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25 avril 2024

Le petit journal de Chris


AUJOURD’HUI SAMEDI 25 AVRIL À 18H 35 SUR ARTE :

Ce reportage est très fort, car à partir d’un contexte local bien particulier, sur fond de blocus, de pénurie de médicaments, de moyens, il pose finalement des questionnements universels tels que l’acceptation ou non de cette maladie dans la société, la place de la femme malade, le rôle que peut jouer l’homme.

Voici le lien vers le teaser et quelques informations sur le sujet :
https://www.youtube.com/watch?v=Izop8u4oaqE&feature=youtu.be

Cancer du sein à Gaza, la double peine

D’Aline Fontaine, Caroline Leduc, Thomas Lonceint-Dumaine –

ARTE GEIE/ Decoupages –France 2015

Derrière les guerres et les ruines qui caractérisent Gaza, on oublie que près de deux millions de personnes luttent, au quotidien, pour survivre. Les femmes, elles, affrontent, souvent impuissantes, une maladie qui dévore leur poitrine : le cancer du sein. Si, en Europe, les chances de guérison frôlent 90 %, là-bas, seule une malade sur deux survit. Devant les caméras d’Arte reportage, trois femmes, ont accepté de dévoiler leur combat contre la maladie. Une lutte qu’elles doivent aussi mener contre la société, car à Gaza, le cancer du sein est un tabou. Et les hôpitaux n’ont ni médicaments ni appareils en état de marche.Pour être soignées, elles n’ont d’autre choix que de sortir de Gaza etaller en Israël ou en Egypte. A condition d’obtenir un laissez-passer…

Si vous souhaitez l’annoncer avec plus de détails, surtout n’hésitez pas à me récrire ou à m’appeler au 06 78 40 99 59.  E-MAIL : fontainealine@yahoo.fr

Merci d’avance pour votre intérêt.

Aline Fontaine

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UNE CHANSON EN FRANçAIS SUR LE 25 AVRIL PORTUGAIS :

fado tropical

Moustaki :  http://www.youtube.com/watch?v=IRqsnI7vpcw

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Echec saoudien au Yémen: des conséquences stratégiques
Par Samer R. Zoughaib

http://www.french.alahednews.com.lb/essaydetails.php?eid=14777&cid=324#.VTtp9xwdsc-

L’Arabie saoudite a annoncé, mardi soir, la fin de sa campagne aérienne contre le Yémen, presqu’un mois après son lancement, sans avoir atteint aucun des objectifs qu’elle s’était fixée. Cet échec aura des répercussions importantes sur les rapports de force régionaux… au détriment du royaume wahhabite.

Presque un mois après avoir lancé sa campagne aérienne contre le Yémen, l’Arabie saoudite a subitement annoncé, mardi soir, la fin des raids, arguant du fait que les opérations militaires avaient atteint leurs objectifs. Le porte-parole saoudien, le général Ahmed al-Assiri, a expliqué que la campagne a été stoppée «à la demande du gouvernement et du président du Yémen», Abed Rabbo Mansour Hadin, réfugié à Riyad. Selon le ministère saoudien de la Défense, les raids aériens sont parvenus «avec succès à éliminer les menaces pesant sur la sécurité de l’Arabie saoudite et des pays voisins». Il a fait état de la «destruction d’armes lourdes et de missiles balistiques, qui avaient été saisis par la milice Houthie et les forces de (l’ex-président) Ali Abdallah Saleh dans des bases et camps de l’armée».

Ce sont de bien maigres résultats comparés à ceux qui avaient été affichés au tout début de la guerre, le 25 mars dernier. Lorsque l’Arabie saoudite a lancé ses avions contre son voisin, elle s’est fixée trois objectifs. Le premier, rétablir la «légitimité», représentée par le président démissionnaire Hadi. Le deuxième est le désarmement d’Ansarullah. Le troisième, enfin, empêcher l’Iran (à travers ses alliés) d’arriver à Bab al-Mandab, par où transitent tous les jours 3,8 millions de barils pétrole brut ou raffiné. Vingt-huit jours et 2500 sorties aériennes plus tard, aucun de ces objectifs n’a été atteint. Abed Rabbo Mansour Hadi est toujours réfugié à Riyad après avoir fui Aden. «Nous allons bientôt retourner dans notre patrie, à Aden et à Sanaa», a-t-il assuré. Mais si les avions saoudiens ont été incapables de le réinstaller au pouvoir, il ne pourra certainement pas rentrer par ses propres moyens. Par ailleurs, l’armée yéménite, appuyée par Ansarullah et les comités populaires, ont étendu leur contrôle à de larges pans du territoire, y compris dans le sud du pays, notamment à Aden, Chabwa, Maareb, Taëz et Dhaleh. Ce mercredi, l’armée et ses alliés se sont même emparés du camp d’une brigade fidèle à Hadi, dans la province de Taëz, à l’issue de violents affrontements ayant fait «des dizaines de morts et de blessés» de part et d’autre, a indiqué à l’AFP un officier. Enfin, l’Armée yéménite et ses alliés sont arrivés à Bab al-Mandab et comptent bien y rester. Les centaines de raids aériens ne les ont pas délogés et n’ont pas réussi à enrayer leur progression.

Cessez-le-feu annoncé par l’Iran

Mais la gifle la plus forte assénée au royaume wahhabite est venue d’Iran. En effet, l’Arabie saoudite avait annoncé le déclenchement de la campagne «Tempête décisive» à partir de Washington. Mais c’est de Téhéran que le cessez-le-feu a été annoncé. Le vice-ministre des Affaires étrangères, Hussein Abdollahian avait révélé, dès mardi matin, que la cessation des raids serait décrétée dans les heures qui viennent. La suite des événements lui a donné raison.

Dans cette guerre, l’Arabie saoudite a commis une série d’erreurs d’appréciation et de jugement qui lui coûteront énormément sur la scène régionale. Profondément imprégnée par la doctrine israélienne de la supériorité aérienne, elle a sous-estimé la capacité de résistance des Yéménites et leur détermination à défendre leur pays, quels que soient les sacrifices. Pendant que les avions saoudiens détruisaient l’infrastructure du Yémen et tuaient les civils, l’armée yéménite et Ansarullah ont décidé que la meilleure riposte à l’agression était d’affermir leur contrôle sur le terrain, notamment dans le sud.

