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28 mars 2024

L’Irak sauvé par la Russie d’une guerre civile semblable à celle de la Syrie ?


L’Irak sauvé par la Russie d’une guerre civile semblable à celle de la Syrie ?

L’Irak sauvé par la Russie d’une guerre civile semblable à celle de la Syrie ?

Qui a formé ces rebelles islamistes de l’EIIL, bien armés, spécialement préparés à un usage efficace d’armes aussi sophistiqués que les armes antichars, dans les conditions spécifiques de combats urbains dans les villes irakiennes ?

En Mars 2013, Der Spiegel rapporte que des instructeurs des forces des américaines avaient été déployés, depuis Février 2012, à la base de Safawi, dans le nord de la Jordanie. Par coïncidence, le déploiement américain en Jordanie s’est produit juste après la rencontre entre Hillary Rodham Clinton et le roi Abdallah II de Jordanie qui a eu lieu le 18 Janvier 2012.

La base Safawi utilisée pour entraîner les rebelles islamistes, considérés comme « modérés » par les Américains, entre dans le cadre d’un plan secret d’aide fournie aux insurgés par les États-Unis et leurs alliés pour lutter contre le régime du président Bachar al-Assad. L’entraînement des combattants islamistes à la base de Safawi était la première information qui filtrait pour démentir le discours officiel qui affirmait que Washington n’avait pas de liens avec des groupes extrémistes ennemis des Etats-Unis.

Les États-Unis ont formé en Jordanie, dans la période 2012-2013, plus de 200 rebelles, dont des membres de l’Etat islamique d’Irak et du Levant, en particulier dans l’utilisation des armes antichars et dans les combats de guérilla urbaine. Par la suite, le quotidien The Guardian a complété l’information de Der Spiegel, en affirmant que d’autres séries de rebelles islamistes avaient été préparées par des instructeurs des forces spéciales britanniques et françaises dans une autre base dans le sud de la Jordanie.

Pour compléter ces informations, la publication wnd.com a révélé l’existence d’un troisième camp de formation du groupe Etat islamique d’Irak et du Levant (EIIL), en plus des deux en Jordanie, encadré par des instructeurs des armées des États-Unis, de la Grande Bretagne et de la France. Ce camp est situé non loin de la base aérienne d’Incirlik près d’Adana en Turquie. La base aérienne d’Incirlik est utilisée à la fois par l’armée turque et l’armée américaine et se trouve à 40 km à l’ouest de Ceyhan, terminal pétrolier sur la mer Méditerranée.

Les combattants de l’EIIL ont surpris par leur équipement, aussi performant que celui de l’armée irakienne. Ils sont équipés d’uniformes de camouflage américains, avec des gilets pare-balles et sont dotés d’appareils américains de vision nocturne AN/PVS-7. Les armes individuelles sont composées de fusil d’assaut M-16 avec des lance-grenades M-203 cal. 40 mm déjà montés, et des mitrailleuses M60 E3. C’est l’équipement standard des fantassins américains. La défense AA est assurée par des missiles portables américains FIM-92C Stinger, et la mobilité des sous-unités de l’EIIL est facilitée par plusieurs moyens blindés tels les Humvee, les MRAP et les APC.

Toutes ces armes ont été acquises à la suite d’une surprise, entraînant la capture de Mossoul dans le nord de l’Irak, où il y avait des dépôts de matériel, d’armes et de munitions de la 2e Division d’infanterie irakienne, responsable de la défense du nord du territoire. Comme toutes ces cibles de la 2ème Division d’infanterie étaient appuyées par des pelotons de chars américains M1 A1 Abrams appartenant à la 36ème Brigade de chars, les combattants de L’EIIL étaient dotés de moyens antichars, et avaient prouvé leur expertise dans leur utilisation. Sur place, 28 chars furent détruits, cinq d’entre eux furent transformés en gruyère dès les premiers projectiles antichar tirés sur eux.

