DAECH, le terrorisme au service de « nos » interêts occidentaux
7 mars 2015
http://www.algeriepatriotique.com/article/dossier-le-groupe-daech-une-multin
Daech dispose d’une force de frappe militaire et financière. D. R.
La création du mouvement terroriste Etat Islamique (Daech) ne répond pas qu
’à des objectifs géopolitiques, notent des observateurs sollicités par
Algeriepatriotique.
«La création de ce mouvement sanguinaire visait aussi à s’
emparer des raffineries de pétrole et mettre en place tout un système de
vente au noir de cette énergie à des prix extrêmement bas.» Ces experts
confirment que le baril est cédé à six dollars, soit dix fois moins que les
cours actuels. «Le marché parallèle du pétrole a grandement contribué à l’
effondrement des prix, mais il faut savoir que cette stratégie diabolique est
intervenue à une période où le baril du pétrole atteignait allègrement les
140 dollars», rappellent-ils. Greffée aux graves problèmes financiers qui ont
secoué les Etats-Unis et l’Europe de l’Ouest suite à la crise des
subprimes de 2007, cette montée des prix a freiné la croissance et creusé les
déficits dans ces pays.
emparer des raffineries de pétrole et mettre en place tout un système de
vente au noir de cette énergie à des prix extrêmement bas.» Ces experts
confirment que le baril est cédé à six dollars, soit dix fois moins que les
cours actuels. «Le marché parallèle du pétrole a grandement contribué à l’
effondrement des prix, mais il faut savoir que cette stratégie diabolique est
intervenue à une période où le baril du pétrole atteignait allègrement les
140 dollars», rappellent-ils. Greffée aux graves problèmes financiers qui ont
secoué les Etats-Unis et l’Europe de l’Ouest suite à la crise des
subprimes de 2007, cette montée des prix a freiné la croissance et creusé les
déficits dans ces pays.
Selon des négociants en pétrole, la guerre déclenchée
par la France et la Grande-Bretagne en Libye représentait un enjeu
considérable.
par la France et la Grande-Bretagne en Libye représentait un enjeu
considérable.
La chute du régime de Kadhafi, et son assassinat commandité – et
peut-être même exécuté – par les services secrets étrangers, a été suivie d’une
opération d’accaparement des richesses à travers l’ouverture de
négociations avec les milices formées et armées par Paris et Londres et appuyées par
plusieurs armées occidentales, dont celle des Etats-Unis.
peut-être même exécuté – par les services secrets étrangers, a été suivie d’une
opération d’accaparement des richesses à travers l’ouverture de
négociations avec les milices formées et armées par Paris et Londres et appuyées par
plusieurs armées occidentales, dont celle des Etats-Unis.
Ces négociants avouent avoir été en contact avec les rebelles dans une Libye chaotique et ne
pas s’embarrasser de scrupules lorsqu’il s’agit de «se faire de l’
argent». Le pétrole écoulé au marché noir passe par des intermédiaires qui le
revendent aux Etats par des voies détournées.
pas s’embarrasser de scrupules lorsqu’il s’agit de «se faire de l’
argent». Le pétrole écoulé au marché noir passe par des intermédiaires qui le
revendent aux Etats par des voies détournées.
Ces Etats tirent ainsi les ficelles et gagnent sur plusieurs plans : ils achètent du pétrole au rabais
clandestinement et sans aucune traçabilité ; ils créent un mouvement terroriste
barbare et lui assurent une couverture médiatique démesurée pour donner l’
impression d’une menace mondiale, justifiant ainsi la vente de nouvelles
armes ; ils essaiment ces groupes terroristes sans foi ni loi dans les pays
qui leur tiennent tête, provoquant des guerres civiles meurtrières sans y
prendre part directement. Des négociants ont expliqué, d’ailleurs, que la
guerre qui faisait rage en Libye n’a pas empêché les traders de faire du
business, les uns à Benghazi, les autres à Tripoli, en faisant fi des tendances
politiques et idéologiques des belligérants.
clandestinement et sans aucune traçabilité ; ils créent un mouvement terroriste
barbare et lui assurent une couverture médiatique démesurée pour donner l’
impression d’une menace mondiale, justifiant ainsi la vente de nouvelles
armes ; ils essaiment ces groupes terroristes sans foi ni loi dans les pays
qui leur tiennent tête, provoquant des guerres civiles meurtrières sans y
prendre part directement. Des négociants ont expliqué, d’ailleurs, que la
guerre qui faisait rage en Libye n’a pas empêché les traders de faire du
business, les uns à Benghazi, les autres à Tripoli, en faisant fi des tendances
politiques et idéologiques des belligérants.
