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28 mars 2024

Le suicide de l’Europe


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Europolitique

Le suicide de l’Europe

Entre la servitude et la dissolution

Manuel de Diéguez

Samedi 20 septembre 2014

« Interroger les grands philosophes, c’est transformer les questions qu’on leur pose en instruments d’approfondissement de la connaissance du genre humain. »

Jaspers

1 – La justice du lion
2 – Zeus serait-il le lion du cosmos ?
3 – Le sort des sciences humaines au coeur des démocraties vassalisées
4 – L’Ecole des chefs d’Etat
5 – Le Zeus des barbares
6 – Le message des grands profanateurs
7 – La vocation de la raison mondiale
8 – Les blasphèmes ascensionnels des prophètes

Post scriptum

 

1 – La justice du lion

L’effondrement des liens traditionnels qui s’étaient tissés entre les législations locales et les abstractions angélisées qui pilotent la démocratie mondiale, cet effondrement, dis-je, défie à ce point la réflexion des philosophes, des historiens, des psychologues et des anthropologues d’aujourd’hui, qu’il convient d’interroger les plus grands écrivains qui, dans le sillage de Platon, avaient déposé le concept de « justice idéale » sur la balance d’une anthropologie critique. Certes, cette discipline était demeurée flottante dans leur esprit, mais elle se méfiait déjà du piège de la fausse alliance que l’universel conclut avec la profondeur d’esprit. Slobodan Despot, écrivain français d’origine serbe (Le Nid, Gallimard) écrit: « Le problème, avec l’approche occidentale de la Russie, n’est pas tant dans le manque de volonté de comprendre que dans l’excès de volonté de ne rien savoir. » L’Occident paiera cher d’avoir tourné le dos à Tolstoï , Pouchkine ou Dostoïevski pour James Bond ou John Wayne.

Qu’en est-il, de Sophocle à Shakespeare, de la plongée de la plume dans la connaissance des ressorts de la bête si l’idée de justice qui inspire les Titans de l’écriture refuse décidément de jouer le rôle d’un simple hochet religieux ou d’un jouet idéologique pour se révéler la pierre d’angle de la condition simiohumaine? Demandons-nous donc quel regard le génie littéraire porte sur l’animalité spécifique de la justice faussement vaporeuse que notre espèce sécrète au quotidien, observons de plus près ce qu’il en est de l’articulation entre les justices locales d’un côté et, de l’autre, la justice d’un jus gentium qui tente désespérément d’ échapper à son rôle de mannequin des Etats.

2 – Zeus serait-il le lion du cosmos ?

Qu’aux yeux de la raison politique et pratique, le droit du plus fort paraisse légitime par nature et par définition, la justice banalisée dans l’enceinte de l’arbitraire au jour le jour des démocraties rend, hélas, cette évidence fort difficile à faire reconnaître franchement aux peuples auto-proclamés souverains d’aujourd’hui – car toutes les Républiques de notre temps dressent encore leurs autels à une Liberté idéale et feignent de former une jeunesse demeurée avide de servir une justice transcendante aux « grandeurs d’établissement » de Pascal.

Mais si, au regard des enfants eux-mêmes, les Etats s’illustrent par leurs forfaitures et s’ils voient de leurs yeux et dès le plus jeune âge leur propre pays abaissé et conduit à l’infirmité politique sur la scène internationale, s’ils passent jour après jour sous le joug des idéalités aux dents longues d’une démocratie universalisée à l’américaine, ce sera à l’échelle planétaire que les gouvernements nationaux verront invalider une législation censée émaner du suffrage universel. On n’éduque pas une nation à l’école de ses prosternations devant le lion d’une démocratie mondiale à la fois puérile et carnassière. Il faudra donc se résigner à analyser les conséquences politiques aux yeux de la jeunesse française, de l’asservissement du pays à un ordre judiciaire dicté par l’étranger et qui place, en fait, sous le joug de l’Amérique le concept même de légitimité censé valider ses institutions.