De plus, Riyad a cru pouvoir entrainer de grands «pays sunnites» dans «sa» guerre, et a pensé que les armées du Pakistan et de l’Egypte seraient de simples mercenaires au service des Saoud. Or Islamabad a officiellement opté pour la neutralité et Le Caire n’a offert qu’un appui verbal. La tentative de donner à la «Tempête décisive» la dimension d’un conflit entre sunnites et chiites a échoué.

Enfin, les images des civils tués par centaines et des infrastructures détruites ont provoqué un vif émoi au sein de l’opinion publique mondiale. La situation humanitaire a en effet atteint un niveau alarmant. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde mardi contre un effondrement imminent des systèmes de santé, en raison de pénuries de médicaments et de coupures permanentes d’électricité. L’OMS a fait état d’un bilan de 944 morts et 3487 blessés, des civils en majorité, jusqu’au 17 avril.

L’échec saoudien aura aussi des répercussions sur les équilibres internes au sein de la famille des Saoud. Il s’agit d’une défaite personnelle pour le nouveau ministre de la Défense, Mohammad Ben Salman, adepte de la manière forte. Le décret royal demandant à la Garde nationale, dirigée par Meteeb Ben Abdallah, de défendre les frontières du royaume, est une sorte de réhabilitation du représentant de l’aile rivale au sein de la dynastie.

Dès le premier jour du conflit, le leader d’Ansarullah, Abdel Malek al-Houthie, mais aussi le leader de la révolution iranienne, l’Ayatollah Ali Khamenei et le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, avaient prévu l’échec de l’agression saoudienne. Ils ont eu raison, et Riyad a été contraint de revenir à l’option politique.

L’aventure yéménite des Saoud a abouti à l’élargissement de «l’axe de la résistance», qui compte désormais un nouveau pays. Le Yémen a bien mérité sa place, au prix de milliers de morts et de blessés.

Source : French.alahednews

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La France est désormais une nation aux ordres et lâche

André VLTCHEK

Il y a plusieurs hommes munis de fusils mitrailleurs devant le bâtiment de Charlie Hebdo à Paris. Ce sont des policiers, portant des gilets pare-balles, équipés d’armes lourdes. Ils observent avec insistance les quelques piétons passant par là, de ce regard qui leur est propre, à la fois dégoûtant et tout à fait intimidant. Les journalistes de Charlie Hebdo sont bien protégés, et pour certains post mortem.

Si vous pensiez que la France n’est pas autant un État policier que la Grande-Bretagne ou les États-Unis, revoyez la question ! Des militaires munis d’armes lourdes mais aussi la police sont visibles dans toutes les gares, à de nombreux carrefours, et même dans d’étroites ruelles. Les fournisseurs internet espionnent ouvertement leurs utilisateurs. Les médias de masse autocensurent leurs reportages. La propagande d’État marche « à plein régime ».

Mais le peuple français, tout du moins dans sa grande majorité, croit qu’il vit dans « une société ouverte et démocratique ». Si vous leur demandez pourquoi, ils ne peuvent rien dire ; ils n’ont pas d’arguments. On leur a simplement dit qu’ils étaient libres, alors ils le croient.

***

Les employés de Charlie Hebdo sortent de temps en temps pour fumer en dehors de leur bâtiment. J’essaie d’engager la conversation, mais ils ne me répondent qu’avec des phrases très courtes. Ils font de leur mieux pour m’ignorer. D’une manière ou d’une autre, intuitivement, ils sentent bien que je ne suis pas là pour leur parler de l’histoire officielle.

Je leur demande pourquoi ils ne se moquent jamais du néocolonialisme occidental, de son système électoral ridicule, ou bien encore de sa coalition qui commet des génocides aux quatre coins du monde : en Inde, en Palestine, en Indonésie, au Rwanda ou en Ouganda. Sans la moindre patience, ils m’éconduisent avec leur attitude hostile. Les idées de ce genre ne sont pas encouragées, ou plus probablement, ne sont pas permises. Même les humoristes et les clowns savent rester à leur place, en France.

Ils me font bientôt savoir que je pose trop de questions. Un des employés se contente d’un regard plein de sous-entendus en direction des policiers armés. Je comprends le message. Je ne suis pas d’humeur pour un long interrogatoire. Je m’en vais.

Dans le voisinage, on trouve de nombreux endroits recueillant tous les signes de compassion pour les victimes, les douze personnes qui trouvèrent la mort durant l’attaque du journal en Janvier 2015. On voit des drapeaux français et des petites souris blanches sur lesquelles est écrit : Je Suis Charlie. Une grande affiche proclame « je suis humain ». On peut lire sur d’autres banderoles « Putain d’islamistes ». Le mot islamistes a été rayé en rouge et remplacé par terroristesPutain de terroristes.

Il y a de nombreux tags aux murs parlant de liberté, dans tout le quartier : « libre comme Charlie ».

Une femme sort de nulle part. Elle est très bien habillée, élégante. Elle se tient à mes côtés quelques secondes. Je réalise alors que son corps tremble. Elle pleure.

« Vous êtes de la famille ? », lui demandè-je gentiment.

– Non, non. » me répondit-elle. « Nous sommes tous de la famille, nous sommes tous Charlie ! »

Elle me prend soudainement dans ses bras. Je sens son visage mouillé contre ma poitrine. J’essaie de faire preuve de tact. Je la serre étroitement, cette étrangère, cette femme inconnue. Pas parce que je le veux, mais parce que j’ai l’impression que je n’ai pas le choix. Après avoir rempli mon obligation civique, je m’enfuis de cet endroit.

À quinze minutes de marche du bâtiment de Charlie Hebdo se dresse le monumental musée Picasso et des dizaines de galeries d’art. Je m’assure de pouvoir en visiter au moins cinquante.

Je veux tout savoir au sujet de cette liberté d’expression que les Français ont tant à cœur de défendre ardemment.

