont ces flammes qui brûlaient encore lorsque des « profanateurs » pénétrèrent dans des tombeaux murés depuis des siècles…

st augustinSaint Augustin (354-430) donna la description d’une lampe merveilleuse dans l’un de ses ouvrages. Elle était en Egypte, au sanctuaire d’Isis et Saint Augustin assure que ni le vent ni l’eau ne pouvaient l’éteindre. Sous le règne de Justinien, empereur de Byzance (VIe siècle), une lampe perpétuelle fut trouvée à Antioche. D’après l’inscription gravée sur cette pièce, elle devait avoir fonctionné plus de cinq cents ans.

Lorsque la sépulture de Pallas, fils d’Evandre, immortalisé par Virgile dans l’Enéide, fut ouverte près de Rome en 1401, on trouva la tombe illuminée par une lanterne perpétuelle qui avait brillé plus de deux mille ans.

Un sarcophage contenant le corps d’une jeune patricienne fut trouvé à Rome, sur la voie Appienne, en mars 1485. Quand le sombre revêtement qui préservait le corps de la décomposition fut enlevé, la jeune femme, avec ses lèvres rouges, ses cheveux noirs et ses traits délicats, paraissait vivante. Elle fut exposée à Rome et admirée par vingt mille personnes. Lorsque son mausolée, jusque-là inviolé, avait été ouvert, une lampe y brillait et cette lumière inattendue effraya tant les chercheurs qu’ils la brisèrent. Elle devait brûler depuis mille cinq cents ans !

Dans son Œdipus Aegyptiacus (Rome, 1652), le jésuite Kircher fait état de lampes allumées découvertes dans certains hypogées de Memphis, en Egypte.

huc-7w4yLe Tibet est également connu pour avoir possédé des lampes miraculeuses qui brûlaient indéfiniment, le père Régis Evariste Huc (1813-1860) y prétend avoir examiné l’une des lampes qui brûlent d’un feu perpétuel « inextinguible ».

L’idée que la lampe électrique est une découverte récente semble sérieusement entamée par les rapports historiques et les références les plus lointaines aux lampes perpétuelles, mais il est possible que les peuples de l’Antiquité aient connu et employé, pour leur éclairage, d’autres formes d’énergie.

Des indices dans l’Hermétisme et l’Alchimie

Personne n’est encore arrivé à donner des réponses satisfaisantes aux deux principales questions que nous nous posons : Comment furent fabriquées les lampes ? D’où provenait leur énergie propre?

Les Rose-Croix revendiquent l’héritage de « la lumière éternelle » en déclarant que lorsque la tombe de Christian Rosenkreutz fut « violée », on vit trembler une flamme qui avait été allumée cent vingt ans auparavant.

Au début du vingtième siècle, on reparla du mystère du « feu éternel » à la suite de découvertes faites en Egypte et aux Indes. Naturellement les Rose-Croix parlent toujours de « mystérieuse substance alchimique » mais ils ne peuvent en fournir aucune preuve concrète.

fulcanelliFulcanelli, l’énigmatique auteur du Mystère des Cathédrales et des Demeures philosophales, écrivit au sujet des lampes perpétuelles, faisant clairement référence à la Pierre Philosophale :

« Les maîtres de l’art nous apprennent que le but de leurs travaux est triple. Ce qu’ils cherchent à réaliser en premier lieu c’est la médecine universelle ou pierre philosophale proprement dite. Obtenue sous forme saline, multipliée ou non, elle n’est utilisable que pour la guérison des maladies humaines, la conservation de la santé et l’accroissement des végétaux. Soluble dans toute liqueur spiritueuse, sa solution prend le nom d’Or potable parce qu’elle affecte une magnifique couleur jaune. Sa valeur curative et la diversité de son emploi en thérapeutique en font un auxiliaire précieux dans le traitement des affections graves et incurables. Elle n’a aucune action sur les métaux, sauf sur l’or et l’argent, avec lesquels elle se fixe et qu’elle dote de ses propriétés, mais, conséquemment, ne sert de rien pour la transmutation. Cependant, si l’on excède le nombre limite de ses multiplications, elle change de forme et, au lieu de reprendre l’état solide et cristallin en se refroidissant, elle demeure fluide comme le vif-argent [le mercure métallique, ou hydrargyre] et absolument incoagulable. Dans l’obscurité, elle brille alors d’une lueur douce, rouge et phosphorescente, dont l’éclat reste plus faible que celui d’une veilleuse ordinaire. La médecine universelle est devenue la « Lumière inextinguible », le produit éclairant de ces lampes perpétuelles, que certains auteurs ont signalé comme ayant été trouvées dans quelques sépultures antiques. Ainsi radiante et liquide, la pierre philosophale n’est guère susceptible, à notre avis, d’être poussée plus loin : vouloir amplifier sa vertu ignée nous semblerait dangereux, le moins que l’on pourrait craindre serait de la volatiliser et de perdre le bénéfice d’un labeur considérable. Enfin, si l’on fermente la médecine universelle, solide avec l’or ou l’argent très purs, par fusion directe, on obtient la Poudre de Projection, troisième forme de la pierre. C’est une masse translucide, rouge ou blanche selon le métal choisi, pulvérisable, propre seulement à la transmutation métallique. Orientée, déterminée, et spécifiée au règne minéral, elle est inutile et sans action pour les deux autres règnes.»

Bibliographie :

  • Andrew P. Tomas, We are not the first – riddles of ancient science. G.P. Putnam’s, 1971.
  • Des lampes inextinguibles à la lumière éternelle… par Jacques Grimault, Revue Nouvelle planète.
  • Im verlorenen Paradies. Neun Jahre Irak. Rohrer, Baden bei Wien u.a. 1940.
  • A Hyatt Verrill : Old Civilizations Of The New World, 1942.
  • Dictionnaire encyclopédique des amusemens des sciences mathématiques et physiques, Jacques Lacombe, 1792, pp. 641-645. (Livre disponible sur Google Books)
  • L’antiquité expliquée et représentée en figures: Tome cinquieme, Seconde partie, Bernard de Montfaucon, 1722. pp. 208-218. (Livre disponible sur Google Books)
  • De Lucernis antiquorum reconditisNicolai Schiratti, 1653.

Photos :

  • 1) Croquis des trois pièces de la pile de Bagdad.
  • 2) Un bas-relief dans les cryptes du Temple de Dendérah, où l’on peut voir l’étonnante structure ressemblant à un étrange système d’éclairage.
  • 3) Objets retrouvés dans la tombe du général chinois Zhou Chou.
  • 4) Saint Augustin
  • 5) Régis Evariste Huc
  • 6) FULCANELLI. LES DEMEURES PHILOSOPHALES. Paris, Jean Schemit, 1930.

 

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