Voyez le ridicule des petits Etats européens broyés par les mâchoires du fauve américain: rassemblés sous son sceptre à Newport, ces poussins savaient fort bien qu’ils n’avaient aucun titre, aux yeux du droit international, de se mêler des relations que la Russie entretient depuis des siècles avec l’Ukraine. Il s’agissait seulement d’un artifice pseudo démocratique destiné à élever un conflit régional au rang du centre de gravité de la planète, il importait seulement de placer l’Europe sous la houlette de l’angélisme démocratique mondial dont Washington figure le Saint Siège.

Mais si vous n’observez pas le formalisme international du culte américain de la « justice » et si vous n’éclairez pas ces autels à la lumière des liens qu’ils entretiennent avec la vassalisation du monde sous le sceptre d’une démocratie léonine, vous ne placerez pas la géopolitique antirusse dans l’optique d’une simianthropologie générale, donc d’une méta-zoologie prospective vous ignorerez également que M. Hollande n’est délégitimé par des sondages désastreux que parce que ces derniers sont un symptôme de la maladie: ils expriment le sentiment confus du peuple français que le Président de la République n’est pas un homme d’Etat, mais un manœuvre placé par hasard et des années durant aux commandes d’un parti majoritaire. Ce type de cerveau peut ignorer le premier mot des relations que les grands Etats entretiennent avec l’histoire du monde.

C’est pourquoi, dès le 20 mai 2012, je soulignais le burlesque du rassemblement des Etats européens autour de M. Obama à Chicago.

Voir :Caligula et son cheval à Chicago , Le messianisme démocratique, 20 mai 2012

Deux ans plus tard, l’Amérique se place tellement au cœur des relations que l’Europe entretient avec la Russie que le Vieux Monde est conduit au suicide politique par les sanctions économiques que lui dicte Washington à l’égard de l’ex-empire des Tsars.

Voir: Le suicide de l’Europe, 13 septembre 2014

3 – Le sort des sciences humaines au cœur des démocraties vassalisées

Certes, donner de l’élan à une raison politique forgée par un siècle d’asservissement aux griffes angélico-démocratiques d’un empire étranger exigera un approfondissement sacrilège de nos sciences humaines. Certes, il faudra esquisser une spéléologie de la bête assoiffée de justice politique, mais condamnée, depuis des millénaires, à se construire seulement les balances d’une législation enchaînée à une théologie. Mais les gouvernements européens proclamés élus à l’école du suffrage universel – donc à l’écoute d’une instance censée séraphique – pourront aussi bien se placer en aveugles sous le joug d’un souverain étranger, parce que seuls les chefs d’Etat savent qu’un peuple pieusement vassalisé en sous-main et dès ses premières enjambées par la judicature de son maître se trouvera désarçonné par les fausses dévotions de ses dirigeants; et ces derniers auront beau perdre toute autorité morale sur les populations et invalider la vocation civilisatrice de leur propre nation, elles demeureront en service – à titre formel – faute qu’un vrai chef d’Etat parvienne à se porter à leur tête.

Pour l’instant, la logique interne du droit international public ne connaît encore, du moins officiellement, aucune législation résolument asservie à l’étranger au point qu’elle validerait un Etat tellement ritualisé qu’il plierait ses citoyens aux ordres censés vertueux d’un tyran. Mais comment une classe dirigeante ferait-elle respecter « l‘esprit des lois » si elle n’en est ni l’inspiratrice ni le rédactrice et si la barbarie abstraite des démocraties auto-sanctifiées par leurs idéalités verbales porte les griffures d’un lion importé?

Car, en 1962, les institutions de la Ve République ont été expressément conçues à l’usage d’un vrai chef d’Etat. Si les mœurs politiques municipalisées du pays conduisent un maire de province au sommet de l’Etat, faudra-t-il le maintenir au pouvoir par respect de la lettre de la Constitution ? Mais comment faire passer le fond avant la forme si vous avez affaire à une stature rebelle au changement de ses paramètres? Afin de tenter de desserrer cet étau, demandons-nous quel est le calibre politique du chef d’Etat imaginaire du cosmos et pourquoi ses vassaux apeurés se cachent dans son dos depuis deux millénaires. Le Sauvage de là-haut ne trônerait-il plus dans les nues, n’attiserait-il plus le feu des tortures infernales de sa sainte justice, se serait-il lové dans le palais du souverain actuel des idéalités doctrinales de la démocratie américaine et mondiale, se serait-il campé à quelques encablures seulement de votre maison? Si « Dieu » se révèle le chef d’Etat fantastique des temps primitifs, sa politique sera un pédagogue instructif des chefs d’Etat de notre temps, qui n’ont plus ni le Déluge, ni les tortures infernales pour les servir.