Mais ce que je vois est une sorte de mauvais pop art sans fin. Je vois la fenêtre brisée d’une galerie accompagnée d’un panneau « You broke my art [1] ». C’est supposé être une œuvre d’art.

Les galeries exposent des lignes et des carrés, toutes sortes de formes géométriques et de couleurs.

Dans plusieurs galeries, je reconnais l’expressionnisme abstrait de Pollock.

Je demande aux galeristes s’ils ont eu vent de quelques expositions qui auraient pour thème la situation critique de dizaines de milliers de sans abris qui peinent à survivre au rigoureux hiver parisien. Y aurait-il des peintres ou des photographes dévoilant les horribles campements qu’on trouve sous les ponts des autoroutes et lignes de chemin de fer ? Ou d’autres dénonçant les aventures de l’armée et des services secrets français en Afrique, qui détruisent des millions de vie humaines ? Y aurait-il des artistes luttant contre le fait que la France soit en train de devenir un des centres de l’Empire ?

Je reçois des regards outrés, des regards méprisants. Certains regards sont clairement inquiets. Les galeristes n’ont pas la moindre idée de ce dont je leur parle.

Au musée Picasso, l’ambiance est tout à fait « institutionnelle ». Ici, personne ne devinera jamais que Pablo Picasso était communiste et qu’il était un peintre et un sculpteur profondément engagé. Les uns après les autres, des groupes de touristes Allemands, essentiellement des retraités, traversent avec leur guide les salles parfaitement balisées.

Je ne ressens rien ici. Ce musée ne m’inspire pas, il est castrateur ! Plus je reste dans cet endroit, plus je sens mon zèle révolutionnaire s’évaporer.

Je file vers les bureaux et demande à voir un conservateur.

Je dis à cette jeune femme tout ce que je pense de ce musée et des galeries purement commerciales qui l’entourent.

« Ces millions de personnes qui ont manifesté et qui écrivent des messages au sujet de Charlie Hebdo… qu’entendent-ils par liberté ? Il semble qu’il n’y ait plus rien de « libre » en France, désormais. Les médias sont contrôlés, et l’art est devenu une sorte d’abstraction sans aucune intelligence. »

Elle n’a rien à dire. « Je ne sais pas », finit-elle par répondre. « Les peintres peignent ce que les gens ont envie d’acheter. »

« Vraiment ? C’est ainsi ? » lui demandè-je.

Je mentionne le « 798 » à Pékin, où des centaines de galeries d’art sont profondément politisées.

« Dans les sociétés opprimées, l’art tend à être plus engagé », dit-elle.

Je lui fais part de ce que je pense. Je lui dis que pour moi, ainsi que pour de nombreux artistes rencontrés en Chine, Pékin semble bien plus libre, bien moins « machine à laver le cerveau » ou opprimé que Paris. Elle me regarde avec horreur, puis avec ce sarcasme typiquement européen. Elle pense que je la provoque, que j’essaie d’être drôle. Je ne peux pas vouloir dire ce que je dis. C’est évident, non ? Les artistes Français sont supérieurs, la culture occidentale est la plus grande. Qui pourrait douter de ça ?

Je lui donne ma carte. Elle refuse de me donner son nom.

Je pars écoeuré, comme je suis récemment parti écoeuré de la collection Peggy Guggenheim à Venise.

À un moment, je rentre dans un bistrot, pour boire une tasse de café et un verre d’eau minérale.

Un homme et son gros chien rentrent aussi. Ils s’installent au comptoir, debout. Le chien met ses pattes de devant sur le zinc. Ils boivent tous les deux une bière : l’homme dans une verre, le chien dans une soucoupe. Quelques minutes après, ils paient et s’en vont.

Je gribouille dans mon bloc-notes : « En France, les chiens sont libres de boire leur bière au comptoir. »

***

Dans le même quartier, je redécouvre les immenses archives nationales, un bel ensemble de bâtiments avec des jardins et des parcs tout autour.

L’endroit abrite une grande exposition : comment la France collabora avec l’Allemagne nazie durant la seconde guerre mondiale. La rétrospective est grandiose et exhaustive : photos, textes et projection de films.

Pour la première fois de la journée, je suis impressionné. Tout m’y semble très familier, bien trop familier !

***

De nuit, je me retrouve au sein du gigantesque et nouveau philharmonique, dans les faubourg de Paris, proche de la porte de Pantin. Je réussis à me faufiler en douce au guichet réservé aux invitations pour un grand hommage au compositeur, chef d’orchestre et écrivain Français, Pierre Boulez. Le même Pierre Boulez qui promeut, depuis une éternité, l’idée d’un secteur public en charge des scènes de musique classique.

Personne ne protesta durant la célébration, et je n’entendis pas de blagues sur Pierre Boulez. Tout était parfaitement orchestré. Immense respect pour cette figure de l’establishment culturel, pour l’apparatchik de la culture !

J’y ai entendu un concert de musique contemporaine techniquement brillant, incorporant de nouveaux instruments.

Mais, nulle part, dans les prodigieuses périodes du philharmonique, je n’ai entendu de plainte, ou de requiem, pour les millions d’humains littéralement assassinés par l’Empire, dont la France est désormais un élément à part entière. Pas de nouvelles symphonies ou d’opéras dédiés aux victimes de Papouasie, du Cachemire, de Palestine, de Libye, du Mali, de Somalie, de la république démocratique du Congo, ou d’Irak.

Mon nouvel ami, François Minaux, est en train de composer un opéra dont le sujet est le tapis de bombe américain sur la plaine de Jars durant « la guerre secrète » conduite par l’Occident au Laos. Je lui viens en aide dans cet immense et noble projet. Mais paradoxalement (ou logiquement ?), François ne vit pas en France mais aux États-Unis.