Et encore, l’EIIL n’a pas utilisé les missiles antichars 9M133 Kornet à guidage laser qui peuvent pénétrer un blindage de 1000 à 1200 mm sur une distance maximale de 8000 m, pour la simple raison qu’ils n’en possédaient pas beaucoup. En revanche, L’EIIL possédait des lance-grenades portables RL90 M95 (version modernisée du M79 OSA) fabriqués en Croatie, qui sont capables de percer des blindages allant jusqu’à 400 mm. Le RL90 M95 fait partie de l’arsenal qui a été livré aux rebelles islamistes en Syrie par la Croatie, pays membres de l’OTAN, à la demande d’, Secrétaire d’État des États-Unis.

 

En Juillet 2008, la Defense Security Cooperation Agency des États-Unis a approuvé la demande irakienne d’achat d’armes pour une valeur de plusieurs dizaines de milliards de dollars. La plupart des armes avaient été retirées de la dotation de l’armée américaine depuis des années. Vers la fin de 2012 l’armée irakienne s’est vue doter de :

  • 140 chars américains M1 A1 Abrams
  • 64 véhicules blindés M1151A1B1-Hummer
  • 92 véhicules M1152
  • des centaines d’APC

Les trois bataillons blindés de la 36ème Brigade ont tous abandonné les chars soviétiques pour être équipés de chars américains M1 A1. L’attaque de la garnison de Mossoul montre que les chars américains M1 A1 Abrams ne sont pas à l’abri des armes moins coûteuses, même si les États-Unis s’étaient vantés, jusque-là, que leurs chars étaient invincibles.

Après l’occupation de l’Irak par l’armée américaine, tous les avions à réaction MIG-21, MIG-23, MIG-29, Su-22, Su-24, L-39, Mirage F-1Q et les hélicoptères d’attaque MI-24, restés intacts après les bombardements aériens, ont été donnés à fondre par les troupes d’occupation. A la place, les États-Unis ont autorisé l’Irak à acheter :

  • 36 avions turbopropulseurs américains de type Beechcraft AT-6B Texan II pour l’attaque au sol
  • 8 avions avec des moteurs à piston Cessna 208 Caravan adaptés pour porter des missiles antichars
  • 10 hélicoptères de reconnaissance américains Bell OH-58 Kiowa
  • 24 hélicoptères civils Bell 407

Les deux types d’hélicoptères sont armés de mitrailleuses et de blocs de roquettes. Durant les combats contre les groupes de l’EIIL, 6 hélicoptères de production américaine furent abattus à la mitrailleuse lourde par les rebelles, car ils ne disposent d’aucun blindage. Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a sollicité l’aide de la Russie pour combattre le terrorisme grâce à l’achat d’un premier lot de 12 hélicoptères Mi-35 blindés. Ceux qui aujourd’hui portent le poids de la bataille contre le groupe EIIL.

En plus du matériel cité plus haut, l’armée irakienne avait été équipée par les américains de :

  • 10 bimoteurs Beechcraft King Air 350
  • 18 avions monomoteurs jordaniens Seabird SBL-360 Seeker/Westar équipés de capteurs (vitesse maximale 207 km/h)
  • 6 avions de transport C- 130J Hercules

Tous ces dispositifs se sont révélés vulnérables aux tirs des mitrailleuses lourdes et aux des missiles portables, et ont été inefficaces contre les petites colonnes et petits groupes de djihadistes EIIL en mouvement.

Bien qu’en Mars 2009, le gouvernement irakien ait payé et reçu l’approbation du Congrès pour l’achat d’une escadrille de 18 avions F-16 E/F block 60 ou F-16 C/D block 52 + (Desert Falcon), à ce jour, aucun de ces avions n’a encore été livré par les américains à l’Irak. Pressé par l’offensive de l’EIIL, le Premier ministre irakien a, à nouveau, fait appel à la Russie qui, le 25 Juin 2014 a livré les deux premiers des cinq avions d’attaque au sol Su-25, armés et prêts au combat, qui devaient prendre part à la bataille 3-4 jours après leur arrivée . Le 28 Juin 2014, dans le compte Facebook du Premier ministre irakien figure une annonce relative à la livraison de 6 autres avions de type Su-30 K, partie des 12 Su-30 K et des cinq Su-25 qui constituent le contrat de 500 millions USD signé avec la Russie.

 

Valentin Vasilescu

Traduit par Avic – Réseau International

 

 

 

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