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19 avril 2024

Bilan des crimes israéliens dressé par une mission d’enquête indépendante



Bilan des crimes israéliens dressé par une mission d’enquête indépendante

lundi 2 février 2015

Une mission d’enquête médicale indépendante vient de dresser le bilan des crimes commis délibérément par Israël à Gaza au cours de l’attaque de l’été 2014, baptisée opération « bordure protectrice ». Les actes documentés dans l’enquête comprennent l’utilisation de boucliers humains, l’assassinat de civils à bout portant, le ciblage des médecins, et de nombreux autres crimes ainsi que leurs séquelles.


Le rapport, basé sur le travail de terrain et la recherche menée par Physicians for Human Rights-Israel (PHR-Israël), en collaboration avec plusieurs autres organisations médicales et des droits humains, représente un ouvrage volumineux de 237 pages. PHR-Israël, selon ses termes, a « recruté huit experts médicaux internationaux indépendants, non affiliés à des partis israéliens ou palestiniens impliqués dans le conflit, » grands spécialistes dans de nombreux organismes médicaux, de la santé, et les champs des droits humains. Jennifer Leaning, Directrice du département de Santé publique à l’Université de Harvard en charge des question de santé et de droits de l’homme de la population mondiale a été parmi ceux choisis pour superviser le rapport.

L’enquête a également été soutenue par un large éventail d’organisations internationales de premier plan.
Dans son résumé, la mission d’enquête estime qu’au cours des 50 jours qu’a duré l’attaque d’Israël sur Gaza,
• plus de 2100 Palestiniens ont été tués ;
• au moins 70% des personnes tuées étaient des civils ;
• plus de 500 enfants ont été tués ;
• plus de 11 000 ont été blessés ; et
• au moins 100 000 sans-abri ont été faites.

The Electronic Intifada a publié un résumé des conclusions de l’enquête, attirant particulièrement l’attention sur un incident dans le village de Khuzaa, dans lequel l’armée israélienne a tiré sur une foule de civils qui fuyaient le siège d’Israël et portaient des drapeaux blancs tout en criant « paix, paix ». http://electronicintifada.net/blogs/charlotte-silver/investigators-israel-fired-gaza-civilians-carrying-white-flags

Cette attaque, néanmoins, n’est rien en comparaison à celles décrites dans le rapport. PHR-Israël a signalé qu’Israël a fait ce qui suit dans son opération militaire :
• civils utilisés comme boucliers humains ;
• civils abattus à bout portant ;
• non assistance à des enfants mortellement blessés sur le point de mourir, même après que des soldats aient établi un contact visuel avec eux ;
• répétition de frappes consécutives sur un même endroit (« technique dite des robinets doubles »), tuant les survivants blessés et aussi ceux qui tentent de les sauver ;
• Bombardement de cliniques médicales jouant le rôle de refuges pour les civils et les blessés ;
• Hôpitaux « délibérément » attaqués ;
• urgences empêchées d’évacuation médicale, même par des organisations internationales telles que la Croix-Rouge ;
• « nombreuses » équipes médicales tuées et blessées alors qu’elles sont entrain d’évacuer des blessés ;
• refus de permettre aux civils de quitter les zones attaquées ;
• ciblage des voies d’évacuation des civils ;
• ambulances pulvérisées ;
• attaques de civils tentant de fuir les zones sous le feu ;
• battre physiquement des civils ;
• refus de l’accès des civils à l’eau et à la nourriture ;
et plus encore.

Le rapport en outre documente l’utilisation par Israël d’armes non conventionnelles et expérimentales, entraînant des blessures que les médecins locaux caractérisent comme « étranges ou inexplicables » Parmi les armes utilisées, on trouve :
• munitions à fléchettes (que les médecins ont dû extraire chirurgicalement du visage des enfants) ;
• bombes « tonneau explosif », dénommées armes de « Tzefa Shirion », qui sont normalement destinées comme anti-mines, mais ont été larguées sur les civils ;
• ces armes sont soupçonnées d’être des armes DIME, conduisant à des « brûlures inhabituelles » et à des « amputations inhabituelles,« à la peau noire »carbonisée« qui ne sent pas comme de la chair brûlée et donne un »tatouage » noir brûlant autour des souches de cautérisation des amputés ;
• ces armes ont laissé des « puces d’ordinateur » avec des marques comme Sony incorporées comme des éclats d’obus dans le corps des gens ;
• ainsi qu’ « un gaz de type inconnu,« une substance de couleur blanche avec une »odeur d’égout » brûlant la peau et causant des problèmes respiratoires et pouvant être vu et senti jusqu’à 500 mètres.

La mission d’enquête médicale note que la « grande majorité des blessures causant la mort ou nécessitant une hospitalisation … étaient le résultat d’explosions ou d’écrasements causant des blessures, souvent multiples et complexes. » Près de la moitié des habitants de Gaza interrogés ont été attaqués dans leurs maisons. Des familles entières ont été tuées dans l’attaque.

