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28 mars 2024

Bien connaitre Vladimir Poutine devient indispensable


 

par ROUMESTAND ALAIN – vendredi 6 février 2015

Bien connaitre Vladimir Poutine devient indispensable

Le nouveau premier ministre grec Tsipras soutient Moscou et Vladimir Poutine.

Dans l’Union Européenne les états sont divisés sur l’utilité des sanctions conséquences de l’action russe en Ukraine.

Les prix des hydrocarbures ne cessent de baisser, le rouble perd de sa valeur, les capitaux quittent la Russie, les sanctions économiques s’accumulent, et les citoyens russes soutiennent Poutine.

L’Ukraine de Porochenko, après avoir perdu la Crimée, se tourne vers l’Europe et lutte contre les Ukrainiens pro-russes de l’Est du pays dans une véritable guerre.

Bien connaitre Vladimir Poutine devient donc indispensable pour y voir clair, pour comprendre ce que veut la Russie et sortir de la grave crise actuelle.

Poutine exerce le pouvoir depuis plus de 15 ans en comptant la période pendant laquelle Medvedev fut président et Poutine premier ministre. En 2018 s’il se représente, il peut être réélu (si sa popularité actuelle se prolonge) et ainsi rester au pouvoir jusqu’en 2024…

La presse l’a souvent présenté comme un pragmatique froid sans pensée véritable.

C’est une erreur : il y a de la cohérence dans son action et celle-ci est mue par une réelle idéologie, même s’il ne veut pas se laisser enfermer par elle.

Et cette cohérence se voit dans les messages envoyés aux hauts fonctionnaires de l’état russe, aux intellectuels qui soutiennent le pouvoir et au peuple russe lui-même.

C’est l’Ouest qui est dans le collimateur.

Depuis que l’Union Soviétique est morte, l’Occident a cru une fois pour toute liquider la puissance russe en l’humiliant même (qu’on se rappelle la période eltsinienne et les railleries de bon ton en direction du nouveau pouvoir succédant à l’ère communiste).

Or jamais depuis 25 ans le patriotisme russe, la puissance russe, n’ont été rangés dans la galerie des vieilleries, à Moscou et à St Pétersbourg.

Staline est même resté populaire pour la grandeur de l’URSS qu’il a su incarner.

Face à la Russie, l’Occident a été et est déclaré décadent, faisant fi de ses racines chrétiennes, tout attentif à exalter les différences, la diversité.

Le libéralisme pour la Russie et Poutine c’est l’adversaire.

Poutine incarne donc les valeurs ancestrales de la Russie, un conservatisme des valeurs de la patrie russe, de son état fort et de son énergie particulière.

Il dénonce la volonté de l’Occident de contraindre, de contenir la Russie, de la maintenir dans une situation inférieure, politique classique des 19ème, 20ème et maintenant 21ème siècles.

L’Union économique eurasiatique qui fonctionne depuis peu officiellement se veut entrer en concurrence avec l’Union Européenne.

La Russie rouge des Bolcheviks, la Russie blanche des contre-révolutionnaires, ont elles mêmes célébré la Grande Russie.

Tout cela faisant appel à des philosophes, des historiens, des politiques qui font partie des fondements culturels de la Russie.

La lutte antifasciste des années 30 a fait place aussi à la lutte anti-islamiste dont Poutine s’est fait le champion.

La nocivité de la mondialisation, de la bureaucratie de l’Union Européenne, de l’impérialisme américain viennent compléter le corpus poutinien. Avec l’idée de complots pour empêcher la Russie d’agir à sa guise en conformité avec ses intérêts, son histoire.

Ainsi il ne faut pas s’étonner si la Russie ne peut admettre la position européenne dans la crise ukrainienne. L’adversaire extérieur est là.

La terre russe doit toujours être rassemblée ce qui appelle une extension de la Russie hors des frontières actuelles.

On n’oubliera pas que les régions conquises par Staline en Europe de l’Est après la seconde guerre mondiale, par le biais des pays amis du Comecon, ont toutes été déseuropéanisées.

Ainsi Poutine est le digne successeur de tous ceux qui ont rêvé d’un empire messianique qui a de l’influence sur les autres, qui compte.

C’est pourquoi la crise ukrainienne est une crise grave qui peut entrainer l’Europe très loin. La volonté de puissance d’un état qui estime qu’on veut l’empêcher d’avoir une place au soleil, digne de son rang, peut amener des errements. La belligérance est dangereuse.

Une seule solution : la discussion avec la Russie de Poutine en tenant compte des arguments exposés ci-dessus et en se gardant bien de couper les ponts avec ce pays.

C’est ce que tente l’Allemagne de la chancelière Merkel, pour des raisons politiques, économiques, évidentes, mais surtout pour la paix en Europe…Se rappelant sans doute la parole forte du président Mitterrand : » il ne faut pas humilier la Russie

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