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Le 11 décembre 2012, dans un communiqué, l’Observatoire du Nucléaire avait fait état d’une contribution d’Areva au budget national nigérien d’environ 26 millions d’euros, dont 15 millions auraient été directement affectés à l’acquisition d’un avion pour le président du Niger, Mahamadou Issoufou.

areva_uranium-travailleur-africain.jpgMahamadou Issoufou, qui est ingénieur des mines, a été directeur national des Mines au ministère des Mines et de l’Industrie (1980 à 1985) puis  jusqu’en 1991 salarié de la filiale Somaïr-Areva successivement comme secrétaire général, directeur des exploitations puis directeur technique de la Société des mines de l’Aïr (Samaïr, filiale d’AREVA). Au Niger, ancienne colonie française, Areva exploite la mine d’uranium d’Arlit source de pollution radioactive des territoires et des ressources en eau ainsi que de contaminations des populations et dégradation des traditions culturelles et modes de vie.

Peu de temps après la révélation/dénonciation de l’Observatoire du nucléaire, Mr Zakari Oumarou, président du groupe parlementaire du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNSD, au pouvoir), avait confirmé à l’AFP qu’Areva avait accordé au Niger une aide budgétaire de 26 millions d’euros, dont une partie a été affectée pour l’achat d’un avion présidentiel.

« Il s’agit donc clairement d’une manoeuvre de corruption, probablement sur le plan légal et assurément sur le plan moral, par Areva » avait accusé l’Observatoire du nucléaire.

Pdg-Areva_Luc-Oursel_President-Niger_Mahamadou-Issoufou.jpgAreva, offusqué, avait contesté cette accusation de corruption et assigné en justice.

(sur la photo : Le président du directoire d’Areva et membre de son comité exécutif de 2011 à 2014 , Luc Oursel – aujourd’hui décédé – en compagnie du Président du Niger Mahamadou Issoufou)Le 7 février 2014, les juges de la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris avait estimé que l’utilisation du terme corruption ne faisait manifestement preuve d’aucune prudence. Et en première instance, le tribunal correctionnel de Paris avait donc condamné le Président de l’Observatoire du nucléaire, Stéphane Lhomme, à 1.000 euros d’amende avec sursis et lui avait ordonné le retrait des propos litigieux ainsi que la publication d’un communiqué judiciaire sur le site internet de l’Observatoire du nucléaire. Les documents produits par M. Lhomme ne lui permettraient nullement de conclure à la corruption alléguée, ni au fait qu’Areva aurait acheté un avion au président du Niger, avait alors estimé le tribunal.

L’Observatoire du nucléaire avait alors annoncé qu’il ferait appel de ce jugement affligeant mettant gravement en cause la liberté d’expression et le droit de contester les méfaits des entreprises du lobby nucléaire.

Aujourd’hui , ce 21 janvier 2015, la cour d’appel de Paris relaxe des faits de diffamation à l’encontre d’Areva, le président de l’Observatoire du nucléaire, Stéphane Lhomme.

Rappel de l’affaire : http://observ.nucleaire.free.fr/accueil-proces-areva.htm 

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note :

1- En 2012, le Programme des Nations unies pour le développement a considéré le Niger comme le pays le moins développé au monde dans son rapport annuel, lui attribuant un indice de développement humain de seulement 0,304.

2- Selon divers médias tel « Le Point » , le gouvernement français a décidé début 2013 l’envoi  prochain des forces spéciales de l’armée « pour assurer la sécurité des principaux sites d’exploitation d’uranium de l’entreprise française Areva au Niger ».