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26 avril 2024

Chrétiens d’Orient : la Libye


J’ai rencontré ces chrétiens en mai 2011 à Tripoli au moment où ls avaient été bombardés par des avions français. Ils avaient tout un quartier pour eux. La Jamarihiya avait recueuilli un milliers de cooptes égyptiens, réfugiés en Libye suite aux agressions subies. Ils étaient bien en Libye sous kadhafi. ils avaient leur église, écoles, maison de la culture, magasins…. tout un quartier était coopte et les musulmans s’entendaient bien avec eux. J’ai passé toute une journée avec Bernard Cheynel à essayer de les réconforter. La France les bombardait et deux Français viennent les voir avec des Libyens. LA FRANCE AIME BIEN LES CHRÉTIENS D’ORIENT : ELLE LES BOMBARDE
ginette
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Réseau Voltaire
Chrétiens d’Orient : la Libye
Tant qu’il y aura des hommes de ce tonneau-là, il y aura de l’espoir.
Docteur en droit, écrivain, compositeur

 

Pour monsieur Hollande, les chrétiens d’Orient n’existent simplement pas : mi-février, l’État islamique a décapité 21 coptes et Hollande est le seul chef d’État au monde à ignorer que les coptes sont des chrétiens. Pareil pour la boucherie de Garissa. Devant l’ONU, le 27 mars, Fabius a fait du bruit avec la bouche : « Les musulmans sont par leur nombre les premières victimes des djihado-terroristes mais les communautés non musulmanes constituent des cibles privilégiées. » Il mentionne quand même 220 chrétiens assyriens enlevés en Syrie et 21 Égyptiens coptes décapités en Libye. Suit un catalogue éculé de bonnes intentions jamais mises en œuvre. Encore une fois, il est urgent de ne rien faire.

Et puis, il y a tous ceux qui s’expriment d’autant plus doctement qu’ils ne connaissent rien au Moyen-Orient. On trouve aussi des trouillards, comme le patron borné de la RATP ; des flingueurs qui veulent tout simplement, juchés sur leurs talonnettes, éliminer la religion chrétienne : Peillon, Cazeneuve, et bien d’autres, et plein d’officines subventionnées.

En face, à l’autre bout du spectre, il y a des hommes-courage (hommes et femmes !). Ils ne claquent pas des bretelles, on ne les voit pas sur les plateaux de télé, on ne les entend pas dans le poste, ils ne se répandent pas en longs articles savants dans les gazettes. Non ! Ils agissent.

Parmi eux, Monseigneur Rézeau. Il est diplomate (postes : Pérou, Zaïre, Trinidad et Tobago, Colombie, République dominicaine, Jordanie, Tunisie). À 66 ans, il a fait ses valises pour s’installer en Libye : « Je pars pour trois ans, pour une mission de paix et de réconciliation. Je vais accompagner les gens dans leur travail de reconstruction, aux côtés des 50.000 catholiques et de Mgr Martinelli, évêque de Tripoli, dans un diocèse de quatre prêtres. »

Le lendemain de son arrivée, le 31 décembre 2012, l’église copte Saint-Georges à Dafniya, dans la province de Misrata, explose dans une attaque qui fait deux morts chrétiens : bienvenue en Libye, Monseigneur ! « C’est un crime inhumain qui n’a rien à voir avec l’islam », s’empresse de dire le colonel Hadi Chaklawou, chef local de la sécurité nationale. On connaît cette chanson…

Dix-huit mois plus tard, devant la situation terriblement dégradée, la plupart des étrangers ont quitté le pays. La mission de trois ans est écourtée : Mgr Rézeau quitte Tripoli le 11 juillet 2013 par le dernier vol possible ; le lendemain, l’aéroport de Tripoli est bombardé.

Entre ces deux dates, 18 mois de courage, d’audace, de don de soi, de charité, de prises de risques, de frayeurs, d’attentats. Monseigneur Rézeau a tenu un journal: Dix-huit mois à Tripoli publié récemment aux éditions de la Régence. Rien ne peut mieux décrire le quotidien des chrétiens de Libye que la lecture de ces pages, écrites sur le vif, sans fioritures, sans bla-bla, avec drôlerie parfois. Quel récit ! Quelle présence !

Tant qu’il y aura des hommes de ce tonneau-là, il y aura de l’espoir.

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