Humanitaire : Une fois de plus, Moscou déjoue les plans de Washington
12 août 2014
RESISTANCE AFRICAINE
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Ils l’avaient pourtant bien mijoté, leur plan. Ils avaient été jusqu’à reconnaitre, par la voix de leur ambassadrice à l’ONU Samantha Power, la réalité de la catastrophe humanitaire à l’est de l’Ukraine, et ce, malgré le déni persistant de Porochenko. Cette reconnaissance entrainait évidemment, la nécessité d’agir au plus vite, et c’est sur cela sans doute que comptaient les Etats-Unis.
Porochenko, avec son attitude de déni et de tergiversation devait tout faire pour entraver l’aide internationale, alors que la Russie, devant l’ampleur de la catastrophe, était fin prête. Et ne pouvait pas ne pas agir. Les Etats-Unis n’avaient donc plus qu’à asséner haut et fort, afin que cela soit entendu par tous, leur avertissement, presque sous forme d’ultimatum.
« Toute intervention unilatérale de la Russie en Ukraine, même sous prétexte d’octroyer une aide humanitaire, sera absolument inadmissible et suscitera une vive préoccupation. Elle sera considérée comme une invasion en Ukraine », avait déclaré Samantha Power.
Le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, se frottait déjà les mains et fourbissait ses armes médiatiques, toujours premières à entrer en action. Il lui fallait au plus vite présenter les choses comme si toute l’armée russe allait envahir l’Ukraine d’une minute à l’autre.
« Nous voyons les Russes mettre au point un discours et une excuse à une telle intervention sous le prétexte d’une opération humanitaire et nous voyons une préparation militaire qui pourrait être utilisée pour mener une telle action militaire illégale »déclare-t-il à l’agence Reuters.
Mais, il y a un mais…
Au lieu de s’en tenir là dans ses déclarations, l’ambassadrice des Etats-Unis auprès de l’ONU a dû rajouter :
« Si la Russie souhaite envoyer une aide à la population de ces régions, je suis absolument sûre que mes collègues au sein du Conseil seront à même de prendre des mesures urgentes pour se persuader qu’une organisation internationale telle que le CICR l’acheminera en Ukraine au lieu de la Russie ».
C’est exactement ce que fit Poutine. Dès lundi, il téléphone au chef de la commission européenne pour lui annoncer :
« En commun avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), la Russie envoie en Ukraine un convoi humanitaire », rapporte le service de presse du Kremlin. Quand cet arrangement a-t-il eu lieu ? Mystère.
Cette situation rappelle la fameuse ligne rouge au sujet des armes chimiques en Syrie. L’art de prendre Washington au mot, suivi d’action immédiate. Mais nous pouvons nous attendre à plein d’entourloupes dans les jours à venir. Un chien enragé ne lâche pas si facilement. Le but était d’intensifier les tensions dans lesquelles la Russie serait directement impliquée. Que Moscou ait pu, encore une fois, démonter le plan de Washington, ne fera que compliquer encore plus la distribution de l’aide humanitaire. Mais soyons optimistes. Il semble, de plus en plus, que la communauté internationale (la vraie) est avec la Russie. Trop c’est trop ?