Le négoce nécessitant une logistique lourde, des banques interviennent pour financer ces opérations de
spoliation des richesses des pays ravagés par des guerres civiles
programmées, notamment l’Irak et la Libye. Les scandales à répétition qui éclaboussent
la place financière genevoise confirment cette complicité rendue possible
par le fameux secret bancaire. Mais des scandales qui seront étouffés, car
impliquant des Etats dans une action immorale menée par des sociétés de
négoce toutes basées en Suisse.
spoliation des richesses des pays ravagés par des guerres civiles
programmées, notamment l’Irak et la Libye. Les scandales à répétition qui éclaboussent
la place financière genevoise confirment cette complicité rendue possible
par le fameux secret bancaire. Mais des scandales qui seront étouffés, car
impliquant des Etats dans une action immorale menée par des sociétés de
négoce toutes basées en Suisse.
Faux califat, vrai business
Le groupe terroriste Daech vient de prendre le contrôle de deux champs
pétroliers situés dans le centre de la Libye. Les champs en question sont
Al-Bahi et Al-Mabrouk, à 200 km au sud de Syrte. Les terroristes comptent s’
emparer d’un troisième champ, celui d’Al-Dahra, après que les forces
gouvernementales s’en sont retirées. Avant la Libye, les éléments de ce groupe issu
d’une branche d’Al-Qaïda ont pris possession des principaux champs
pétroliers et gaziers en Irak et en Syrie. Cette organisation terroriste qui
avait annoncé l’établissement d’un califat sur les territoires conquis à cheval
entre l’Irak et la Syrie détient 20 champs pétroliers en tout : treize en
Irak et sept en Syrie, ce qui représente 60% de la production pétrolière
syrienne et au moins 10% de la production irakienne. Il y a quelques mois, le
groupe Daech avait publié sur des sites internet lui appartenant la carte
géographique qui engloberait tous les territoires de ce qu’il appelle le
califat. Cette carte comprendrait, entre autres, l’Irak, la Syrie, l’Egypte,
le Kurdistan, le Kazakhstan, les pays du Golfe, le Yémen, le Caucase, le
Maghreb, l’Anatolie, l’Ethiopie et toute la corne d’Afrique. Pourquoi les
créateurs de ce groupe terroriste lui ont- il fixé cette feuille de route ?
Pourquoi ces pays précisément ? Le dénominateur commun de tous ces pays ce
sont leurs ressources naturelles, principalement le pétrole et le gaz. En
effet, le Caucase est une région qui commande l’accès au pétrole de la mer
Caspienne, l’une des principales réserves avérées. Sur des réserves
pétrolières de 143 milliards de barils en Irak, quelque 43,5 milliards se trouvent
au Kurdistan, en plus de 25,5 milliards de barils de réserves supposées et
de 3 000 à 6 000 milliards de mètres cubes de gaz. Les réserves de brut
prouvées du Yémen sont de plus de quatre milliards de barils, soit 640 000 000
de mètres cubes.
Le groupe terroriste Daech vient de prendre le contrôle de deux champs
pétroliers situés dans le centre de la Libye. Les champs en question sont
Al-Bahi et Al-Mabrouk, à 200 km au sud de Syrte. Les terroristes comptent s’
emparer d’un troisième champ, celui d’Al-Dahra, après que les forces
gouvernementales s’en sont retirées. Avant la Libye, les éléments de ce groupe issu
d’une branche d’Al-Qaïda ont pris possession des principaux champs
pétroliers et gaziers en Irak et en Syrie. Cette organisation terroriste qui
avait annoncé l’établissement d’un califat sur les territoires conquis à cheval
entre l’Irak et la Syrie détient 20 champs pétroliers en tout : treize en
Irak et sept en Syrie, ce qui représente 60% de la production pétrolière
syrienne et au moins 10% de la production irakienne. Il y a quelques mois, le
groupe Daech avait publié sur des sites internet lui appartenant la carte
géographique qui engloberait tous les territoires de ce qu’il appelle le
califat. Cette carte comprendrait, entre autres, l’Irak, la Syrie, l’Egypte,
le Kurdistan, le Kazakhstan, les pays du Golfe, le Yémen, le Caucase, le
Maghreb, l’Anatolie, l’Ethiopie et toute la corne d’Afrique. Pourquoi les
créateurs de ce groupe terroriste lui ont- il fixé cette feuille de route ?
Pourquoi ces pays précisément ? Le dénominateur commun de tous ces pays ce
sont leurs ressources naturelles, principalement le pétrole et le gaz. En
effet, le Caucase est une région qui commande l’accès au pétrole de la mer
Caspienne, l’une des principales réserves avérées. Sur des réserves
pétrolières de 143 milliards de barils en Irak, quelque 43,5 milliards se trouvent
au Kurdistan, en plus de 25,5 milliards de barils de réserves supposées et
de 3 000 à 6 000 milliards de mètres cubes de gaz. Les réserves de brut
prouvées du Yémen sont de plus de quatre milliards de barils, soit 640 000 000
de mètres cubes.