Quand j’ai partagé mes idées avec lui concernant Charlie Hebdo, et à propos de la liberté d’expression en France, il résuma les choses ainsi :

« C’est terrible. La scène artistique est nulle. Les gens sont des zombies. La réaction massive aux attaques à Charlie H est répugnante et déprimante. 1984 arrive mais les gens sont aveugles et ne voient rien. »

Quelques heures plus tard, je reçus un mail dans lequel François faisait état de sa relation complexe à son pays d’origine et à sa culture :

« De nos jours, être Français et être libre de s’exprimer est impossible. Au début des années 2000, je ne pouvais plus supporter le carcan culturel qu’on imposait aux artistes et personne dans ce milieu n’acceptait mes questionnements et mon approche différente en tant qu’artiste. Ils m’ont à la fois craché dessus, et pire encore, n’ont plus parlé de moi. Je suis donc parti. Je dois voyager hors d’Europe, vivre et travailler en dehors d’elle pour ressentir le monde.

J’ai aussi ressenti que les œuvres d’art engagées politiquement n’étaient pas considérées comme de l’art véritable à Paris. Et puis il y a ce truc en France : tout engagement politique y est vu soit comme de la propagande soit comme de la publicité. Au début des années 2000, nous étions censés faire de l’art pour l’art. Nous vivions sous la coupole de verre du conservatoire. Nous étions « protégés » par le gouvernement.

Ils nous faisaient savoir que nous ne devions pas parler de politique ou de religion en public. Peut-être que la sécularisation de la France a été une bonne idée, mais pas dans les proportions que ça a pris aujourd’hui, où la religion et la politique sont devenues des tabous. Il y a un climat de peur : nos aînés et nos enseignants parlent difficilement de politique et de religion. Et c’est pourquoi, nous ne pouvons rien savoir ! Il est interdit de savoir certaines choses en France.

La vie à Paris est devenue suffocante. Les opinions n’y étaient plus exprimées. Nous n’étions plus autorisés à comprendre l’autre. Vivre y est devenu un ennui : nous ne pouvions parler de rien de substantiel. Alors nous discutions nourriture grasse et vins français. Les économistes décrivent l’économie française comme étant « austère », mais j’irais plus loin en disant qu’à la fois le comportement et l’identité française sont austères. Cependant, les Français ne peuvent pas s’en rendre compte parce qu’ils pensent, désormais, tous de la même manière. Ils essaient avec tant de force de rester Français, mais ils oublient combien le monde à saigné afin que ce caractère français soit préservé. Leur culture a été construite sur le sang coulant des anciennes colonies et sur les fondations de l’empire français de l’époque moderne. »

 

***

Alors, où sont donc ces esprits Français courageux de nos jours ? Tellement d’entre nous étaient admiratifs de leur bravoure et de leur intégrité.

Ils ne furent jamais parfaits, et ils commirent des erreurs, comme tous les êtres humains, mais ils se tenaient souvent du côté des opprimés, ils appelaient à la révolution et même, certains d’entre eux, à la fin du colonialisme. Ils considéraient la culture occidentale comme responsable des horreurs auxquelles notre planète a dû faire face pendant des siècles.

Émile Zola et Victor Hugo, et plus tard Sartre, Camus, Malraux, Beauvoir, Aragon…

Qu’avons-nous aujourd’hui ? Michel Houellebecq et ses romans, remplis d’insultes envers l’Islam et des « larmes de gratitude » ressenties après chaque fellation que ses personnages obtiennent de leur petite amie.

Les legs de Houellebecq et de Charlie sont quelque part similaires. Est-ce là le mieux que la France puisse faire de nos jours ? Est-ce là ce qu’on appelle du courage que de piétiner ce qui est déjà à terre, ce qui a déjà été détruit par l’Occident, ce qui est humilié et anéanti ?

Est-ce que les caniches roses et leur laisse argentée, exposés dans les galeries locales, sont l’essence même de ce qu’on appelle liberté d’expression ? Des trucs pareils passeraient la censure même en Indonésie ou en Afghanistan ! Pas besoin de liberté d’expression. C’est lâche et égoïste, soit exactement ce que promeut l’Empire.

 

***

Christophe Joubert, un réalisateur de documentaire Français, m’a dit un jour autour d’un café :

« D’abord j’ai été triste lorsque j’ai entendu ce qui était arrivé aux gens de Charlie Hebdo. Puis j’ai eu peur. Non pas du terrorisme, mais des agissements de la foule. Tout le monde était endoctriné : pensant de la même manière, agissant de la même manière. Comme dans 1984 de Orwell ! Et plus précisément comme dans Le Huitième Jour !

« Les gens en France ne savent rien du monde extérieur. » continue Christophe. « Ils croient ce que leur raconte la propagande des mass médias. »

« Je ne suis pas autorisée à parler » m’expliqua l’ambassadrice d’Érythrée en France, Hanna Simon. « Ils m’invitent dans une émission télévisée où ils présentent un film faisant la critique de mon pays. Ils parlent librement, mais alors que j’essaie de leur répondre, ils me font taire. »

« Je ne sais rien à propos de ce que tu dis » me répond un bon ami à moi asiatique, avec tristesse, après que je lui ai évoqué la grande rébellion générale ayant lieu en Occident, en Amérique Latine, en Chine, en Russie, en Afrique… C’est un homme très instruit, travaillant à l’UNESCO. « Tu sais, ici, nous n’entendons qu’une version : l’officielle. »

Je me demande si, peut-être dans 70 ans, les archives nationales feront une autre grande exposition : une exposition qui raconterait la collaboration de la France avec le néolibéralisme, qui dirait son implication directe dans la construction d’un régime fasciste mondial gouverné par l’Occident.

Mais pour l’instant, tant que les chiens peuvent boire une bière au bar, le fascisme, l’impérialisme et le néolibéralisme semblent avoir bien peu d’importance.

 

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Andre Vltchek est un philosophe, romancier, réalisateur et journaliste d’investigation. Il a couvert des guerres et des conflits dans des dizaines de pays. Ses derniers livres sont Exposing Lies of the Empire et Fighting Against Western Imperialism.

