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25 avril 2024

L’Arabie saoudite verse de l’argent à Israël


L’Arabie saoudite verse de l’argent à Israël

18/04/2015
Photo de Tarik Hassan.

Est-ce que l’argent a scellé l’alliance entre l’Arabie saoudite et Israël ?

Pendant plus d’un demi-siècle, l’Arabie saoudite
a essayé d’utiliser sa vaste richesse pétrolière
pour construire un lobby aux Etats-Unis qui
pourrait rivaliser avec l’imposant lobby israélien.
A coup de dollars, les Saoudiens ont embauché
des cabinets d’avocats et des spécialistes des
relations publiques – et exploités leurs liens
personnels avec les familles puissantes comme
les Bush – mais les Saoudiens ne pouvaient pas
construire le type d’organisation politique populaire qui a donné à Israël et ses soutiens étatsuniens un tel poids extraordinaire.

En effet, les Etatsuniens qui ont pris l’argent saoudien – y compris les institutions universitaires et les organisations non gouvernementales – ont souvent été cloués au pilori comme étant des outils des Arabes, le lobby israélien et ses propagandistes ont
dénoncé le coût politique trop élevé d’accepter
les largesses de l’Arabie si bien que beaucoup de
gens et les institutions ont répugné à accepter
leur financement.

Mais l’Arabie saoudite a peut-être trouvé une autre façon d’acheter de l’influence à l’intérieur des États-Unis – en donnant de l’argent à Israël et en s’attirant les faveurs du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Au cours des dernières années, quand l’Arabie saoudite et Israël ont identifié l’Iran et le soi-disant « croissant chiite » comme leurs principaux
ennemis, cette alliance impensable est devenue
possible – et les Saoudiens, comme ils ont
coutume de le faire, ont mis beaucoup d’argent
dans l’affaire.
Selon une source émanant des renseignements
US, les Saoudiens ont donné à Israël au moins
16 milliards de dollars sur les deux dernières
années et demie, et ont canalisé l’argent à travers un pays tiers arabe ainsi qu’au travers d’un compte israélien de «développement» en Europe pour aider au financement des infrastructures à l’intérieur d’Israël. La première source a nommé ce compte « la caisse noire de Netanyahu, » mais plus tard l’a requalifiée, en déclarant que l’argent a été utilisé pour des projets publics comme la construction de
colonies en Cisjordanie.

En d’autres termes, selon ces informations, les
Saoudiens ont conclu que s’ils ne pouvaient pas
battre le lobby pro-israélien, alors ils fallaient qu’ils essayent de l’acheter. Et, si c’est le cas, les Saoudiens ont trouvé leur collaboration avec Israël extrêmement précieuse. Netanyahu a joué un rôle clé en se ralliant le Congrès US pour lutter contre un accord international visant à régler un différend de longue date sur le programme nucléaire de l’Iran.

Poussé par Netanyahu, la majorité républicaine et
de nombreux démocrates se sont engagés à
détruire l’accord-cadre martelé le 2 avril par l’Iran et six puissances mondiales, y compris aux États-Unis. L’accord imposerait des inspections strictes et d’autres limitations pour garantir que le programme nucléaire de l’Iran reste pacifique.

En obtenant l’invalidation de l’accord, Israël et
l’Arabie Saoudite voyaient s’ouvrir la porte des
sanctions punitives contre l’Iran et éventuellement l’obtention de frappes aériennes israéliennes, avec l’autorisation de l’Arabie saoudite de survol de son territoire. Le tandem Arabo-israélien pouvait également espérer d’impliquer l’armée étatsunienne pour infliger encore plus de dégâts aux cibles iraniennes.

Ni les gouvernements israéliens, ni saoudiens n’ont répondu aux demandes de commentaires sur les paiements saoudiens sur un compte israélien.

Les transferts d’argent d’Arabie saoudite vers Israël qui ont été rapportés jettent une lumière différente sur le discours prononcé par Netanyahu le 3 mars lors d’une session du Congrès US. Les dénonciations amères du Premier ministre de l’Iran devant des centaines de législateurs US pourraient être aussi
considérées comme une déférence envers la famille royale saoudienne qui n’aurait jamais pu rêver obtenir ce genre de réaction de par sa propre action.

En effet, alors que le Congrès se mobilise maintenant pour saboter l’accord nucléaire iranien, les Saoudiens pourraient trouver que tout l’argent qu’ils ont investi en Israël est de l’argent bien dépensé. Les Saoudiens semblent particulièrement alarmés que l’accord nucléaire inciterait la communauté internationale à lever les sanctions contre l’Iran, permettant ainsi à son économie – et à son influence – de croître.
Pour éviter cela, les Saoudiens veulent désespérément attirer les Etats-Unis du côté sunnite du conflit historique sunnite-chiite, tandis que Netanyahu servirait comme un intermédiaire essentiel en défiant le président Barack Obama sur l’affaire Iran et en donnant une pleine force au lobby pro-israélien de manière à influencer le Congrès et les cercles d’opinion de Washington.

Si Netanyahu et les Saoudiens parviennent à faire s’effondrer l’accord-cadre nucléaire de l’Iran, ils auront fait de grands progrès dans l’enrôlement des États-Unis comme première force militaire du côté sunnite de la division sectaire sunnite-chiite, un différend qui remonte à l’héritage après la mort du prophète Mahomet en 632.

Cet ancien fief est devenu une obsession pour l’Arabie au cours des dernières décennies, au
moins depuis que la révolution chiite de l’Iran a renversé le Shah d’Iran en 1979 et porté au pouvoir
le gouvernement islamique de l’ayatollah
Ruhollah Khomeini…

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