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25 avril 2024

La liberté d’expression célébrée à Paris par un diffamateur


La liberté d’expression célébrée à Paris par un diffamateur

Pour célébrer la liberté d’expression après la tragédie de Charlie, le SNJ, premier syndicat des journalistes à paris, n’a rien trouvé de mieux que de faire appel au journaliste, Daniel Leconte, qui a mené une campagne pathétique contre Charles Enderlin, ce grand journaliste basé en Israel..

 
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Crédit photo: Tous droits réservés d.r.

Pardonnez-moi, je suis un peu radoteur. Le 21 octobre 2000, à Ramallah,  un israélien m’a collé une balle de M16 dans le poumon et cela m’a rendu, non point antisémite c’est-à-dire irrationnel et raciste, mais un peu grincheux. A la suite de ma mésaventure, pas un parti politique, pas une ONG, pas un syndicat n’a ouvert les lèvres pour gémir sur mon sort. C’est ainsi. Outre, il y a quelques mois, que le Syndicat National de Journalistes (SNJ)  a publié un gentil communiqué attirant l’opinion, même celle de la profession, sur mon compte. Ce préambule est destiné à vous démontrer que je n’ai rien contre le SNJ,  sans doute le meilleur pour défendre une profession qui n’existe plus. Mais quand même !

Charles Enderlin cloué au pilori

Quand même ? Ce que vient de programmer le SNJ m’épate, et même m’indigne, si j’en ai encore la force. Voilà que lundi 2 février, dans une salle parisienne, au prétexte d’honorer nos confrères de Charlie, et ils ont raison,  mes amis syndicalistes ont programmé un film et un conférencier qui me pose problème. A propos des caricatures de Mahomet ils vont projeter un documentaire de Daniel Leconte avec, en bonus, la présence de l’auteur du film.

Qui est ce Daniel Leconte ? Outre un livre remarquable de Guillaume Weill-Raynal qui décrit les multiples entreprises de désinformation de ce chevalier de l’Occident, Leconte avec Luc Rosenzweig, un ex du Monde, Denis Jeambar alors patron de l’Express est celui qui a amorcé la campagne ignoble contre notre confrère Charles Enderlin. Accusé injustement, et odieusement, d’avoir bidonné des images sur l’assassinat par les troupes israéliennes du petit Mohamed Al-Dura au carrefour de Netzarim à Gaza, le 30 septembre 2000.

Voilà donc le témoin exemplaire, l’homme d’airain, le maître étalon qu’ont trouvé mes amis et confrères du SNJ pour célébrer la liberté de la presse : une balance et un diffamateur.

Puisque j’aime ces amis journalistes et qu’ils vont sûrement m’écouter, la prochaine fois je leur propose d’organiser une conférence sur la protection de la nature animée par un ingénieur de chez Monsanto.

Publié par Jacques Marie Bourget

Grand reporter et écrivain: Il commence sa carrière chez Gallimard à la NRF puis enchaine l’ORTF, L’Aurore, Le Canard Enchainé, L’Express, VSD, le Sunday Times, Paris-Match et Bakchich.
En 1986 a obtenu le Prix Scoop pour avoir révélé l’affaire Greenpeace.

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