L’Arabie saoudite a proclamé la fin de sa campagne aérienne au Yémen, assurant avoir éliminé la menace de rebelles chiites soutenus par l’Iran, mais le conflit n’est pas pour autant réglé, comme en témoignent de nouveaux combats mercredi dans le sud.
L’arrêt des bombardements de l’aviation de la coalition dirigée par Ryad a été salué aussi bien par Téhéran que par Washington, qui ont appelé séparément à la relance de négociations pour une solution politique.
Cependant, en dépit du succès revendiqué par Ryad pour la campagne aérienne de quatre semaines visant à restaurer l’autorité du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, la capitale Sanaa reste aux mains des rebelles et de violents affrontements continuent de secouer le sud du pays.
Les raids aériens sur les positions des insurgés chiites Houthis aux alentours de Sanaa et de plusieurs villes du sud se sont arrêtés peu avant minuit, ont rapporté des habitants.
Mais les combats opposant les rebelles aux partisans du président Hadi se poursuivaient mercredi à Taëz (sud-ouest) et dans les villes sudistes d’Aden, de Dhaleh et de Houta, selon des résidents.
A Taëz, les rebelles se sont même emparés du camp d’une brigade loyaliste à l’issue de violents affrontements ayant fait « des dizaines de morts et de blessés » de part et d’autre, a indiqué à l’AFP un officier.
Les Etats-Unis se sont félicités de la décision de la coalition emmenée par leurs alliés saoudiens d’arrêter la campagne aérienne et ont appelé à une relance du processus politique.
« Les Etats-Unis saluent l’annonce par le gouvernement d’Arabie saoudite et ses partenaires de la coalition de la fin de l’opération +Tempête décisive+ », a déclaré à l’AFP Alistair Baskey, porte-parole du Conseil de sécurité nationale. « Nous continuons à soutenir la reprise d’un processus politique avec l’aide de l’ONU et la facilitation de l’aide humanitaire », a-t-il poursuivi.
Simultanément à l’arrêt des raids, la coalition a annoncé le début d’une nouvelle phase, baptisée « Redonner l’espoir », en vue de la reprise du processus politique au Yémen, la fourniture d’une aide humanitaire et la « lutte contre le terrorisme » dans un pays où Al-Qaïda reste très actif.
La situation humanitaire a atteint un niveau alarmant. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde mardi contre un effondrement imminent des systèmes de santé, en raison de pénuries de médicaments et de coupures permanentes d’électricité. L’OMS a fait état d’un bilan de 944 morts et 3.487 blessés –civils et militaires– au Yémen entre le 19 mars et le 17 avril.
A Ryad, le porte-parole de la coalition, le général Ahmed al-Assiri, n’a pas exclu que la coalition intervienne de nouveau militairement pour empêcher les mouvements des rebelles, soulignant en outre que le blocus maritime serait maintenu.
Il a assuré que la fin de l’opération aérienne lancée le 26 mars a été décidée « à la demande du gouvernement et du président du Yémen ».
Selon le ministère saoudien de la Défense, les frappes aériennes sont parvenues « avec succès à éliminer les menaces pesant sur la sécurité de l’Arabie saoudite et des pays voisins ». Il a fait état de la « destruction d’armes lourdes et de missiles balistiques qui avaient été saisis par la milice Houthie et les forces de (l’ex-président) Ali Abdallah Saleh dans des bases et camps de l’armée ».
Dans un discours retransmis à la télévision depuis Ryad, où il est réfugié, le président Hadi a promis « la victoire ». « Nous allons bientôt retourner dans notre patrie, à Aden et à Sanaa », a-t-il asusré.
L’Iran, accusé depuis le début par Ryad de soutenir militairement les rebelles (ce que ce pays dément), a salué la fin de la campagne aérienne, estimant que c’était un « pas en avant » vers un réglement politique.
Il n’y a « pas de solution militaire » au conflit yéménite, a déclaré la porte-parole de la diplomatie, Marzieh Afkham. Elle a dit espérer que des mesures rapides seront prises pour l’acheminement de l’aide humanitaire et que les conditions seront réunies pour l’établissement d’un dialogue entre les factions yéménites en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale.
L’annonce de la fin de la campagne aérienne est intervenue après des mouvements de l’US Navy qui a rapproché un porte-avions du Yémen pour surveiller un convoi de navires iraniens soupçonnés de se diriger vers ce pays. Ce déploiement permet aux Etats-Unis de « préserver leurs options », selon le Pentagone.
Par ailleurs, six membres présumés d’Al-Qaïda ont été tués dans la nuit dans une attaque de drone américain contre leur voiture à Moukalla, capitale de la province du Hadramout (sud-est) contrôlée depuis début avril par le réseau, ont rapporté des témoins.
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Reprise des raids aériens de la coalition sur des rebelles à Taëz
La coalition arabe a effectué mercredi des raids aériens à Taëz, dans le sud-ouest du Yémen, où les rebelles se sont emparés d’un camp de l’armée, au lendemain de l’annonce par Ryad de l’arrêt des opérations aériennes, a indiqué à l’AFP un officier loyaliste.
Les raids ont eu lieu au nord de la ville sur le camp de la Brigade 35 blindée, restée fidèle au président Abd Rabbo Mansour Hadi mais que les rebelles chiites Houthis ont investi mercredi, et au sud-ouest de Taëz sur un lieu de rassemblement des Houthis et de leurs alliés, selon cette source.
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L’ex-président allié des rebelles salue l’arrêt des raids
L’ex-président du Yémen Ali Abdallah Saleh, allié aux rebelles chiites Houthis, a accueilli favorablement mercredi l’annonce la veille par l’Arabie saoudite de l’arrêt des frappes aériennes contre les insurgés dans son pays.
« De même que la décision de déclencher l’agression contre le Yémen avait été dénoncée, celle d’arrêter (…) l’agression est la bienvenue », a déclaré M. Saleh, cité par son parti, ajoutant « espérer » que toutes les factions politiques « coopèrent pour un retour au dialogue ».
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Les rebelles libèrent un ministre et un frère du président
Les rebelles chiites au Yémen ont libéré le ministre de la Défense, un frère du président Abd Rabbo Mansour Hadi et un officier de l’armée qu’ils avaient capturés le 25 mars dans le sud du pays, a annoncé une source proche du médiateur.
« Le ministre de la Défense, Mahmoud el-Soubeihi, le général Nasser Mansour Hadi (frère du président) et le général Fayçal Rajab ont été libérés », a affirmé cette source à l’AFP.
(22-04-2015 – Avec les agences de presse)
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