Aller à…
RSS Feed

20 avril 2024

Arabie, un prince qui ne paye pas et un père qui perd sa chaîne télé


Arabie, un prince qui ne paye pas et un père qui perd sa chaîne télé

Sale temps pour la famille Al-Walid bin Talal. Mauvais payeur, l’un des fils de ce richissime prince d’Arabie n’a toujours pas remboursé les 5 millions d’euros qu’il doit à la compagnie aérienne Rexair pour ses multiples locations de jet privé. Quant au père, sa chaîne de télévision Alarab lancée depuis Bahreïn a été fermée après avoir donné la parole à un opposant.

arabie-un-prince-qui-ne-paye-pas-et-un-pere-qui-perd-sa-chaine-tele

Crédit photo: Tous droits réservés d.r.

S’il est un homme dont, en ce moment, l’argent ne fait pas le bonheur, c’est bien le prince Al-Walid d’Arabie Saoudite. Tout d’abord, et pour l’anecdote, parmi ses quatre enfants Al-Walid a l’inconvénient de compter un fils, le prince Khaled, léger et turbulent. Mieux encore, le jeune homme a beaucoup de mal à honorer ses factures. Ainsi, depuis 2010, Rexair, une compagnie aérienne de la région du Golfe, tente de faire débourser à Khaled cinq millions d’euros, exactement la somme qu’il doit pour de multiples locations de jets privés.

Un fils mauvais payeur

Faute de voir rentrer son argent, il y a un peu plus d’un an Rexair s’est adressée, comme médiateur, au prince Salman alors gouverneur de Ryad. Outre s’occuper de la capitale, ce prince avait une fonction discrète, celle de gérer les conséquences des comportements extravagants des multiples rejetons de la dynastie. Salman avait alors tiré l’oreille du jeune Khaled, qui avait tout de suite signé un chèque… qui s’est avéré sans provision. Aujourd’hui Salman ne s’occupe plus des enfants terribles : c’est lui le roi.  Et Rexair n’a plus d’interlocuteur.

Quant au papa, le prince Al-Walid (trente cinquième fortune du monde), il a d’autres choses à faire que s’occuper d’un héritier si cavalier. Depuis Bahreïn il vient de lancer une chaîne de télévision qui, à peine ouverte, a été contrainte à l’écran noir.

Télévision suspendue

Alarab, sa télé qui doit concurrencer l’Al-Jazira qatarie, a donc émis quelques heures depuis Manama avant de se faire couper le sifflet. Un journaliste audacieux, prenant au mot le propriétaire de la chaîne qui prône la « liberté de la presse », a décidé de donner la parole à un militant qui est un opposant au pouvoir bahreïni…

On ignore si Al-Walid, qui milite pour le dialogue des religions et, donc, la liberté, va délocaliser sa télévision sur un autre point du globe ? À Paris, des employés d’Al-Walid s’activaient déjà pour lancer une branche franco-maghrébine d’Alarab… Ils sont au chômage avant même d’avoir pu travailler.

Publié par Jacques Marie Bourget

Grand reporter et écrivain: Il commence sa carrière chez Gallimard à la NRF puis enchaine l’ORTF, L’Aurore, Le Canard Enchainé, L’Express, VSD, le Sunday Times, Paris-Match et Bakchich.
En 1986 a obtenu le Prix Scoop pour avoir révélé l’affaire Greenpeace.

Partager

Plus d’histoires deLibye