La Tunisie a rouvert samedi pendant quelques heures le principal point de passage avec la Libye, laissant entrer quelque 200 personnes fuyant les combats dans ce pays, au lendemain de violents heurts du côté libyen de la frontière, selon une journaliste de l’AFP.
Une cinquantaine de véhicules immatriculés en Libye ont pu passer en Tunisie par le poste de Ras Jedir. Moins nombreuses, des personnes à pied avec leurs bagages ont aussi pu traverser la frontière avant que la Tunisie ne la referme en fin de matinée.
Un responsable de la sécurité à Ras Jedir a indiqué sous couvert de l’anonymat à l’AFP que la Tunisie allait alterner samedi les périodes d’ouverture et de fermeture du poste-frontière, sans plus d’explications.
La Tunisie avait fermé à la mi-journée vendredi ce point de passage après des heurts accompagnés de tirs des forces libyennes du côté libyen.
Selon les autorités tunisiennes, qui ont aussi procédé à des tirs de gaz lacrymogènes, il s’agissait de repousser des centaines de réfugiés, égyptiens en majorité, qui tentaient de forcer le passage vers la Tunisie.
Tunis se refuse à accueillir les non-Libyens si ceux-ci ne peuvent pas prouver qu’ils quitteront immédiatement le territoire tunisien.
Le gouvernement tunisien a prévenu qu’il n’était pas en mesure d’accueillir en masse des réfugiés étrangers, de nombreux ressortissants arabes et asiatiques travaillant en Libye, comme cela avait été le cas en 2011, lors de la guerre civile qui a conduit à la chute du colonel Mouammar Kadhafi.
Quelque 6.000 personnes ayant fui les combats entre milices libyennes sont ainsi bloquées du côté libyen de la frontière, certaines depuis plusieurs jours.
La Tunisie craint aussi l’infiltration de combattants et la contrebande d’armes.
La Libye est le théâtre depuis la mi-juillet d’affrontements meurtriers entre diverses milices à Tripoli, la capitale, et à Benghazi, ville de l’est dont la principale base militaire est tombée aux mains de groupes jihadistes.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, tué en octobre 2011 après huit mois de rébellion soutenue par les Occidentaux, les autorités libyennes ne parviennent pas à contrôler les dizaines de milices formées d’ex-insurgés qui font la loi dans le pays, en l’absence d’une armée et d’une police régulières bien entraînées.