Traduction par Kevin Queral pour Le Grand Soir

http://www.counterpunch.org/2015/03/20/the-collapse-of-french-intellec…

URL de cet article 28279

http://www.legrandsoir.info/l-effondrement-de-la-diversite-intellectuelle-francaise-counterpunch.html

Andre VLTCHEK

06/04 Rien ne va plus au Moyen-Orient (Counterpunch)

11/01 Terrorisme musulman : à qui la faute ? (Counterpunch)

28/09 Ils remettent ça : Syrie, la nouvelle croisade (Counterpunch)

21/08 Ne diluez pas le BRICS ! (Counterpunch)

 

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Pour en revenir aux charlies, c’est quand même incroyable comme les gens aiment à croire les histoires à dormir debout. L’autre soir, il est repassé Nikita, sur Arte. C’est un film qu’on a tous vu au moins une fois. On en pense ce qu’on veut mais il a le mérite de montrer (à ceux qui ne le savaient pas) que l’état dépense pas mal du fric de nos impôts pour former en secret des tueurs professionnels, implacables, infaillibles, etc. N’empêche que parmi nous, il y en a encore qui sont prêts  à gober la version officielle :  que ce sont des jeunes de banlieues un peu dégoûtés, un peu désaxés et beaucoup antisémites qui sont les responsables d’une hécatombe bien planifiée et parfaitement exécutée comme celle des charlies.

 

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Venezuela :

 

QUAND LE GANG DES « HAS BEEN » d’Amérique Latine ET d’Espagne

SE MOBILISE CONTRE LE Venezuela

 

Par Maurice Lemoine | 15 avril 2015

 

http://cubasifranceprovence.over-blog.com/2015/04/venezuela-quand-le-gang-des-has-been-d-amerique-latine-et-d-espagne-se-mobilisent-contre-le-venezuela.html

…..

Liste des signataires (crapules notoires) à consulter au besoin à l’adresse ci-dessus.

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A tous ces signataires de la « Déclaration de Panamá », regroupés au sein de l’Initiative démocratique d’Espagne et des Amériques (IDEA), s’est joint le « socialiste » Felipe González. Au sein de cette belle brochette, il ne dépare pas. Le 26 septembre 1983, alors chef du gouvernement espagnol, il a décoré l’amiral Rubén Franco, l’un des chefs de la dictature argentine (depuis condamné pour « vol de bébés »), de la Grande Croix de l’Ordre du Mérite Aéronautique. Le contre-amiral Ciro García, collaborateur du dictateur Jorge Videla, lié aux services de renseignements, recevra également de ses mains la même distinction. C’est également sous le gouvernement de González que, de 1983 à 1986, émanation du pouvoir, l’escadron de la mort des Groupes antiterroristes de libération (GAL) ont assassiné dix-sept séparatistes basques sur le sol français.

« Bien que [leur ] prise de position soit purement symbolique, a commenté le politologue Daniel Lansberg-Rodriguez dans la revue américaine Foreign Policy (reprise sans une once de réflexion par Courrier International), elle contribue à démonter le récit officiel de la solidarité entre pays latino-américains face à l’impérialisme américain. » Ce qui s’appelle prendre ses désirs pour des réalités. En effet, cette bande de « has been » dépourvus de légitimité pour donner des leçons à qui que ce soit a été clairement désavouée par les chefs d’Etat en exercice. Face au décret du président Barack Obama qualifiant le Venezuela de « menace pour la sécurité nationale des Etats-Unis », tant l’Union des nations sud-américaine (Unasur) que la Communauté des Etats latino-américains et caraïbes (Celac) ont manifesté un rejet unanime et, déclarant que l’ingérence des Etats-Unis dans la région « crée une très forte tension », ont réclamé son abrogation [1]. Par ailleurs, lors du Sommet des Amériques que la machine à simplifier médiatique a résumé à « l’historique poignée de main entre Raúl Castro et Obama », les pressions et interventions américaines ont été vigoureusement dénoncées par les chefs d’Etat de la Bolivie (Evo Morales), de l’Equateur (Rafael Correa), du Venezuela (Nicolás Maduro) et de l’Argentine (Cristina Kirchner), avec l’assentiment de leurs homologues continentaux et insulaires – la Communauté des Caraïbes (Caricom ; treize Etats) se distinguant dans sa solidarité avec Caracas. Enfin, et après qu’Obama ait abandonné l’assemblée plénière pour éviter d’entendre les critiques adressées aux Etats-Unis, aucune « déclaration finale » n’a été signée, faute de consensus entre « yankees » et « latinos ».

Maurice Lemoine : auteur de Les enfants cachés du général Pinochet. Précis de coups d’Etat modernes et autres tentatives de déstabilisation, Don Quichotte, Paris, 2015.

 http://www.medelu.org/Quand-le-gang-des-has-been-d

 

 

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Qui sont les résidents affamés et assiégés de Yarmouk et pourquoi sont-ils là ?

vendredi 24 avril 2015 –

Paul Larudee

http://www.info-palestine.net/spip.php?article15339

Il y a beaucoup d’idées fausses sur ce qui se passe dans le quartier de Yarmouk de Damas et dans sa population de réfugiés palestiniens.

Des habitants du camp de Yarmouk se dépêchent pour atteindre le point de distribution de nourriture – janvier 2014 – Photo : UNRWA

Le quartier a été réservé en 1957 aux réfugiés palestiniens qui y vivaient déjà, ceux qu’Israël avait expulsés de leurs maisons en 1948, et aux populations qui s’ont arrivées périodiquement par la suite. Aujourd’hui, il abrite environ un million de Syriens et de Palestiniens, le nombre de ces derniers s’élevant à environ 170 000. Les Palestiniens de Syrie ont tous les droits des citoyens syriens, sauf le droit de vote, et à Yarmouk leurs maisons sont indiscernables de celles des résidents syriens.

Depuis 2012, des éléments armés qui tentent de renverser le gouvernement Assad ont pris pied à Yarmouk. La plupart des Palestiniens n’étaient pas d’accord, parce que cela violait l’accord tacite de réciprocité : hospitalité syrienne contre neutralité palestinienne. Mais il n’y avait pas non plus de consensus parmi les Palestiniens pour expulser de force les intrus.

Dès juin 2013, l’armée arabe syrienne (AAS) a encerclé le camp pour empêcher d’autres attaques sur le centre de Damas qui recevait déjà sa dose quotidienne de tirs à l’aveugle de mortiers. (Trois ont atterri juste à l’extérieur de mon hôtel en avril 2014, l’un d’eux faisant trois morts.) La plupart de la population a fui jusqu’à ce qu’il ne reste que 18 000 personnes en octobre 2013, selon le chef du Fatah, Mahmoud Abbas Zaki, comme Ma’an News l’a indiqué. Plusieurs milliers de personnes vivent maintenant en dehors du camp, dans des abris fournis par le gouvernement syrien et les organisations humanitaires syriennes.

