À Kobané (Ayn al-Arab), à quelques kilomètres de la frontière turque, plusieurs frappes de la coalition menée par les États-Unis sont venues appuyer les troupes au sol dans la nuit. Après la nouvelle offensive lancée lundi soir par le groupe de l’État islamique, des combats se poursuivaient mardi dans l’est de la ville, où s’est produite une explosion, vraisemblablement à la voiture piégée. La veille, d’après des personnes sur le terrain, les combats avaient fait 17 morts dans les rangs jihadistes et cinq du côté kurdes. Comment font-ils pour tenir ces terroristes ?
Environ 9 000 personnes en fuite et jeu trouble de la Turquie
Parallèlement, dans l’Irak voisin, les jihadistes ont poussé vers le nord et attaqué la ville de Qara Tapah, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière iranienne. Quelque 9 000 personnes ont fui, selon une source locale. Lundi, pour la première fois, trois avions cargos C-130 américains ont largué des armes, des munitions et du matériel médical sur les positions des Unités de protection du peuple (YPG).
La région autonome du Kurdistan irakien a également envoyé des hommes à Kobané. «Nous avons des jeunes Kurdes originaires du Kurdistan occidental (NDLR: la Syrie) que nous avons entraînés au Kurdistan (irakien). Nous allons les envoyer au combat», a déclaré Halgord Hekmet, porte-parole des peshmergas irakiens. Le pouvoir de la Turquie, qui a ouvert ses frontières, étrangement, n’accepte pas que les kurdes turques aillent défendre leurs frères de Syrie. Son rêve, s’allier avec eux pour attaquer le pouvoir syrien.
Rencontre décisive Iran-Irak
Pour faciliter l’arrivée de ces renforts, hypocritement donc, la Turquie a annoncé l’ouverture de sa frontière, une déclaration saluée par Washington, qui presse depuis des semaines Ankara d’agir sur le dossier syrien.Il faut avouer que Ankara, après avoir fait ami-ami avec les djihadistes, se retrouve coincé dans une coalition qui veut en finir avec ses anciens alliés de l’Etat islamique qui ne combat que pour conquérir des territoires et non pour tuer Bachar al-Assad comme le veulent les Occidentaux.
À Téhéran, le président Hassan Rohani a reçu mardi le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi, arrivé dans la nuit en Iran pour discuter de la lutte contre les jihadistes. Extrêmement hostile aux terroristes de l’EI, et pur cause, l’Iran s’est engagé très tôt aux côtés de l’Irak en y envoyant des armes et des conseillers militaires, selon des responsables iraniens et des peshmergas irakiens. Du coup, les Américains et leurs alliés sont perdus. Comment peut-on encore combattre Damas ?
Posted on oct 21, 2014 @ 14:01
Allain Jules