4 – L’Ecole des chefs d’Etat

L’ Ecole de guerre ne fait pas double emploi avec Saint Cyr, parce que les champs de bataille ont une histoire et qu’il n’est pas inutile d’enseigner la stratégie aux futurs généraux. En revanche, on ne saurait fonder une Ecole des chefs d’ Etat, parce que la conduite des peuples exige une science innée des personnages qu’on appelle des nations.

Et pourtant, le seul fait que la classe dirigeante de l’Europe actuelle n’autorise aucune cervelle à s’étonner de ce que, trois quarts de siècle après la capitulation de l’Allemagne en 1945, cinq cents bases militaires américaines quadrillent encore le Vieux Continent, ce seul fait, dis-je, constitue un phénomène anthropologique de nature à nous suggérer que la radiographie de l’empereur fabuleux de l’univers pourra nous initier à une science des hommes d’Etat d’ici-bas. Car le César sublimé des théologies se collète dans nos têtes avec les embarras du Juste et de l’Injuste d’ici-bas et avec les apories nos châtiments trop durs ou trop légers. La théologie est l’Ecole de guerre des Etats et le centre d’apprentissage de l’autorité politique.

La preuve: si vous vous êtes promenés dans le jardin d’enfants de Newport, où vingt huit Etats européens ont tenté de voter une quatrième salve de sanctions économiques contre la Russie – tout en sachant fort bien qu’elles leur retomberont immanquablement sur la tête – vous apprendrez qu’un vrai chef d’Etat joue aux échecs dans le ciel de la politique et qu’il n’obéit à personne. On naît chef d’Etat comme Mozart naît musicien et Victor Hugo poète. De même, personne n’a appris son métier au Créateur – mais nous ne pouvons feindre plus longtemps d’ignorer comment il se l’est enseigné et comment il s’y est pris pour imposer la souveraineté de son autorité à sa créature.

5 – Le Zeus des barbares

M. Renzi a failli se révéler un déclencheur de la question la plus saintement sacrilège de toute la théo-zoologie et de toute la politique, celle des relations semi animales que la justice américaine entretient avec la pensée rationnelle de l’Occident. C’est dire, une fois de plus, que la balance à peser la justice de la bête politique nous appelle à examiner les ressorts et les rouages de l’âme du chef d’Etat idéal que les Grecs appelaient Zeus et les Romains Jupiter – on sait que les juifs l’ont baptisé Jahvé, les musulmans, Allah et les chrétiens Dieu. Mais sitôt que les spéléologues et les médecins de ces géants du cosmos examineront à la loupe les récompenses saugrenues et les châtiments éternels dont usait le ciel des Etats monothéistes de leurs ancêtres, il leur sera impossible de progresser dans la pesée anthropologique de leurs Olympes respectifs sans apprendre, au préalable, à peser les instruments psycho-politiques cruels dont use la morale des trois Jupiter encore en service.

Observez le lion du ciel américain. C’est sans seulement s’en douter qu’il affiche les saints déguisements des trois dieux proclamés uniques et de leur justice de tortionnaires vertueux. Exemple: on sait que les religions monothéistes se font une idée absolue, donc mythologique du Bien et du Mal et qu’elles sont manichéennes par nature. Mais l’esprit latin a longtemps et fort astucieusement déposé le fardeau du Mal universel sur les épaules de Lucifer, ce qui a permis aux trois monothéismes de localiser, donc de focaliser l’ubiquité mythique du péché, puis de l’exorciser et enfin d’en confier la charge unifiée à un bouc émissaire planétarisé.

