Avec une histoire cousue de fil blanc, les Américains ont réussi, ce vendredi, à pénétrer officiellement dans le territoire syrien. Une histoire hollywoodienne avec ses héros et ses méchants a servi de prétexte pour entrer en action en Syrie, en complète violation des lois internationales. Pour justifier cette intrusion, le Pentagone a déclaré que les hommes du raid avaient tué un des dirigeants de l’Etat Islamique, Abu Sayyaf, qui avait joué un rôle dans la contrebande de pétrole au marché noir. Au cours de l’opération, les forces spéciales en profitent pour faire leur première et unique prisonnier depuis le début de la « guerre contre l’Etat Islamique », et c’est une femme, la femme d’Abu Sayyaf. Cerise sur le gâteau, ils réalisent même une action humanitaire en libérant une jeune femme yézidi que l’affreux gardait comme esclave.

Pendant qu’à Washington, les officiels organisaient une campagne d’autosatisfaction et d’auto-félicitation, les responsables irakiens annonçaient que cet Abu Sayyaf n’avait jamais existé et que son vrai nom serait Nabil Saddiq Abu Saleh al-Jabouri.

D’autre part, selon le Guardian, Abu Sayyaf ne figure pas dans la liste des dirigeants de Daesh et aucune prime n’a été mise sur sa tête, contrairement à une dizaine d’autres de l’EI. Mais, pour le Pentagone, les questionnements et les doutes, c’est le problème des autres ; pour lui, l’essentiel était d’être dans la place, il y est, et pour longtemps.