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20 avril 2024

Les milices de Misrata en position de force en Libye


Les milices de Misrata en position de force en Libye

Alors que tous les yeux sont rivés sur l’Irak, les milices islamistes de Misrata en Libye continuent à gagner du terrain. Depuis quelques jours une large offensive a pris en étau les milices tribales Warshefana, qui abrite des forces armées de fidèles du feu Colonel Mouammar Kadhafi. Le gouvernement officiel, que l’on ne peut suspecter de kadhafisme, vient de déclarer zone sinistrée cette région du sud est de Tripoli.

 
Patager
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Crédit photo: Tous droits réservés d.r.

L’actualité est ainsi faite que les zones en crises apparaissent et disparaissent des Unes des journaux, comme si la situation sur le terrain n’avait plus la même importance. L’enlèvement d’un Français en Algérie, les menaces de l’Etat islamique contre la France et ses alliés, ont mis la Libye en second plan. Pourtant le pays est en ce moment même le théâtre d’une large offensive des forces – largement islamistes – de Misrata et leurs alliés.

Désastre humanitaire

« Les combats, qui font rage à Warshefana (région au sud est de Tripoli, réputée pour son soutien à Kadhafi) depuis plusieurs semaines, ont fait de nombreux morts et blessés, et ont gravement perturbé les services de santé de la région, confirme une déclaration du Comité international de la Croix-Rouge L’hôpital, submergé par l’afflux de blessés de guerre et pratiquement coupé du monde extérieur, est en proie à une grave pénurie de médicaments et de secours médicaux. »

La ville d’ El Azizia, la plus importante du Warshefana, est particulièrement touchée par les bombardements et assauts et serait sur le point de tomber entre les mains des Misratis et de leurs alliés.

Danger islamiste

La montée en puissance des milices de Misrata inquiète de plus en plus les milices tribales, les kadhafistes et l’Etat central, replié à Tobrouk. Ce dernier vient tout juste de déclarer zone sinistrée la région des Warshefana. Les militants d’un retour de la révolution verte sont particulièrement inquiets de voir l’un des derniers bastions kadhafistes assiégé. « Il y a vraiment danger pour la Libye en ce moment, confie un partisan de la Jamariya libyenne. En frappant le Warshefana, les islamistes contrent les tentatives de réorganisation et d’alliances entre les milices tribales, les forces de Zenten et les kadhafistes. »

Du côté du pouvoir central, la même inquiétude est perceptible, « aujourd’hui le véritable danger vient de ces forces  terroristes qui continuent à gagner du terrain dans tout le pays » confie un ancien haut responsable libyen.

Les « dangers islamistes » sont à géométrie variables. Alors que la France est déjà engagée en Irak, en fin de semaine dernière François Hollande a assuré à son homologue tunisien, Moncef Marzouki, qu’aucune intervention militaire n’était envisagée par Paris. Une déclaration qui n’a certainement pas été du goût du ministre de la Défense français, Jean-Yves Le Drian, qui avait fait une tournée médiatique pour préparer l’opinion à une intervention dans le Sud du pays.

Publié par Clement Fayol

Journaliste indépendant, diplômé en relations internationales à Beyrouth. Pigiste pour différentes publications sur Moyen-Orient, Afrique et Économie. Travaille particulièrement sur les pays d’Afrique centrale et du Sahel.

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