Le dieu américain, lui, est d’une autre extrace: il a rendu le Mal immanent à la jungle du monde extra-démocratique, ce qui lui a permis de s’auto-innocenter à bon compte et sur les cinq continents, puis de pourfendre Lucifer exclusivement hors de ses frontières – ce qui l’autorise, en outre, à conquérir le monde entier sous le masque de l’auto-sanctification de la seule nation d’Abraham Lincoln. Le manichéisme américain a tué le Démon identifié et domicilié des ancêtres et l’a immergé dans la masse des infidèles, c’est-à-dire dans la multitude des ennemis de l’Amérique d’Abel le juste.

Vous voyez que les anthropologues du Dieu des animaux radiographient d’ores et déjà et expérimentent sur le vif la psycho-zoologie des grands chefs d’Etat et s’initient à leur évolution tant morale que cérébrale. Si vous n’avez pas d’anthropologie de la théologie, vous ne comprendrez goutte aux coups de maître de cette discipline. Voyez la diabolisation magistrale de M. Chirac en 2003, dont l’hérésie l’empêchait de comprendre que Lucifer se cachait dans la fiole magique brandie par le général Powell à l’Assemblée des Nations-Unies, voyez la diabolisation actuelle de M. Vladimir Poutine, censé être devenu, des pieds à la tête, la même fiole satanique de l’hérésie que le Président de la République française en 2003.

6 – Le message des grands profanateurs

Observez maintenant le piédestal des idéalités retorses sur lequel la politique des crinières et des mâchoires de la démocratie mondiale hisse les praticiens de la politique de « Dieu » et de ses séraphins; puis observez avec les yeux d’une justice saintement blasphématoire la responsabilité des anges aux crocs léonins. Pour cela, recourons aux blasphèmes d’un Zeus en devenir. Car s’il existe une justice supérieure à celle du tortionnaire des enfers, comment la France présiderait-elle le tribunal de la pensée rationnelle de demain et comment citerait-elle le monde à comparaître devant la juridiction de sa logique transcendantale, celle qui, des millénaires durant, a mis en marche la cervelle endormie des hommes d’Etat?

En vérité, il y a urgence à citer le Jupiter des Etats démocratiques actuels à la barre du tribunal appelé à juger ses massacres. Car le message profanateur dont le dramaturge grec et le buveur de la ciguë d’Athènes goûtent en commun le poison guérisseur, figurez-vous que l’homme politique moyen en rejette encore le nectar. Pourquoi M. Hollande se veut-il le défenseur de la justice frelatée et contrefaite des Etats, à commencer de celle de son propre pays? Tout récemment encore, on a entendu M. Alain Juppé refuser à son tour et catégoriquement à l’homme d’Etat proclamé responsable le droit d’invalider les verdicts du mythe démocratique, lequel salue la fausse équité et l’indépendance contrefaite dont témoigne la Justice des nations. Et voici que, de son côté, une France privée de chef d’Etat couronne de la tiare de la légitimité – à son propre détriment – une fausse justice que même une Mme Merkel jugeait contrefaite – elle refusait tout net de soumettre les litiges à venir entre l’Europe et le Nouveau Monde au miel et à l’ambroisie démocratiques d’un tribunal américain composé à seule fin de donner toujours raison à Washington.

Mais puisque tout juge terrestre se couronne des auréoles verbales d’un sacerdoce truqué, sur quel piédestal une France à l’écoute de la politique d’un roi mythique du cosmos s’est-elle dressée quand elle a fait, de la vassalité judiciaire de BNP Paribas, à la fois le baudrier de Porthos et la toison d’or de la nation? Décidément, il faut se demander à quelle responsabilité supérieure des Etats devenus pensants une justice et une raison dignes de ce nom auront à rendre des comptes.

M. Renzi, lui, osait rappeler à une Europe décérébrée que la pesée des âmes et des cervelles est le véritable ressort de la responsabilité politique des vrais hommes d’Etat et que le naufrage des peuples n’est autre que celui de leur l’esprit de justice, celle que Malraux voyait appuyée sur la  » lance pensive  » d’Athéna, la déesse de l’alliance de la pensée avec l’histoire – celle que Renan saluait en divinité née d’un coup de hache sur le cerveau de Zeus.