En avril 2014, j’ai visité une école qui avait été convertie en logements pour les réfugiés de Yarmouk. L’endroit était terriblement surpeuplé et très inconfortable, du fait qu’il fallait fournir le nécessaire à près de 8 millions de personnes rapatriées dans les zones contrôlées par le gouvernement, doublant la population normale dans ces zones. Néanmoins, il y avait de la nourriture, ainsi que des services d’éducation et de santé.

Pendant les 18 mois suivants, jusqu’à ce que Daesh (ISIS ou l’Etat islamique) entre dans le camp le 1er avril 2015, le nombre de résidents a continué de se maintenir à 18 000 malgré un siège qui a coupé l’électricité et l’eau et réduit l’approvisionnement en nourriture et en médicaments. Plus d’une centaine de civils seraient morts de faim ou du manque de soins médicaux pendant ces dix-huit mois. Qui sont les civils restants et pourquoi refusent-ils de sortir se mettre à l’abri comme les autres ?

Des contrôleurs locaux de l’aide humanitaire expliquent en privé que certains d’entre eux ne sont pas de Yarmouk et certains ne sont pas palestiniens. Il y a les familles des combattants syriens et étrangers qui veulent renverser le gouvernement syrien par la force des armes, et d’autres viennent des quartiers voisins, comme le bastion de Daesh de Hajar al-Aswad. Il est difficile de savoir combien sont retenus de force dans le camp par les groupes armés et combien préfèrent y rester de peur des conséquences.

Certains pourraient être considérés comme des « boucliers humains », utilisés par les combattants pour décourager les attaques. Mais ils pourraient aussi craindre de devenir des « otages humains » s’ils partent, et d’être utilisés pour faire pression sur les combattants pour qu’ils se rendent. Les motivations pour partir ou rester peuvent être complexes, mais rien ne prouve que le gouvernement syrien empêche les civils de quitter le camp. En fait, 90% de la population est déjà partie.

Le gouvernement syrien empêche-t-il la distribution de nourriture et de médicaments dans le camp ?

Le siège est une des stratégies militaires les plus courantes de l’AAS. Typiquement, l’armée assiège une zone et empêche les aliments, les médicaments et, bien sûr, les bras d’entrer dans la mesure du possible. D’autre part, il encourage les civils à partir et fournit de l’aide humanitaire à ceux qui le font.

L’objectif est d’évacuer autant de civils que possible de la région et ensuite d’attaquer l’ennemi ou de l’obliger à se rendre parfois en lui promettant l’amnistie. C’est la stratégie militaire classique, bien qu’elle soit pénible pour les civils, comme d’habitude.

Dans le cas de Yarmouk, il y a une autre dimension au siège. Le gouvernement syrien a conclu un accord de longue date avec le Conseil palestinien qui administre le camp selon lequel il n’entrerait pas sans sa permission. Toutefois, le Conseil n’a jamais fait cette demande et les autorités syriennes n’ont jamais demandé sa permission. Cet accord tient toujours, bien que les forces palestiniennes qui défendent le camp contre Daesh aient récemment mis en place un commandement conjoint et coordonné leurs efforts avec l’armée syrienne qui fournit l’artillerie et le soutien aérien. En outre, l’armée a attaqué des zones voisines de Yarmouk qui sont des bastions de Daesh, afin d’empêcher qu’ils n’entrent à Yarmouk et/ou qu’ils n’approvisionnent les forces de Daesh dans le camp.

Rien n’indique que l’AAS empêche la distribution d’aide humanitaire dans Yarmouk. Malgré le siège, l’armée a autorisé le stockage de marchandises aux abords du camp et a permis aux civils de l’intérieur de venir chercher l’aide pour la distribuer. Toutefois, le gouvernement veut que les civils partent, il ne veut pas que des personnes supplémentaires s’installent dans le camp et il répugne à laisser entrer des étrangers, en particulier du fait qu’ils n’y sont pas en sécurité. Néanmoins, il a permis à des ONG humanitaires, comme l’UNRWA, de distribuer de l’aide à peu près la moitié du temps.

Il y a donc eu un flux modeste mais insuffisant d’aide aux résidents du camp jusqu’à ce Daesh envahisse une grande partie du secteur. Pendant les combats pour défendre le camp et reprendre les zones occupées par Daesh, il était beaucoup trop dangereux de distribuer de l’aide, ce qui a eu des conséquences désastreuses pour les civils restants. Par conséquent, le nombre de résidents civils a probablement chuté à moins de la moitié des 18 000 (l’estimation initiale), malgré leur peur de partir.

L’armée syrienne a-t-elle utilisé des bombes barils sur Yarmouk ?

Aucune utilisation de bombes barils n’a été enregistrée à Yarmouk avant l’arrivée de Daesh, fin mars 2015. Leur utilisation en avril 2015 est confirmée, même si le nombre de victimes qu’ont fait ces munitions est infime. Une ou peut-être deux bombes barils semblent avoir été larguées dans la rue devant l’hôpital de la Palestine dans le camp, mais sans faire de victimes. Des nombres plus élevés de victimes ont été mentionnés, mais sans que la preuve en ait été apportée.

Au cours des combats les plus violents, la Force aérienne syrienne (FAAS) a utilisé deux bombes conventionnelles larguées par des avions à réaction et des bombes barils sur le bastion de Daesh de Hajar al-Aswad et la partie adjacente de Yarmouk. Les résidents ont entendu des dizaines d’explosions, mais on ne sait pas combien venaient de Yarmouk même, ni combien de victimes il a pu y avoir, ni combien parmi elles étaient des civils. Un total de 18 victimes civiles a été dénombré dans l’ensemble de Yarmouk au cours d’une semaine de combats intensifs au début d’avril, mais aucune n’est due aux bombes barils et on ne sait pas qui est responsable de ces meurtres.

Est-ce que l’armée syrienne massacre des civils ?

