TERRORISME. Voici Mohammed Emwazi, alias Jihadi John, l’égorgeur de Daesh

Posted on fév 28, 2015 @ 7:57

Allain Jules

Mohammed Emwazi alias Jihadi John's

Terrorisme. C’est quand même extraordinaire. Tous les terroristes ou presque, issus de l’Occident, ont flirté avec les services secrets de leurs pays respectifs. C’est assez étonnant pour le relever. Le bourreau de Daech qui a exécuté plusieurs otages occidentaux en Syrie était connu des services secrets britanniques.

 

«Jihadi John», le bourreau du groupe Etat islamique (Daech) identifié jeudi par la presse anglophone comme étant Mohammed Emwazi, était connu des services de renseignements britanniques depuis 2009. Ce Londonien de 26 ans d’origine koweïtienne et issu d’une famille aisée avait obtenu un diplôme d’informaticien à l’Université de Westminster. Il aurait rejoint la Syrie en 2013.

Depuis sa première apparition en août dernier – encagoulé et vêtu de noir – dans une vidéo mettant en scène la décapitation du journaliste américain James Foley, l’homme en question est l’un des djihadistes les plus recherchés au monde. Celui qui incarne la cruauté et la barbarie de Daech est ensuite apparu sur les images de l’exécution d’un second journaliste américain, Steven Sotloff, du travailleur humanitaire britannique David Haines, du chauffeur de taxi de Manchester Alan Henning et de l’Américain Abdul-Rahman Kassig. Le mois dernier, il était aussi présent au moment de la mise à mort des otages japonais Haruna Yukawa puis Kenji Goto.

Selon le Telegraph, les services de police et le MI5 (les renseignements intérieurs britanniques) auraient été une douzaine de fois en contact avec l’homme identifié comme Mohammed Emwazi avant son départ pour la Syrie. La BBC ajoute qu’il aurait été repéré par les services de renseignements occidentaux après sa radicalisation, consécutive à un déplacement en Tanzanie en août 2009. Il était alors soupçonné d’être entré en contact avec le groupe somalien des shebab.

Selon CAGE, une organisation de défense des droits des musulmans, le MI5 aurait ensuite cherché à plusieurs reprises à le recruter. En vain. Il aurait été «harcelé au point de perdre deux fiancées, son emploi et une nouvelle vie au Koweït», précise l’ONG à qui Emwazi avait écrit pour se plaindre de ces pressions. Il se serait radicalisé en réaction aux traitements que lui ont infligés les autorités britanniques, affirme cette association dirigée par un ancien détenu de Guantánamo.

C’est sous une fausse identité qu’il a réussi à quitter le Royaume-Uni, afin de se rendre en Syrie via la Turquie.