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29 mars 2024

Quand les djihadistes s’en prennent au patrimoine culturel


Quand les djihadistes s’en prennent au patrimoine culturel

Les djihadistes de l’État islamique ont fait exploser jeudi la tombe du prophète Jonas, lieu de pélerinage situé dans la ville de Mossoul, qu’ils contrôlent.

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Les djihadistes de l’Etat islamique (ex-Etat islamique en Irak et au Levant, EIIL) qui contrôlent depuis un mois la ville de Mossoul, au nord de l’Irak, ne s’en prennent pas seulement à la population. Ils ont aussi entamé une campagne de destruction de tout patrimoine qu’ils jugent anti-islamique selon leurs critères. Jeudi, ils ont ainsi fait exploser à Mossoul la mosquée reputée pour abriter la tombe du prophète biblique et coranique Jonas (Younes en arabe), selon la chaîne américaine CNN. La mosquée était construite sur une site archéologique datant du VIIIe s. avant J.-C. Aujourd’hui ne subsiste qu’un tas de pierres. Les djihadistes, qui ont instauré un califat, ont notamment déjà détruit plusieurs mosquées chiites, l’Etat Islamique sunnite rejetant les autres branches de l’islam et condamnant la vénération des tombes.

Ce n’est pas la première fois que le patrimoine d’une region est anéanti par des islamistes radicaux ou autres fanatiques. Une manière de défier la communauté internationale tout en annihilant tout ce qui ne sert pas leur idéologie:

– Les bouddhas de Bamiyan, en Afghanistan

L'emplacement d'un des bouddhas de Bamiyan, aujourd'hui vide.
 

Ils avaient plus de 1500 ans. En Afghanistan, les trois majestueux bouddhas de Bamiyan, sculptés à même la falaise, n’ont pas survécu aux talibans et à leurs alliés d’al-Qaida. En mars 2001, dans le cadre de leur campagne d’éradication de l’art bouddhique préislamique, ils dynamitent et réduisent en morceaux ces statues situées dans le centre du pays et qui atteignaient plusieurs dizaines de mètres, au motif que la représentation humaine est contraire à l’islam.

– Les mausolées de Tombouctou, au Mali

Lors de leur avancée dans le Nord du Mali en 2012, les islamistes d’Ansar Dine démolissent plusieurs mausolées de saints musulmans à Tombouctou. «Il ne va pas rester un seul mausolée à Tombouctou, Allah n’aime pas ça, nous sommes en train de casser tous les mausolées cachés dans les quartiers», prévient alors Abou Dardar, un des responsables du groupe armé qui occupe Tombouctou avec Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). Ils détruisent ausi à coups de pioche la porte sacrée – toujours gardée fermée – d’une des grandes mosquées de la cité. La ville de Tombouctou, fondée entre le XI et XIIe siècle par des tribus touareg et surnommée «la cité des 333 saints», est un ancien grand centre intellectuel et culturel de l’islam en Afrique, qui fait partie du Patrimoine mondial depuis 1988. Mais les djihadistes, en détruisant son patrimoine, entendent protester «au nom de Dieu» contre la décision prise à l’époque par l’Unesco de placer la ville sur la liste du patrimoine mondial en péril, en raison de la présence de ces groupes armés dans la région. Ces derniers considèrent aussi que le culte des saints inhumés dans ces mausolées n’est pas conforme à l’islam.

Fin janvier 2013, les armées françaises et maliennes libèrent Tombouctou, mais avant de fuir, les rebelles tentent d’incendier l’institut Ahmed-Baba, une bibliothèque qui conserve des milliers de manuscrits de théologie, de science ou d’histoire, dont certains remontent au XIIIe siècle. Un trésor jugé inestimable par les historiens. L’immense majorité de la collection est finalement sauvée.

Un des manuscrits, en partie brûlé en 2013.
 

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