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16 avril 2024

Tripoli aux mains des islamistes


Monde

Libye : Le gouvernement chassé de ses bureaux à Tripoli

Les milices islamistes refusent de céder l’autorité à la Chambre des députés.

Tripoli aux mains des islamistes

Publié le 1er septembre 2014

Après s’être emparé de plusieurs édifices publics et diplomatiques, les milices islamistes libyennes contrôlent, désormais, les sièges des ministères et des services publics dans la capitale, Tripoli.

Dans un communiqué, publié dans la nuit de dimanche à lundi, le gouvernement provisoire réfugié à Tobrouk, dans l’Est du pays, a confirmé l’information précisant que ces milices empêchent, sous la menace de la force, les services de l’État de fonctionner. « Les sièges des ministères et des services de l’État à Tripoli sont occupés par des miliciens armés qui empêchent les fonctionnaires d’y accéder et menacent leurs responsables », a souligné ce cabinet chargé par le Parlement d’expédier les affaires courantes après avoir annoncé sa démission jeudi dernier. Ne voulant pas reconnaître son incapacité de diriger le pays, le gouvernement d’Abdallah al-Theni a affirmé « tenter d’assurer de loin la continuité de ces services en gardant le contact avec les responsables des ministères et des services de l’État ». Dimanche soir, les miliciens de « Fajr Libya », venant en majorité de la ville de Misrata (Est de la capitale), affirmaient avoir pris le contrôle de l’ambassade américaine « pour sécuriser les lieux ». L’ambassadrice des Etats-Unis en Libye, Deborah Jones, réfugiée à Malte depuis l’évacuation du personnel diplomatique fin juillet, à cause de l’intensité des combats pour la prise de l’aéroport de Tripoli, a indiqué que seule une annexe résidentielle semble avoir été envahie par des miliciens, assurant que le complexe de l’ambassade « n’a pas été saccagé ». Mme Jones réagissait, sur son compte Twitter, à une vidéo postée sur internet montrant un groupe d’hommes, dont certains armés, juchés sur un balcon et autour d’une piscine dans laquelle plusieurs plongent. Après la suspension des opérations diplomatiques américaines en Libye, le secrétaire d’Etat, John Kerry, avait affirmé que le risque était « réel ». En effet, depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, en 2011, les autorités transitoires ne sont pas parvenues à rétablir l’ordre et la sécurité dans le vaste. La situation a empiré après la défaite des islamistes lors des législatives du 25 juin dernier. Ne reconnaissant pas le nouveau Parlement, des miliciens islamistes, qualifiés par le parlement élu de terroristes, ont récemment convoqué l’Assemblée sortante, le Conseil général national. La défiance islamiste a pris la forme d’un gouvernement alternatif opposé au gouvernement provisoire dirigé par Abdallah El Thani pointant l’index sur les milices de « Fajr Libya » accusés d’avoir incendié et pillé, le 25 août, sa résidence dans le sud de Tripoli. El Thani a accepté, hier, sa reconduction par le Parlement. Selon l’agence officielle Lana, il a été chargé de former un gouvernement de 18 membres, alors que le gouvernement sortant comptait une trentaine de ministres. Sept ministres du nouveau cabinet doivent faire partie d’un mini-cabinet de crise, ajoute Lana.

Samira B.

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