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19 avril 2024

Démocratie en marche … au Venezuela


Démocratie en marche … au Venezuela (ne rêvons pas…)

Xarlo

17/09/2014

La Commune, “coprésidente du Venezuela”
Pour  ceux qui désespèrent de voir un jour la démocratie – au sens originel
du terme –  s’incarner dans la pratique politique, les mesures prises ce
mardi 16 septembre  par le président Maduro et le mouvement communal montrent
que le rêve reste  permis. Nous avons rendu compte ici des premières étapes
de l’aspect central de  la révolution bolivarienne qu’est la
transformation de l’État : des critiques  répétées du président Chavez face au manque de
volonté de ses ministres pour  déraciner la bureaucratie de l’État bourgeois
et lui substituer l’État communal  (1) à la création en juillet dernier du
Conseil présidence/commune (2) et à la  refondation de l’État opérée par
Nicolas Maduro il y a quelques jours (3).
Ce  conseil s’est réuni deux fois pour élaborer un cahier de propositions
(4). “Ce  ne sont ni des conseillers ni des experts qui les ont rédigées, a
insisté  Maduro, c’est l’intellectuel collectif, le peuple qui pense”. Cette
instance de  gouvernement populaire, dotée du rang présidentiel, comptera
120 délégués (à  raison de 5 délégués communaux par état régional). Elle
siègera tous les deux  mois, renouvelée par une rotation annuelle de ses
membres. Le président a  demandé au ministre des télécommunications de mettre en
place un système de  vidéo-conférence pour que les délégué(e)s puissent
organiser des réunions de  travail en temps réel avec les 874 communes fondées à
ce jour sur l’ensemble du  territoire.

16 septembre. Réunions des groupes de travail du  Conseil
Présidence/Communes, quelques heures avant la rencontre avec le  président Maduro.
Lors de cet échange télévisé avec les délégués nationaux du  mouvement
communal, le délégué Marcano de l’État agricole de Guarico a rappelé  au
président la revendication principale : la concrétisation rapide du transfert  du
pouvoir aux communes. Lui répondant en direct, Maduro a signé le transfert de
compétences à travers la création d’entreprises communales de propriété
sociale  directe couvrant les secteurs de la santé, de l’éducation, du sport,
de la  culture, des programmes sociaux, de la construction et des travaux
publics; et a  approuvé d’autres revendications communardes comme la fusion
des diverses  banques créées jusqu’ici pour lutter contre la pauvreté (Banque
de la Femme,  Banque du Peuple ou Fonds de Développement des Micro-crédits)
en une banque  unique, plus ambitieuse : la Banque de Développement Social
des Communes.  Également approuvée par le président, la refonte du Fonds de
financement des  conseils communaux (Safonac) en fonds de financement des
communes.
Le chef de  l’État, qui s’est défini comme “président communal, récepteur
des projets portés  par les mouvements sociaux”, a demandé au ministre
compétent de concrétiser un  accord immédiat pour faciliter aux communes la vente
et la distribution de leur  production par les organismes de l’État et l’
accès aux devises pour importer les  matériels nécessaires à la réalisation
de leurs projets. Autre décision : des  délégués communaux seront dorénavant
présents au sein des instances régionales  chargées de planifier les
puissantes Grande Mission Logement Venezuela (5) et  Quartier nouveau, quartier
tricolore (6).
Ce conseil présidence-commune sera  suivi le 23 septembre par l’
installation du Conseil des mouvements de femmes, le  30 septembre par celui des
mouvements de jeunesse, le 7 octobre par celui des  organisations de travailleurs,
le 12 octobre par celui des peuples indigènes, le  14 octobre par celui des
coordinations de paysans et de pêcheurs et le 21  octobre par celui des
travailleurs de la culture. Chaque conseil a pour tâche  centrale la
formulation de critiques et de propositions pour démonter les  structures de l’État
bourgeois.

Arrivée du président Maduro à la  rencontre avec les communard(e)s, au
cinéma Cipreses (Caracas), le 16 septembre  2014.
Ce dialogue était transmis par une chaîne publique depuis le cinéma
Cipreses, une des salles tombées en ruines ou aux mains de sectes religieuses,
obligeant le public à se replier sur les films diffusés dans les centres
commerciaux. Remis à neuf comme une quinzaine d’autres salles de la capitale, il
accueille aujourd’hui le premier festival international de cinéma de
Caracas, au  contenu essentiellement latino-américain et non-commercial. Le
président y a par  ailleurs annoncé la construction prochaine de 1500 nouvelles
écoles intégrales,  dont les espaces seront repensés en fonction du saut
qualitatif défini par le  pédagogue Prieto Figueroa : “notre école ne doit pas
ressembler à la société  actuelle mais à celle du futur”.
Nicolas Maduro a écouté l’acteur Pedro  Lander dresser le bilan du
mouvement de formation théâtrale César Rengifo, créé  il y a un an pour permettre
aux écolier(e)s de s’initier aux techniques  d’écriture et d’interprétation
dramatiques, et conçue sur le modèle de la  formation musicale offerte par le
système des orchestres symphoniques, devenu  célèbre dans le monde entier,
dont l’objectif est d’ouvrir les portes de  l’apprentissage musical à un
million de jeunes vénézuélien(ne)s de milieu  populaire.

Le président a
annoncé la création de l’École nationale de Théâtre,  qui permettra à la nouvelle
génération de donner “un nouvel essor à notre  dramaturgie”, invitant au
passage les créateurs de l’Amérique Latine et  d’ailleurs à appuyer cet
effort mené sous l’égide de Rodolfo Santana, Ignacio  Cabrujas, César Rengifo,
Dario Fo et Bertolt Brecht.
Thierry Deronne,  Caracas, le 17 septembre 2014

URL pour compléter cet article , photos+notes:
http://venezuelainfos.wordpress.com/2014/09/17/la-co
mmune-copresidente-du-venezuela/

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