L’un des principaux reproches contre les bombes barils et les tactiques de l’AAS est qu’elles causent d’énormes pertes civiles. Il ne fait aucun doute qu’il y a eu un nombre disproportionné de victimes civiles dans certains cas. Globalement, toutefois, le nombre de civils tués par les forces gouvernementales et les loyalistes est inférieur au nombre de victimes chez les soldats eux-mêmes, peut-être même que deux combattants sont morts pour chaque civil tué. Jamais, depuis la première guerre mondiale, ça n’a été le cas pour les forces américaines.

Quant aux « bombes barils », les allégations de leur utilisation contre des civils et de leur barbarie insensée ne tiennent pas. Comme toutes les bombes, elles sont faites d’explosifs, parfois avec l’ajout de projectiles. À cet égard, elles ne sont pas différentes de nombreuses sortes de munitions explosives utilisées par les forces militaires à travers le monde. Elles sont conçues pour détruire, y compris la vie.

Voilà les reproches qu’on leur fait : a) elles sont par nature aveugles et atteignent des cibles non voulues et b) elles sont presque toujours utilisées contre les civils. Le premier est manifestement faux. Les bombes conventionnelles sont habituellement larguées par des chasseurs-bombardiers à haute vitesse et souvent à proximité de la cible. Dans la guerre syrienne comme dans les autres, la rapidité du largage protège contre le feu ennemi en provenance du sol. Cette vitesse réduit également la précision, mais la proximité relative de la cible compense sensiblement cet inconvénient.

Les bombes barils sont généralement larguées d’une hauteur qui est hors de portée du feu du sol. Cependant, elles sont lâchées à partir d’hélicoptères fixes, qui permettent une plus grande précision qui compense l’inconvénient de la hauteur. Selon les rapports, peu voire aucune bombe baril ne manque sa cible (bien que parfois la cible sélectionnée puisse résulter de mauvais renseignements).

On sait que des milliers de bombes barils ont été utilisées par la FAAS depuis 2012, date à laquelle elle a commencé à les utiliser, et qu’il y a eu des milliers de victimes de ces armes. Malheureusement, on n’en sait pas davantage à l’exception de cas anecdotiques. Bien que certaines bombes n’aient provoqué que des dégâts matériels, d’autres ont causé 25 victimes ou davantage. Les données disponibles ne fournissent pas beaucoup de statistiques, comme, par exemple, le nombre moyen de victimes par bombe. Font-elles plus ou moins de victimes que les bombes conventionnelles ou que les drones américains, par exemple ? Parmi les victimes, combien sont des civils et combien des combattants ? Nous ne le savons pas, mais le nombre total de victimes civiles demeure anormalement bas par rapport à la plupart des autres conflits du siècle dernier.

Ce qui semble clair, c’est que la presse occidentale, les gouvernements et les ONG ont présenté les bombes barils comme des armes diaboliques. La raison semble en être que, alors que les bombes conventionnelles font tout autant de dégâts et de victimes (et sont largement utilisées par le gouvernement ukrainien), les arsenaux occidentaux ne contiennent pas de bombes barils. Si ces armes peuvent être suffisamment vilipendées en fonction du type d’arme plutôt que de leur mode d’utilisation, il sera possible de condamner les forces militaires syriennes pour leurs armes inhumaines, sans que cela n’entache les nations qui utilisent des armes différentes, même celles qui sont autant sinon plus destructrices. Curieusement, les bombes DIME* proprement inhumaines et les armes au phosphore blanc utilisées dans la bande de Gaza n’ont pas provoqué la même condamnation, bien que le ration des victimes militaires israéliennes par rapport aux victimes civiles ait été jusqu’à 100 fois plus faible que pour l’armée syrienne.

Pourquoi, alors, Amnesty International, Human Rights Watch, Chris Gunness de l’UNRWA, et la plupart des agences de presse occidentales condamnent-ils le gouvernement syrien pour l’utilisation de bombes barils, et l’accusent-ils d’affamer les habitants du camp et de les empêcher de partir ? Les Palestiniens et leurs partisans sont habitués à ce que l’information sur la Palestine soit fausse et biaisée. Ils savent que les médias occidentaux font des heures supplémentaires pour protéger Israël. C’est leur mission. Peuvent-ils croire que ces organismes soient objectifs en ce qui concerne la Syrie ?

L’Occident, Israël, les monarchies du Golfe, la Turquie et les nombreux courtisans et marionnettes des puissances occidentales ont annoncé très clairement leur intention de renverser le gouvernement syrien, en violation de la Charte des Nations Unies et d’autres lois internationales prohibant les guerres d’agression, et en violation de la souveraineté syrienne. AI, HRW et d’autres impérialistes des droits de l’homme n’ont pas une seule fois reconnu l’un de ces faits en ce qui concerne la Syrie. Au contraire, ils ont soutenu le push illégal de l’ouest pour un changement de régime.

N’est-il pas tout à fait évident que les institutions et les médias occidentaux déforment leur couverture de la Syrie pour l’adapter à leur objectif ?

On dirait que non, même pour des personnes qui devraient être plus avisées, habituées comme elles le sont à voir de telles distorsions dans les rapports sur la Palestine.

Note :

* http://www.humanite.fr/israel-utili

* Paul Larudee est l’un des fondateurs des mouvements Free Gaza et Free Palestine et un des organisateurs de l’International Solidarity Movement.

21 avril 2015 – Dissident Voice – Vous pouvez consulter cet article à :

http://dissidentvoice.org/2015/04/w

Traduction : Info-Palestine.eu – Dominique Muselet

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—————————————————————————- ARTICLE LONG MAIS TRES INTERESSANT ————–

Le legs destructeur des libéraux arabes

Par Joseph Massad

C’est devenu un lieu commun que de présenter les islamistes arabes de tous bords (libéraux, conservateurs, radicaux, néolibéraux, modérés, extrémistes, non-violents, violents, etc.) comme une des plus – si ce n’est la plus – dangereuses des menaces au sein des forces politiques présentes dans le monde arabe depuis la guerre de 1967.

