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18 mars 2024

Un crime et une infernale dialectique


Solidarité Palestine
Monde

Un crime et une infernale dialectique

Ahmed Halfaoui

© Ahmed Halfaoui

Lundi 29 septembre 2014

Le monde dit musulman ne serait plus qu’un espace écumé par une « menace fondamentale » pour la « sécurité » des pays de l’alliance atlantiste. C’est à ce titre que les guerres d’agression sont menées ça et là, au nom d’une légitime défense que peu nombreux sont ceux qui la mettent en doute. L’ignoble assassinat du randonneur français, mis en spectacle, comme d’autres assassinats d’occidentaux, vient alimenter la machine de propagande en quête de preuves qui appuient la lecture qu’elle impose au monde, depuis plus d’une décennie. Le crime, en lui-même, s’en trouve transcendé. Il se dépasse et perd sa nature intrinsèque pour se parer d’atours, par la grâce médiatique, au lieu de rester circonscrit dans ses dimensions réelles. L’infernale dialectique est bien en place.

D’un côté, n’importe qui peut passer à la notoriété internationale en quelques instants, par le simple enlèvement d’un ressortissant occidental. N’importe qui sait que cet acte va lui offrir les unes des journaux et les plateaux de télévisions. En retour, il conforte l’OTAN dans sa stratégie d’occupation du terrain, par des bombardements « ciblés » ou par la projection de ses troupes. En Algérie, nous n’en sommes pas encore à ce stade, mais à écouter ou à lire certaines analyses « l’Etat islamique » n’est pas loin de la conquête du territoire ! Tant pis pour la rigueur que nécessiterait une telle conclusion, mais le petit groupe d’assassins doit préfigurer, envers et contre tout, cette issue, par le simple fait de se réclamer du DAECH. Alors que le GSPC, autrement plus étoffé, s’était réclamé d’Al-Qaïda, sans grands effets sur ses capacités de nuisance. Tant pis, parce que l’enjeu n’est pas la compréhension du fait, mais de répandre la psychose au sein des populations du nord.

Une psychose qui les fera soutenir, du moins les empêcher de dénoncer, les guerres en cours et à venir. En marge, il y a ces manifestations pathétiques des musulmans immigrés communautarisés qui tentent de convaincre qui veut bien les entendre que « l’Islam est une religion de paix ». Les organisateurs, craignant certainement la stigmatisation, ne se rendant peut-être pas compte, pour la plupart, qu’ils s’offrent en soutien à l’entreprise de mise en coupe réglée de leurs pays d’origine.

Ce faisant, toute autre considération est remisée. L’union sacrée, contre l’ennemi, doit se faire et gare à ceux qui veulent se dérober, surtout s’ils peuvent prêter au doute de par leur religion. Le « terrorisme » délibérément indiscriminé dans sa nature, principalement incarné par les groupes djihadistes, y compris ceux recrutés, formés, financés et armés, par les services de l’OTAN et par ses alliés, dont, il faut le rappeler, le Daech né de la « révolution syrienne ».

Un Daech à la fulgurance des plus suspectes, qui remplace avantageusement l’organisation de Ben Laden, presque obsolète en termes d’impact sur les opinions publiques.

Un Daech qui permet un retour musclé des atlantistes au Moyen-Orient, même si ce sont ces mêmes atlantistes qui ont fait de l’Irak un terreau de djihadistes et même si leur « efficacité » en Afghanistan ou ailleurs laisse à désirer.

Ahmed.Halfaoui

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