Celles du Kazakhstan sont estimées à 30 000 000 000 de
barils. Le Maghreb regorge de réserves de pétrole et de gaz prouvées,
conventionnelles et non conventionnelles. L’objectif réel des pays qui ont donné
naissance à cette organisation terroriste est loin d’être uniquement
géopolitique. La politique expansionniste programmée du groupe Daech vise non pas
à l’établissement d’un califat, comme le prétend leur chef, mais à s’
emparer des réserves de pétrole de toute la région du Moyen-Orient et du Maghreb.
Comment Daech exporte-t-il le pétrole ?
barils. Le Maghreb regorge de réserves de pétrole et de gaz prouvées,
conventionnelles et non conventionnelles. L’objectif réel des pays qui ont donné
naissance à cette organisation terroriste est loin d’être uniquement
géopolitique. La politique expansionniste programmée du groupe Daech vise non pas
à l’établissement d’un califat, comme le prétend leur chef, mais à s’
emparer des réserves de pétrole de toute la région du Moyen-Orient et du Maghreb.
Comment Daech exporte-t-il le pétrole ?
L’organisation terroriste Daech dispose d’une fortune estimée à 2
milliards de dollars. Suite à l’exploitation des puits de pétrole qu’ils
détiennent, les terroristes de Daech engrangent de 2 à 3 millions de dollars de
revenus par jour. Selon l’ex-gouverneur de la Banque centrale d’Irak, 15% du
PIB de l’Irak est aux mains de Daech ainsi que 40% de la production
nationale de blé et 53% de la production d’orge.
milliards de dollars. Suite à l’exploitation des puits de pétrole qu’ils
détiennent, les terroristes de Daech engrangent de 2 à 3 millions de dollars de
revenus par jour. Selon l’ex-gouverneur de la Banque centrale d’Irak, 15% du
PIB de l’Irak est aux mains de Daech ainsi que 40% de la production
nationale de blé et 53% de la production d’orge.
Il détient aussi une partie du PIB syrien.
Les revenus annuels du ce groupe sont évalués à 2,9 milliards de
dollars, tirés de sources de financement diverses. 82% de ce financement
provient des ressources qui sont sous son contrôle. Le pétrole représente 1
095 milliards de dollars, soit 38% de ses revenus, et le gaz 489 millions de
dollars (17%). Les revenus tirés des rançons et extorsions s’élèvent à 480
millions de dollars (16%). Daech perçoit 800 dollars sur l’entrée en Irak
de camions en provenance de Jordanie et de Syrie. Ses revenus provenant du
ciment représentent 10% des recettes, soit 292 millions de dollars, contre
10% de son exploitation du phosphate, soit 300 millions de dollars. Cette
organisation vend son pétrole à des prix dérisoires, 10 fois moins que le
cours actuel, pour le vendre rapidement. Pour l’exporter, elle utilise des
réseaux de contrebande kurdes, jordaniens et turcs. Ces derniers dissimulent
le pétrole dans les exportations officielles à destination de l’Occident. Il
ne peut y avoir de traçabilité une fois que le pétrole arrive en Turquie
pour y être raffiné. Aussi, il est impossible d’identifier ceux qui jouent
les intermédiaires dans les transactions internationales effectuées par
vingt-quatre banques irakiennes et syriennes contrôlées par Daech. Il est aisé
de deviner l’impact positif de la vente du pétrole par cette organisation
terroriste au marché noir sur les économies occidentales.
Karim Bouali et Mohamed El-Ghazi
dollars, tirés de sources de financement diverses. 82% de ce financement
provient des ressources qui sont sous son contrôle. Le pétrole représente 1
095 milliards de dollars, soit 38% de ses revenus, et le gaz 489 millions de
dollars (17%). Les revenus tirés des rançons et extorsions s’élèvent à 480
millions de dollars (16%). Daech perçoit 800 dollars sur l’entrée en Irak
de camions en provenance de Jordanie et de Syrie. Ses revenus provenant du
ciment représentent 10% des recettes, soit 292 millions de dollars, contre
10% de son exploitation du phosphate, soit 300 millions de dollars. Cette
organisation vend son pétrole à des prix dérisoires, 10 fois moins que le
cours actuel, pour le vendre rapidement. Pour l’exporter, elle utilise des
réseaux de contrebande kurdes, jordaniens et turcs. Ces derniers dissimulent
le pétrole dans les exportations officielles à destination de l’Occident. Il
ne peut y avoir de traçabilité une fois que le pétrole arrive en Turquie
pour y être raffiné. Aussi, il est impossible d’identifier ceux qui jouent
les intermédiaires dans les transactions internationales effectuées par
vingt-quatre banques irakiennes et syriennes contrôlées par Daech. Il est aisé
de deviner l’impact positif de la vente du pétrole par cette organisation
terroriste au marché noir sur les économies occidentales.
Karim Bouali et Mohamed El-Ghazi