7 – La vocation de la raison mondiale

Quel triste sort, direz-vous, que celui de la vérité « en elle-même et pour elle-même » que les philosophes et les vrais hommes d’Etat se partagent si la raison prospective qui inspire la science de la droiture et des souffrances de l’esprit de justice, si cette maïeuticienne, dis-je, se voit fatalement frappée d’exil au sein des Etats contrefaits!

Mais c’est précisément dans son abaissement à la vassalité que la pensée ascensionnelle retrouve son élan. Car voici que l’Europe décérébrée par une rationalité étrangère à l’introspection critique et à la pesée anthropologique de l’animal parlant traite de terroristes et d’association de malfaiteurs les croisés du Moyen-Age ou les guerriers acéphales qui, comme chacun sait, se sont si dévotement entretués au cours des guerres de religion du XVIe siècle.

Et pourtant, notre éducation nationale commence de s’effrayer de son échec, et elle ose enfin s’étonner de ce que l’enseignement laïcisé des religions n’ait pas immunisé la jeunesse française contre les djihadistes. L’Etat se risquera-t-il à démontrer l’alliance de l’ignorance avec la sottise? Car on n’immunise pas le cerveau humain contre le fanatisme religieux à enseigner les valeurs morales de la laïcité, alors que c’est des mêmes que se réclament Allah ou Jahvé et la logique d’Aristote et qu’on ne sait rien si l’on n’a pas de science des prémisses mythologiques qui fondent les jugements moraux sur des cosmologies magiques – il y faut une science anthropologique des chefs d’Etat irrationnels des siècles primitifs dont « Dieu » est demeuré le prototype ensauvagé. Que « Dieu » soit une lente création des civilisations, rien ne le démontre mieux que la mobilisation des Etats du Golfe contre « Isis », rebaptisé « Daesch ». Mais si vous ne savez pas comment le cerveau humain se donne un chef, renoncez à tout progrès des sciences humaines, puisque lles progrès du « connais-toi » moderne sont à ce prix.

8 – Les blasphèmes ascensionnels des prophètes

C’est dire qu’une Europe digne du XXIe siècle, mais qui renoncerait à étudier et à tenter de comprendre la dichotomie cérébrale qui frappe depuis des millénaires les évadés titubants de la zoologie, une telle Europe, dis-je, se trouverait sans défense face au lion du ciel américain et à sa démocratie théologisée par ses crocs, ses griffes et ses mâchoires. Ne nous dérobons pas à la tâche d’étudier l’histoire de l’encéphale du cerveau léonin de l’homme d’Etat imaginaire qu’on appelle Dieu.

Mais que se passerait-il si la sainteté d’une raison de feu prenait la relève de la foi et de la justice des ancêtres, si un athéisme ascensionnel devenait le fer de lance de la vie spirituelle, si l’incendie isaïaque de l’intelligence critique s’allumait dans l’abîme de l’incroyance, si le dieu des mystiques de demain rendait des comptes aux suicidaires de la pensée?

Pour l’instant, quel sacrilège inspirant d’avoir du moins fait débarquer la question de l’âme de la justice dans la platitude de la politique des anges pervers et des séraphins retors de la Démocratie mondiale, pour l’instant, quel blasphème ascensionnel que de demander à la France d’allumer le flambeau d’une justice digne des grands profanateurs! Car l’existence même de la raison politique de demain dépend du pacte spirituel que les Etats vassalisés de l’Europe concluront avec l’ esprit de justice des grandes âmes de la politique – celles que leur destin condamne à se colleter dans l’arène du temps avec le tragique d’une histoire de l’intelligence entrecoupée de tragiques rechutes.

Post Scriptum

J’écrivais le 25 juillet:
« A partir de cette date, et compte-tenu qu’on ne luttera efficacement contre le naufrage de la langue française que si le Président de la République et le Premier Ministre se voient nommément mis en cause, je relèverai quelques-unes de leurs fautes. »

– 1 – M. Valls ignore qu’on peut tomber malade, mais non tomber enceinte.

– 2 – M. Hollande ignore qu’on dit ce matin ou ce soir, mais non ce midi.

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