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29 mars 2024

Anticolonialiste et militant de la cause nationale algérienne L’assassinat en 1978 d’Henri Curiel revendiqué


Anticolonialiste et militant de la cause nationale algérienne
L’assassinat en 1978 d’Henri Curiel revendiqué

par Kosseylah Benali -APS + Le Quotidien d’Oran, 10 mai 2015

L’assassinat de l’anticolonialiste et militant de la cause nationale, Henri Curiel, le 4 mai 1978 à Paris, a été pour la première fois revendiqué par un membre d’une organisation d’extrême droite proche des «services français», dans un livre intitulé «Le roman vrai d’un fasciste français». Le 4 mai 1978, deux inconnus l’abattaient de plusieurs balles à bout portant dans l’ascenseur de son immeuble où il habitait à Paris. René Resciniti de Says, membre de l’Action française, proche des «services français» et des mercenaires de Bob Dénard, décédé en 2012, a affirmé dans ce livre posthume, avoir pris part à l’assassinat du militant d’extrême gauche Pierre Goldman et celui d’Henri Curiel alors que, du côté officiel français, le dossier est officiellement classé.

Né le 13 septembre 1914 au Caire (Egypte) dans une famille aisée, originaire d’Italie, et dont le père était banquier, Henri Curiel, un fervent anticolonialiste, a passé sa vie à militer en faveur des mouvements de libération notamment en Afrique. Dès 1956, il s’est consacré à l’indépendance de l’Algérie en créant le Mouvement anticolonialiste français, mais surtout en développant l’action clandestine au sein du «réseau Jeanson» des «porteurs de valises» pour un soutien logistique aux militants de la cause nationale.

Il s’était investit à fond dans son action et avait mis à la disposition des Moudjahidine du Front de libération nationale (FLN) en France toute l’étendue de son savoir-faire en matière de militantisme. Quand le «réseau Jeanson» avait été ébranlé par plusieurs arrestations en 1960, Henri Curiel avait pris la relève des réseaux de «porteurs de valises» et avait mis en place un réseau similaire qui a porté son nom. «Il a été vraiment un révolutionnaire au sens qu’il a épousé un certain nombre de causes importantes dans le monde, qu’elles soient anticolonialistes ou antifascistes», disait de lui Jean Tabet, militant de la cause nationale et un des responsables au sein du réseau «Curiel» à l’époque. En raison de son engagement en faveur de la cause nationale, il a été arrêté le 20 octobre 1960, puis emprisonné18 mois à Fresnes (France) avant d’être libéré après la signature des accords d’Evian (mars 1962).
UN ASSASSINAT «POLITIQUE» REVENDIQUE

Henri Curiel poursuivra sa lutte contre le colonialisme en formant des militants pour d’autres causes. Il servira d’intermédiaire, également, dans les années 1970, à des contacts entre pacifistes israéliens et palestiniens, avant son assassinat en 1978. Alors que le dossier de cet assassinat avait été classé, un homme revendique, 37 ans après, pour la première fois, ce crime «politique» dans le livre intitulé «Le roman vrai d’un fasciste français», Resciniti de Says a confié à un journaliste, Christian Rol, à qui il avait raconté pourquoi et comment il a assassiné Curiel ; que le feu vert pour le meurtre lui aurait été donné par Pierre Debizet, le patron du SAC (Action civile unique), la milice du parti gaulliste. En janvier 2013, l’historien Gilles Manceron, en parlant de l’assassinat de Curiel et s’appuyant sur un ensemble d’enquêtes et témoignages ‘’récents, crédibles et concordants», avait évoqué la responsabilité du Service français de documentation extérieur et de contre-espionnage (SDECE, services secrets français. Dans cette affaire. M. Manceron avait soutenu que «si un tel assassinat a été commis par le SDECE, il l’a été avec l’aval du président de la République» qui était alors Valéry Giscard d’Estaing. Les archives des services secrets français sont jusqu’ici restées inaccessibles pour mettre la lumière sur ce meurtre entouré de mystère. Le député écologiste français, Noël Mamère, avait réclamé la création d’une commission d’enquête, ce qui est, a-t-il dit, «une nécessité» pour la mémoire collective, en qualifiant ce crime de «véritable assassinat d’Etat».

  • Ginette Hess Skandrani

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