Des menaces contre le porte parole des anciens kadhafistes en France
31 août 2014
Des menaces contre le porte parole des anciens kadhafistes en France
Animateur en France du Rassemblement pour une Libye libre et démocratique, Franck Pucciarelli est bien connu des services français. Depuis la chute de Kadhafi, ce militant, qui fut proche du Parti Socialiste en Bourgogne, se bat notamment auprès du HCR pour dénoncer l’existence de millions de réfugiés libyens privés de toute vie citoyenne et pour dénoncer la diplomatie française trop favorable à ses yeux à la mouvance islamiste et au Qatar. Tout récemment, les autorités françaises lui ont envoyé quelques messages ciblés pour lui conseiller de tempérer ses activités militantes.
Personnalité passionnée et engagée, Franck Pucciarelli ne cache pas aujourd’hui ses sympthies pour l’ancien régime de Mouammar Kadhafi. Avouons que dans le climat actuel, il faut quelque mérite pour prendre une telle posture. Même si beaucoup d’experts à Paris et de politiques africians s’interrogent sur le bien fondé de l’intervention franco-qatar-anglaise en Libye qui a plongé une partie du Sahel dans le chaos, personne dans les milieux politiques et médiatiques en France n’est prèt à reconnaitre le moindre mérite au bon colonel Kadhafi. « La Jamarihia libyenne a beaucoup investi dans la santé et l’éducation, plaide Franck Pucciarelli, les Libyens viviaient bien à l’époque, car la rente pétrolière était largement reditribuée ». Et d’ajouter: « Des pistes intéressantes ont été lancées à l’époque en matière de démocratie directe, un concept auquel je me suis toujours intéressé ». Et de rappeler comment le Sud-africain Nelson Mandela et le vénézuélien Hugo Chavez, tous deux décédés, furent proches du colonel Kadhafi qui les aida constamment. « La désinformation est totale en France sur ce que fut le système kadhafiste », renchérit-il.
Au service du Petit livre vert
Travaillant, dans une vie antérieure, dans le commerce du marbre au Maghreb, ce militant dans l’âme s’engagea dans la vie des quartiers dans en Bourgogne, et se raprocha, pendant un temps, des socialistes français et des loges maçonniques locales. Autant dire que ce militant n’est pas surgi de nulle part et qu’il a une véritable connaissance des arcanes du pouvoir en France. Lorsque la France de Nicolas Sarkozy s’engage dans une guerre contre la Libye, Franck Pucciarelli se rend à Tripoli avec plusieurs ONG, dont l’association des avocats d ela Méditerrane, pour dénoncer les nombreuses victimes que la guerre a causées dans la population civile.
Après l’écroulement du régime, ce fidèle d’entre les fidèles décide avec quelques anciens dignitaires kadhafistes en Tunisie et en Libye de créer le « Rassemblement pour une Libye unie et démocratique ». Depuis, il s’est engagé dans plusieurs combats: le refus d’interdire l’inscription des anciens fonctionnaires du régime kadhafistes sur les listes électorales; la prise en compte des réfugiés dont il chiffre le nombre à 3,5 millions (sut 6 millions d’habitants); la dénonciation de la torture qui aurait été pratiquée pendant les opérations militiares par les milices islamistes de l’homme du Qatar à Tripoli, Abdelhakim Belhadj. Rappelons que le Quai d’Orsay lui déroula le tapis rouge lors de sa venue à Paris au printemps dernier.
Récemment, le porte parole des Kadhafistes a soutenu le plaintes qui ont été déposées à Paris contre les agisssements des hommes de Belhadj pendant le conflit et a annoncé, en privé, la création d’un « Parti Vert », couleur fétiche de Kadhafi. Or sur le terrain, les forces ex-kadhafistes semblent, cet été, avoir jeté des passerelles avec le conseil des tribus libyennes, une des dernières forces organisées. Un front s’est constitué contre les prétentions des alliés du Qatar et de la France sur place. Autant dire qu’une voix comme celle de Pucciarelli commence à gèner les autorités françaises. Lesquelles lui ont envoyé des messagers pour tenter de le faire taire.
Sans grand succès apparement
Ancien du “Monde”, de “Libération” et du “Canard Enchainé”, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l’Institut Maghreb (paris 8) et l’auteur de plusieurs livres= « Papa Hollande au Mali », « Le vilain petit Qatar », “la régente de Carthage” (La découverte, Catherine Graciet) et “Notre ami Ben Ali” (La Découverte avec Jean Pierre Tuquoi)