Le rapport indique que les attaques d’Israël ont été caractérisées par des bombardements lourds et imprévisibles de quartiers civils d’une manière qui ne faisait pas la distinction entre des cibles légitimes et des populations protégées et ont causé des destructions massives de maisons et de biens civils. Ces attaques aveugles par des aéronefs, des drones, de l’artillerie, des chars et des hélicoptères de combat, n’ont que peu de chances d’être le résultat de décisions prises par des soldats ou commandants individuels ; Elles doivent avoir reçu l’approbation du plus haut niveau de commandement, des décideurs dans l’armée et /ou du gouvernement israélien.

Il indique également qu« il n’y avait pas de lieu sûr et garanti dans toute la bande de Gaza, et il n’y avait pas de voie d’évacuation ». Les experts ont accusé Israël de « violations graves des droits humains internationaux et du droit humanitaire. »

Les séquelles

Les résultats présentés sont basés sur des entretiens approfondis avec des victimes, des témoins, des professionnels de santé et les travailleurs des droits humains, des responsables locaux du gouvernement et des représentants des organisations internationales de santé. Des preuves matérielles légales, médicales, et d’autres ont également été recueillies afin de vérifier scientifiquement ces témoignages oraux.

PHR-Israël a parlé avec 68 patients hospitalisés qui ont été blessés dans les attaques, et inclut les transcriptions de ces discussions dans son rapport. La majorité des habitants de Gaza interviewés après les attentats ont souffert de :
- insomnie,
- flashbacks,
- cauchemars,
- dépression,
- perte de poids,
- perte d’appétit,
- états émotionnels instables

Dans le sillage de l’attaque, les rapports de mission d’enquête montrent :
- la pression et le manque de ressources dans les hôpitaux de Gaza ;
- des problèmes liés au transfert de patients depuis les hôpitaux de Gaza vers l’extérieur de la Bande ;
- déplacement à long terme en raison de la destruction partielle ou totale d’environ 18 000 foyers ;
- dommages à long terme sur la santé psychologique et mentale ;
- et un besoin urgent de services de réadaptation avec des ressources insuffisantes pour y répondre.

Crimes de guerre potentiels

Dans ses recommandations, PHR-Israël et al. lance un appel aux acteurs internationaux, notamment l’ONU, l’UE et les Etats-Unis, de « veiller à ce que les gouvernements d’Israël et l’Egypte permettent et facilitent l’entrée des équipes d’enquête dans la bande de Gaza, y compris des experts en droits humains et en droit international sur les armes », révélant que cela n’est toujours pas le cas des mois après l’offensive.
Israël a empêché les principales organisations des droits humains dans le monde, Amnesty International et Human Rights Watch, d’entrer à Gaza en Août 2014 pour enquêter. Cette mission d’enquête médicale peut être la première enquête indépendante à grande échelle menée à Gaza depuis les attentats de l’été.
PHR-Israël encourage également la communauté internationale à appuyer les enquêtes menées par des groupes de la société civile palestinienne locale dans leurs « efforts pour rassembler des preuves à Gaza, afin de procéder à l’enquête juridique et/ou d’autres mesures, ainsi que de rechercher la justice et/ou de réparation. Il suggère que les preuves présentées dans le rapport pourraient « être utilisées pour les fins de détermination des cas de violation des droits humains internationaux et du droit humanitaire ».

Amnesty International et Human Rights Watch ont accusé Israël d’avoir commis des crimes de guerre au cours de l’été 2014 lors de son attaque sur Gaza. Organisation israélienne des droits humains B’Tselem a montré que la plupart des personnes tuées dans près de 70 attaques d’Israël sur les maisons de Gaza étaient des femmes, les enfants et les personnes âgées, et dit que le ciblage de l’armée israélienne des maisons peut constituer des crimes de guerre.

La Palestine doit rejoindre la Cour Pénale Internationale le 1er Avril 2015. En Janvier 2015, le procureur de la Cour a lancé une enquête préliminaire sur d’éventuels crimes de guerre dans les territoires palestiniens occupés.

Israël et ses alliés américains, qui se réfèrent souvent aux Forces de défense israéliennes comme à « l’armée la plus morale du monde », a conduit certains tels que l’estimé journaliste israélien Gideon Levy, à critiquer ce qu’ils considèrent comme de l’hypocrisie, à la lumière des attaques documentées comme celles-ci. En Juillet 2014, au milieu de l’opération « protection Edge,« l’ambassadeur israélien aux US, Ron Dermer, a insisté pour que les Forces de défense israéliennes soient nommées pour un Prix Nobel de la paix pour la « retenue inimaginable » avec laquelle ils pratiquaient à Gaza et a prétendu qu’Israël avait gagné »l’admiration de la communauté internationale « pour sa prudence. Ce rapport semble indiquer le contraire.

Source : http://mondoweiss.net/2015/01/independent-investigation-deliberate#sthash.w9PKlNzc.hIabp3qV.dpuf

CAPJPO-EuroPalestine

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