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20 avril 2024

Centrales nucléaires : Désobéir pour l’avenir


Désobéir pour l’avenir

Ce jeudi 4 septembre à 8h30 au tribunal de Colmar, a débuté le procès de 55 activistes de Greenpeace, de 18 nationalités différentes.

Ils étaient entrés le 18 mars 2014 dans la centrale de Fessenheim à 5h50 du matin, pour déployer une bannière sur le réacteur n°1 sur laquelle était écrit “Stop Risking Europe”.
Un message adressé à Angela Merkel et à François Hollande, à la veille d’un sommet européen sur le cadre de politique énergétique à horizon 2030. Fessenheim, la plus vieille centrale française, est aussi le symbole des centrales vieillissantes européennes. Frontalière avec l’Allemagne, elle met en danger des centaines de milliers de citoyens européens. François Hollande a promis de fermer cette centrale mais le projet de loi sur la transition énergétique, présenté par l’exécutif début août, ne donne aucun gage quant à la fermeture de Fessenheim, ni quant à la réduction de la part du nucléaire.

 

Ils sont français, allemands, italiens, suisses, espagnols, belges, autrichiens, hongrois, polonais, tchèques, slovènes, danois, norvégiens, suédois, hollandais, turcs, australiens, et israéliens.

Ils étaient là car depuis des décennies, la population européenne cohabite avec des centrales nucléaires. La plupart d’entre elles ont été installées sans consultation des habitants. Aujourd’hui, ces centrales nucléaires ont vieilli. Trop vieilli. Construites pour durer 30 ans, certaines installations ont déjà dépassé les 40 années d’exploitation. Certains pays aimeraient même prolonger leur exploitation jusqu’à 60 ans. Cette politique d’extension de vie des centrales nous fait entrer dans une nouvelle ère de risques, plus importants que jamais.

Lors de cette audience, nous avons remis près de 24 000 signatures de citoyens, recueillies sur le site Out of Age et à bord de notre navire le Beluga.

Car s’ils étaient nombreux à la centrale, ils sont plus de 23 800 à demander la fermeture de la centrale de Fessenheim et à dénoncer le risque nucléaire accru par le vieillissement des réacteurs.

(c) Greenpeace / Nicolas Chauveau
(c) Greenpeace / Nicolas Chauveau

Ils ont agi, et désobéi, pour l’avenir.

Ce n’était pas légal. Mais c’était légitime. Car il est nécessaire d’agir pour que les responsables politiques écoutent et entendent.

Le procureur a requis 3 à 4 mois de prison avec sursis pour tous les militants pour violation de domicile. Ainsi qu’une amende de 400 € à l’encontre des militants qui ont refusé le prélèvement ADN lors de leur garde à vue.

Un verdict très rapide : c’est inédit, mais le verdict a été rendu dans la journée.

Les 55 militant ont été reconnus coupables des faits de violation de domicile et condamnés à 2 mois de prison avec sursis. Ils sont relaxés concernant le chef d’accusation de dégradation. Pour trois d’entre eux, qui avaient refusé le prélèvement ADN, une amende de 300 euros par personne a été décidée par le juge. Pour les autres militants ayant refusé ce prélèvement, c’est la relaxe. En effet, la demande de prélèvement n’avait pas été effectuée en présence de l’avocat. L’ensemble des militants est condamné à verser 1000 euros solidairement à EDF pour frais juridiques.

Énergies renouvelables, efficacité énergétique : voilà la voie que la France et toute l’Europe doivent prendre. Certains pays européens ont commencé à s’engager. Mais tant que le nucléaire ou le charbon serviront si massivement à produire de l’électricité en Europe, le développement des renouvelables restera bloqué !

Le nucléaire est un verrou qui doit sauter !

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