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23 avril 2024

ROBERT MUGABE


Le panafricanisme est né à la fin du XVIIIe siècle, à peu près en même temps que le libéralisme

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19/04/2015

ROBERT MUGABE

« Les sud-africains font tomber des statues d’hommes blancs morts mais ne pourraient même pas en gifler un vivant. Mais ils peuvent lapider jusqu’à la mort un homme noir simplement parce qu’il est un étranger » Voilà ce que Robert Mugabe
a déclaré il y a peu.

Petit rappel de notre part : La Zambie est en partie pauvre aujourd’hui parce qu’elle a subit les sanctions du régime de l’apartheid, le président Kenneth Kaunda refusant à l’époque de lâcher les Noirs d’Afrique du Sud. La Tanzanie et le Zimbabwe en particulier ont servi de bases arrières aux mouvements noirs interdits en Afrique du Sud.
Le président mozambicain Samora Machel a probablement été tué en partie parce qu’il soutenait l’ANC. Le président burkinabé Thomas Sankara a peut-être précipité la décision de sa mise à mort après avoir humilié publiquement le président français François Mittérand, reprochant à celui-ci de manière cinglante d’avoir reçu le président blanc de l’apartheid PW Botha. L’apartheid a financé et armé l’UNITA de Jonas Savimbi en Angola et a une grande responsabilité dans la terrible et longue guerre civile qu’a connue ce pays.

C’est l’Afrique entière, l’Afrique australe surtout, qui s’y est mise et a payé un lourd tribu à la libération de l’Afrique du Sud.
Aujourd’hui donc pendant que les Noirs se font caillasser, les colons hollandais et anglais, qui ont volé toutes les richesses, qui n’ont jamais versé aucune réparation pour leurs actes innommables, qui ont un niveau de vie de scandinaves et qui sont les derniers colons à n’avoir pas encore quitté visiblement le continent, ne sont pas inquiétés. D’après une étude publiée par Daily Maverick, 47% d’entre eux pensent que l’apartheid n’était pas un crime. Les autorités noires, malgré les accusations de corruption et d’incompétence, ne sont pas non plus indexées comme les autres africains.

D’après une étude publiée par le Rand Mail Daily, 65% des sud-africains pensent qu’ils sont supérieurs aux autres africains, 65% des sud-africains se définissent comme des sud-africains et non comme des africains. C’est là le classique complexe de supériorité et le déni de l’Afrique de tout Noir aliéné. De celui qui a l’honneur « divin » de côtoyer l’homme blanc, et qui pense qu’il ne peut pas vivre sans lui. On trouverait certainement des chiffres comparables aux Antilles, aux USA et dans une moindre mesure chez les émigrés africains en Europe. C’est ce complexe qui a abouti à la tragédie du Liberia, où des africains-américains ont fait subir 133 ans de ségrégation infernale aux libériens indigènes considérés comme inférieurs. C’est ce complexe de supériorité qui explique en partie la xénophobie en Afrique du sud.

Plutôt que de blâmer donc les véritables responsables de leur situation économique et sociale catastrophique, les sud-africains s’en prennent aux autres africains qui sont sans défense, et qui ont souffert avec eux pendant l’apartheid. Le manque d’éducation, l’aliénation culturelle, la supercherie de la réconciliation nationale après l’apartheid sont autant de choses qui expliquent les actes honteux qu’y s’y déroulent aujourd’hui.

Pour notre part, tout ceci nous persuade de la pertinence du modeste travail que nous essayons de faire. Nous continuerons à essayer de reconnecter historiquement et culturellement tous les Noirs, et à leur apprendre à être fiers de l’Afrique. L’Afrique parviendra un jour à l’unité, nous en sommes convaincus. Que les Ancêtres accueillent les victimes des violences et bénissent les sud-africains qui s’opposent à cette violence.

Photo de Tarik Hassan.
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