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19 avril 2024

Ils rêvent d’assassiner Poutine…


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Ils rêvent d’assassiner Poutine…

Karel Vereycken

L’idée d’assassiner le président russe Vladimir Poutine est devenue la norme d’une certaine propagande de guerre. A la télévision ukrainienne, l’ancien ministre de la défense de Timoshenko Anatoly Hrytsenko n’a-t-il pas affirmé qu’un « patriote » ukrainien se chargerait d’assassiner Poutine si ce dernier se rendait en Ukraine ?

En France, le 6 juin, c’est-à-dire à quelques heures de l’arrivée de Poutine en France pour les commémorations du D-day, une militante des Femen, avec « Kill Putin » marqué sur sa poitrine dénudée, ne s’est-elle pas introduite au Musée Grévin pour enfoncer un pieu dans l’effigie en cire du Président russe ?

Aux États-Unis, un ancien haut responsable de la CIA a détaillé, dans un article publié le 4 août par le magazine néo-conservateur American Thinker, comment Poutine pourrait être assassiné par les oligarques russes. L’article de Herbert E. Meyer, ex-assistant spécial de William Casey quand celui ci dirigeait la CIA et ancien vice-président du Conseil national du renseignement, a été relayé par le blog Johnson’s Russia List, accompagné d’une réponse d’Alexander Mercouris, un expert britannique du droit international.

Meyer n’y va pas de main morte lorsqu’il écrit : « Des bandits tels que Poutine ne s’arrêtent jamais lorsqu’ils sont punis ou lorsqu’ils reconnaissent qu’ils opèrent de façon fautive (…) Ils continuent leurs activités jusqu’à ce que quelqu’un les élimine. »

Appuyant à 100 % les sanctions contre la Russie imposées par Obama, Meyer ajoute :

C’est pour cela que notre stratégie des sanctions devrait viser à amener les Russes qui maintiennent Poutine au pouvoir, ou le tolèrent au pouvoir, à lui porter le coup qui le mettra KO. (…)

Il faudrait faire comprendre aux PDGs et aux oligarques ciblés par les sanctions occidentales que Poutine est leur problème, pas le nôtre. Ces gens ne sont peut-être pas des génies politiques (…) mais ils ne sont pas pour autant stupides. Cela ne prendrait qu’un temps pour qu’une poignée d’entre eux s’assemble pour une conversation discrète – peut-être dans une salle d’administration à Moscou, ou plus probablement au bord d’un yacht amarré devant la Côte d’Azur – afin, euh, de décider ce qui serait le mieux pour l’avenir de la Russie (…)

S’ils pouvaient convaincre Poutine à quitter le Kremlin avec les honneurs militaires et 21 coups de canons – cela nous conviendrait. Cependant, si Poutine est trop têtu pour se rendre compte que sa carrière est terminée, et que la seule façon de le dégager du Kremlin c’est les pieds devant avec une balle dans la nuque – cela nous conviendrait également. Enfin, on n’aurait pas non plus d’objection à un brin de justice poétique… Si, par exemple, la prochaine fois que Poutine rentrait à Moscou après avoir visité une fois de plus ses petits copains à Cuba, au Venezuela ou en Iran, son avion se faisait canarder par un groupe paramilitaire obscur quelconque, qui d’une façon inexplicable avait su mettre la main sur une batterie de missiles sol-air…

Offusqué, l’article d’Alexander Mercouris du 7 août, intitulé « Fomenter l’assassinat de Poutine » met en garde : « Mis à part le caractère totalement immoral d’une telle politique, l’article démontre une fois de plus à quel point l’incompréhension occidentale de la Russie est totale (…) Quant à l’idée de faire appel aux oligarques pour se débarrasser de Poutine, il apparaît clairement que c’est exactement ce qui est au cœur des sanctions contre la Russie. En effet, aucune autre explication ne tient ».

Le vol MH17

C’est à cette lumière qu’on est en droit de s’interroger sur ce qui est réellement arrivé le 17 juillet avec le vol MH17 de la Malaysia Airlines.

Le 7 août, l’ancien député américain Ron Paul, sur son site Voices of Liberty, écrivait :

D’une façon étrange, le gouvernement américain ne pipe plus mot après avoir accusé le gouvernement russe et ses alliés d’avoir abattu le vol MH17 avec des missiles antiaériens Buk. On a du mal à croire que les États-Unis, avec tous les satellites d’observation disponibles pour surveiller l’Ukraine, soient incapables de rendre publiques des preuves sur qui a fait quoi et quand. Quand les preuves contredisent les accusations gouvernementales, la contre-preuve n’est jamais rendue publique.

Le 8 août, le fondateur de consortiumnews.com, le journaliste d’enquête Robert Parry, qui avait révélé que plusieurs experts du renseignement américain contestent la version officielle du gouvernement Obama affirmant que les rebelles pro-russes avaient abattu l’avion avec des missiles Buk, a posé à nouveau la question : « L’avion de Poutine, était-il la cible d’un attentat ? »

Il y écrit :

Des analystes du renseignement américain envisagent l’éventualité que l’attentat contre le vol MH17 de la Malaysia Airlines fût une tentative ratée du gouvernement ukrainien pour assassiner le président russe Vladimir Poutine dont l’avion revenait d’Amérique du Sud le même jour…

Parry souligne que l’avion employé par Poutine lors de son retour du sommet des BRICS au Brésil portait des marques similaires [au MH17] et précise que :

Après le crash de l’avion, lorsque les analystes du renseignement américain se sont penchés sur les enregistrements des conversations téléphoniques et les données, ils ont commencé à soupçonner que le motif de l’attentat était le désir de certains extrémistes ukrainiens d’éliminer Poutine, qu’ils avaient juré en privé de vouloir éliminer – des paroles initialement considérées comme des vaines paroles mais qui, avec le recul, prenaient un autre sens (…)

Immédiatement après la chute de l’avion, les média russes, se fondant sur des déclarations d’analystes militaires, avaient largement évoqué une telle éventualité.

Qu’une telle opération ait techniquement pu voir le jour, est dans le domaine du possible. Rappelons qu’en mai, l’hebdomadaire allemand Bild am Sonntag, se basant sur des communications radio entre des services de commandement de l’armée russe interceptées par la NSA et transmises aux services secrets allemands (BND), avait révélé que quelque 400 mercenaires américains coordonnent des opérations de guérilla contre les séparatistes pro-russes autour de la ville de Slaviansk. Via la société Greyhound, ces milices travaillent pour la société privée Academi, autrefois plus connue sous le nom de BlackWater, elle-même dirigée par des « anciens » cadres et formateurs de la CIA suffisamment formés pour opérer des batteries de missiles antiaériens Buk.

Au-delà de la Russie, ce sont les pays membres des BRICS, c’est-à-dire le leadership des pays émergents qui sont visés par les pays déclinants. Dès août 2011, un rapport du Pentagone n’avait pas hésité à inclure les membres des BRICS dans la liste des pays pratiquant le terrorisme et la cyberguerre et posant une menace à la sécurité nationale des États-Unis. Le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta avait d’ailleurs incité l’Administration Obama à protéger le monde des tentatives des BRICS visant à ruiner la stabilité globale…

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