Aller à…
RSS Feed

26 avril 2024

Mes souvenirs d’enfance par Carlos


 

Mes souvenirs d’enfance remontent à un voyage en avion entre San Antonio del Táchira e

 22/04/2015

Un texte de Carlos,  Ilch Ramirez Sanchez, le combattant antisioniste,  qui entame sa vingt et unième année de prison. et qui nous rappelle ses souvenirs d’enfance.

Nous avons crée un comité de soutien à Carlos avec Dieudonné comme président
ginette
 

Carlos

Souvenirs d’enfance
Mes souvenirs d’enfance remontent à un voyage en avion entre San Antonio del Táchira et l’aéroport de Maiquetía, près de Caracas, sur mon cheval à quatre roues, me promenant» sur le couloir central.
Ensuite un voyage en limousine entre Bogota et le Venezuela, en pleine guerre civile, sans gardes du corps, seul le chauffeur et mon père étaient armés de révolvers. Dans les sièges arrière nous nous faisions face ma mère enceinte de six mois, mon frère puis-né Lénine, moi et nos deux « nounous » colombiennes que mon père fera passer la frontière sans visas. En arrivant à la demeure de son parrain à San Juan de Colon, ma mère donna naissance prématurée à ma sœur, qui décédera à Caracas trois mois après, toujours dans son incubateur. Le directeur de l’hôpital de Colon était un médecin cubain exilé, engueulé par mon père pour l’avoir conseillé de déconnecter l’incubateur.
Mon père avait acheté deux villas mitoyennes à Caracas, qu’il fera retaper pour notre résidence, et reconstruit avec un deuxième étage, pour l’autre, où seront ouvert un grand magasin (par un agent des services secrets tchécoslovaques), et au premier étage une clinique dentaire, le deuxième réservé au personnel.
Ancien séminariste chez les pères Eudistes, mon père est devenu athée et anticlérical, ne célébrant jamais Noël ; par contre le 31 décembre était la grande fête avec tous nos voisins invités, et des nombreux amis. Tout en étant interdit par la Loi, mon père se faisait apporter de Colombie des fusées pyrotechniques et autres faux d’artifice, sans que la police puisse intervenir.
Tous les samedis soir, les adultes dansaient chez nous jusqu’à tard dans la nuit, et les enfants nous pouvions jouer sans entraves jusqu’à minuit. Copropriétaire d’une compagnie d’importation et de distribution de vins et de liqueurs, le « bar » ouvert à volonté, et pour les enfants toutes les boissons sans alcool, sauf le Coca Cola. Et nous en mangions tous, à satiété, notre bonne cuisine créole.
J’aime beaucoup mes parents (ma mère, née en 1927 est toujours en vie), ils ont donné beaucoup d’amour, et appris le respect, la discipline (sous peine de fessée) et le gout pour l’éducation, la lecture, la danse, les courses de chevaux, la tauromachie, et les pique-niques à la montagne et à la plage.
Nous avons eu une enfance gâtée, avec les plus beaux jouets, des maîtres d’école à la maison cinq fois par semaine, des leçons dans la cours intérieure, nous un arbre, près de la voilière, avec une centaine d’oiseaux tropicaux.
Je n’ai plus jamais eu ce sentiment de bonheur dans notre habitât familial, nulle part ailleurs, même en étant hôte de gouvernements amis, dans des villas de grand luxe.
Le 12 octobre 1954, commençait l’après-midi à notre maison à Caracas, la célébration de mon cinquième anniversaire. Un général de division (le plus haut grade de l’armée du Venezuela) ami intime de mon père, arriva entouré de deux officiers supérieurs, aussi en grand uniforme, avec des beaux cadeaux pour moi, son escorte restant à la rue. Tous nos voisins étaient impressionnés, et le soir en ouvrant avec l’aide des enfants de nos voisins une centaine de paquets-cadeaux, les plus âgés m’ont fait comprendre que mon père était une personne importante, et là j’ai eu pour la première fois ce sentiment conscient de grande fierté! Pour lui. Il est décédé exactement le jour de mes 9 ans de prison. « Paix à son âme ».
Ilich RAMíREZ SáNCHEZ (Carlos)
Poissy le 30 janvier 2015
démocrite
éditions Démocrite,
Partager

Plus d’histoires deLibye