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23 avril 2024

« Nous avons fait en Libye très exactement ce que nous reprochons aux Américains d’avoir fait en Irak en 2003 »


AFRIQUE ASIE.fr

Par : Jean-Pierre Chevènement
Publié le : 5/05/15

Jean-Pierre Chevènement était l’invité d’Europe 1, dimanche 3 mai 2015. Il répondait aux questions de Sonia Mabrouk et Patrick Roger.

Sur le Front National

–    Si Jean-Marie le Pen ne peut plus s’exprimer au nom du Front National, il s’exprimera comme Jean-Marie le Pen. Et entre Jean-Marie le Pen et le Front National, il y a quand même, dans la tête de tous les Français, un signe d’égalité. Donc je pense que les ennuis commencent pour le Front National.

–    Le FN était une petite entreprise familiale, qui capte des électorats extrêmement divers. A l’origine, c’était une sédimentation de toutes les extrêmes droites, rameutées par Jean-Marie le Pen, avec beaucoup d’excès. Ensuite, après la « parenthèse » libérale, ou le tournant de la rigueur, une partie de l’électorat populaire s’est détaché de la gauche, et est venu vers le Front National. Il y a là des déclassés, des gens qui ne savent plus très bien où ils sont, et qui, par colère, par frustration, votent pour un parti qui est très dangereux pour l’avenir, parce que naturellement, s’il devait un jour venir au pouvoir, ce ne serait pas bon pour la France, ni pour son image.

–    J’ai pensé à un moment à un jeu de rôle entre Marine le Pen et Jean-Marie le Pen, mais je crois que ce n’est pas une bonne hypothèse. Je pense qu’il y a, en effet, une divergence de fond : Jean-Marie le Pen ne voulait pas venir au pouvoir. Sa fille, elle, le veut. Il est évident que, si elle devait y parvenir un jour, ce serait avec la droite, ou une partie de la droite.

–    L’électorat du Front National est divers et friable. S’il y avait des gens qui proposaient vraiment une alternative à la politique qui est menée sans discontinuer par tous les gouvernements depuis trop longtemps, qui a gonflé le chômage, s’il y avait une politique qui donne à la jeunesse le moyen de se projeter vers l’avenir, alors, à ce moment-là, on verrait que le Front National peut se dissocier, et que son électorat n’est pas si solide que cela.

–    Florian Philippot m’utilise comme caution républicaine. Moi je ne le connais pas. Il y a plus de 1,5 millions de gens qui ont voté pour moi en 2002, et il m’a, paraît-il, soutenu. Il dit que je suis son mentor, mais j’ai sûrement eu sur lui une influence très faible, à en juger par son parcours ultérieur. Ce n’est pas un très bon élève, je n’ai pas envie de lui donner une bonne note voyez-vous !

–    [Par rapport aux débordements lors du rassemblement FN du 1er mai] Je ne vais pas m’immiscer dans cette affaire. Disons simplement que personne n’est véritablement dans son droit. Ni les Femen, ni le service d’ordre du FN, ni même l’hôtel. Mais c’est un fait divers qu’il ne faut pas grossir plus que cela. Je suis un vieil homme politique, j’ai l’habitude des réunions troublées !

Rédigé par Chevènement.fr le 4 Mai 2015 à 11:21

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