a) 10% (au moins) des émissions de carbone annuelles à l’échelle globale proviennent uniquement des activités militaires (l’auteur est disposé à détailler ces chiffres que le GIEC préfère occulter)
b) Plus de 1% de la surface terrestre (soit davantage que la superficie de la France) est squattée (Cramer dit « condamnée ») par les camps d’entraînement militaire et ces km2 sont réservés exclusivement au maniement des armes, y compris en temps de paix.
c) Si les Etats riches portent une responsabilité certaine dans le chaos climatique, les plus militaristes, ceux qui s’accaparent le plus de «théâtres d’opérations» sur la planète méritent une mention spéciale dans l’inspection des dégâts : après tout, le 1⁄3 des pays les « plus riches » est responsable de la moitié des guerres au 20ème siècle. Américains et Britanniques le savent bien. Evitons donc de mettre tous les artisans de la destruction dans le même panier. Ceux qui manient la guérilla aux 4 coins du monde ne disposent pas de chars qui consument 400 litres aux 100.
Tandis que la vague verte est sur tous les fronts, l’arbre climatique cache la forêt des conflits armés. Ben oui !
De nouvelles guerres sales vont animer nos écrans, agiter, perturber et pourrir la planète, alimenter le marché de la peur. La guerre propre ne s’éloigne pas : elle n’a jamais existé. On ne peut pas militariser proprement la planète. Ce n’est pas une affaire d’éco-gestes. Après Hiroshima, la formule à retenir n’est pas « détruire, disent-ils », mais plutôt « détruire durablement, disent-ils»
Le thème «Guerres, paix & écologie» est-il suffisamment exploré ?
Avec la mobilisation sur la clim, le politiquement correct consiste à dissocier la dégradation environnementale et la militarisation du monde. Et pourtant ? Pourquoi traverser tant de zones de turbulences amnésiques ?
La militarisation, ennemi public no 1 de la démocratie, est aussi l’ennemi de la sauvegarde de la qualité de la vie et — venons-en à l’essentiel ! — de la vie tout court. Tant que les neuf puissances dotées d’armes nucléaires sont capables de débloquer en 24 heures, juste pour maintenir en état et moderniser leurs arsenaux, l’équivalent de ce que le PNUE dépense en un an, les financements pour éviter la fonte des banquises seront toujours difficiles à trouver.
Pour info en anglais /summary in english.
A l’heure de la célébration de cette journée mondiale,
Tâchons de ne pas oublier que :
1) La dimension militaire est exclue du Protocole de Kyoto ; 2) La France n’a pas signé encore moins ratifié la Convention ENMOD ; 3) Un Etat qui vit au-dessus de ses moyens» vit aussi et surtout au-dessus de ses moyens militaires. 4) La paix est l’angle mort du Global Compact, tout comme des Objectifs du Millénaire pour le Développement.
Guerre et paix et écologie
Les risques de militarisation durable
Ben Cramer
Préface d’Alain Joxe
Collection : Société civile (12 x 22 cm) — 13 €