En réalité, comme on va le voir, c’est une nouvelle sorte de libéraux arabes – laïques et islamistes (même si les premiers ont été de loin les plus dangereux – qui ont constitué et qui continuent à constituer la force politique la plus destructrice dans le monde arabe d’après la guerre de 1967.

LIRE LA SUITE : http://www.ism-france.org/analyses/Le-legs-destructeur-des-liberaux-arabes-article-19535 

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Campagne pour que l’Italie sorte de l’Otan

http://arretsurinfo.ch/campagne-pour-que-litalie-sorte-de-lotan/

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L’OTAN contrôle et occupe toute la Méditerrannée

http://arretsurinfo.ch/lotan-controle-et-occupe-toute-la-mediterrannee/

 

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Marwan Barghouti appelle à l’unité des Palestiniens

lundi 20 avril 2015

Al-Araby al-Jadeed

http://www.info-palestine.net/spip.php?article15324

Au 13ème anniversaire de son emprisonnement, le très populaire dirigeant du Fatah explique que le projet d’Oslo a échoué, et réclame une réévaluation complète du rôle de l’Autorité Palestinienne (AP).

Marwan Barghouti reste une figure emblématique de la résistance palestinienne, malgré ses nombreuses années d’emprisonnement.

Au 13ème anniversaire de son emprisonnement, Marwan Barghouti a appelé à la fin des divisions palestiniennes et a invité l’autorité Palestinienne à officiellement approuver et soutenir la campagne mondiale pour le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions.

Le dirigeant du Fatah, emprisonné durant la deuxième Intifada palestinienne, en 2002, reste un des dirigeants politiques palestiniens les plus populaires et un symbole du soulèvement palestinien.

Bien qu’ayant au début soutenu le principe des pourparlers avec Israël, Barghouti, dans sa déclaration communiquée depuis sa prison ce mercredi, a dit que l’idée « d’une solution négociée avec le projet sioniste s’est avérée être un échec total », en prenant note de la victoire récente du parti d’extrême-droite du Likud mené par Binyamin Netanyahu, lors des élections Israéliennes.

Barghouti avait rejoint le mouvement palestinien du Fatah à l’âge de 15 ans, et était un co-fondateur du Mouvement de la Jeunesse du Fatah (les Shabiba) en Cisjordanie.

Il a été une première fois arrêté en 1978 et emprisonné pendant plus de quatre années pour « adhésion à une organisation interdite ».

Il a alors accompli son enseignement secondaire et a reçu son diplôme d’études secondaires pendant son séjour en prison. Plusieurs arrestations à court terme ont suivi, Israël le considérant comme un important dirigeant potentiel.

À la veille de la première Intifada en mai 1997, il a été expulsé en Jordanie pour « incitation », par Ehud Barak, qui était alors à la tête de l’armée israélienne.

Il est revenu à Ramallah après que les Accords d’Oslo aient été signés, estimant que les Palestiniens pourraient, aux termes du traité, gagner l’autodétermination et le droit au retour des réfugiés.

Avec le temps, cependant, Barghouti a perdu ses illusions sur les accords et le nouvel ordre politique installé dans les territoires occupés.

En conséquence, il s’est coordonné avec le mouvement Hamas et d’autres organisations pour mobiliser les Palestiniens et lancer la deuxième Intifada.

Le 15 avril 2002, Barghouti a été arrêté dans Ramallah et transféré  à Jérusalem.

Deux ans après, il a été condamné pour meurtre à l’équivalent de 5 peines à perpétuité.

Bien qu’étant en prison, Barghouti reste actif et engagé pour l’unité nationale palestinienne, participant à la rédaction du document de réconciliation nationale des prisonniers en 2006, qui donnait une base pour un accord d’unité nationale.

Sa déclaration de mercredi est venue en réponse aux questions écrites qui lui avaient été envoyées par des journalistes palestiniens.

Sur les élections Israéliennes :

Questionné sur les récentes élections Israéliennes, Barghouti a déclaré que les résultats ont réaffirmé la fin du soi-disant processus de paix et la futilité d’être en pourparlers avec le gouvernement israélien.

Le vote pour la droite israélienne reflète une société israélienne qui devient de plus en plus extrémiste, a dit Barghouti.

Dans le même sens, Barghouti a expliqué que les stratégies et les efforts déployés pour aboutir à un règlement politique avec Israël ont échoué pour de bon.

En conséquence, il y a un besoin pour les Palestiniens « de saisir cette vérité et cesser d’alimenter de faux espoirs », a insisté Barghouti.

Avec l’évolution israélienne vers l’extrême-droite et des « entretiens de paix » qui se sont effondrés, Barghouti a demandé que les Palestinien, les pays arabes et les mouvements internationaux isolent le gouvernement Israélien et l’envoient devant les cours internationales.

Barghouti a également invité l’Autorité Palestinienne (AP) à approuver officiellement le mouvement de BDS, qui a gagné en force depuis ces dernières années. En parallèle, dit-il, l’AP devrait faciliter la renaissance de la résistance populaire en Palestine occupée.

Sur la direction palestinienne

Barghouti a également exprimé sa déception sur une élite politique palestinienne qu’il a qualifiée d’impuissante et divisée.

Il a accusé la direction palestinienne de s’engager dans des querelles futiles, au seul bénéfice d’Israël.

L’échec de l’actuelle direction est reflétée, selon Barghouti, dans la couverture du « massacre » des Palestiniens de Yarmouk en Syrie.

Les Palestiniens méritent, dit-il, une direction unifiée, forte, et compétente. Cela ne pourra, selon lui, se produire qu’avec une réévaluation fondamentale du rôle de l’AP, qui, au cours des années, s’est transformée « en chien de garde » de l’occupation israélienne.

Il également a accusé la direction palestinienne en général et la direction de l’Organisation de Libération de Palestine spécifiquement, de ne pas faire assez pour obtenir sa libération et celle de ses co-détenus.

Barghouti a invité le peuple palestinien à résister et mettre un terme à la crise politique en adoptant une stratégie nationale, tout prenant en considération les leçons du passé.

Ceci devrait commencer par une conférence d’unité qui inclura tous les mouvements, partis politiques et syndicats qui représentent tous les Palestiniens.

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