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29 mars 2024

Accords de libre échange : accords coloniaux contre les peuples


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20 Mai 2015

Publié par Jean Lévy

 Accords de libre échange : accords coloniaux contre les peuples

Entre les lignes entre les mots

Les accords de libre-échange et le mécanisme de la dette constituent deux instruments de domination qui pérennisent la dépendance et le pillage des richesses des pays du sud

Attac livre ALE. FR

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« En pleine crise économique mondiale, qui frappe de plein fouet notamment les pays du Sud de l’Europe, l’Union européenne essaie d’imposer à ses voisins du Sud et de l’Est une nouvelle génération d’accords de libre-échange, dits Accords de libre-échange complets et approfondis (ALECA) visant à renforcer l’ouverture de ces pays aux marchés mondiaux et surtout à les arrimer plus solidement à l’Europe en mettant en place une harmonisation de leurs règlementations et législations avec les normes européennes. Des ALECA ont déjà été signés avec l’Ukraine et la Moldavie, ils sont en cours de négociation avec le Maroc et les suivants sur la liste, pour les pays sud-méditerranéens seront la Tunisie, l’Égypte et la Jordanie»

En avant propos, les auteur-e-s soulignent deux éléments majeurs : « toute réglementation, même décidée démocratiquement, peut être considérée comme un obstacle au commerce » et le mécanisme de « règlement des différends », c’est-à-dire l’arbitrage indépendant des juridictions nationales, l’arbitrage extralégal. L’objectif des accords est d’« étendre le champ possible des investissements et « sécuriser » la liberté et les bénéfices des investisseurs ». Il s’agit donc d’une véritable privatisation des choix et des droits applicables aux entreprises.

« Après avoir donné un aperçu sur les soubassements idéologiques qui étayent la frénésie libre-échangiste que nous connaissons à cette étape de la mondialisation néolibérale, nous tenterons de dessiner à grands traits un rapide bilan de l’impact des traités de libre-échange signés à ce jour par notre pays, de pointer le déni de démocratie qui entoure ce dossier, et d’analyser d’un peu plus près leur impact sur les questions agricoles, sur le secteur des services (à partir de l’exemple du secteur de la santé et de la question de la propriété intellectuelle), sur l’endettement du pays ainsi que sur la question de la circulation des personnes et le volet migratoire ».

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Je ne souligne que certains éléments analysés par les auteur-e-s : liberté de circulation des capitaux, liberté des investissements, liberté de circulation des biens et services et omission volontaire de quatre éléments fondamentaux : « la liberté de circulation des personnes, la question de la répartition, la question sociale et la question politique » ; droit de propriété intellectuelle, accès aux marchés publics, réexportation des bénéfices et non respect de la souveraineté alimentaire…

Les auteur-e-s parlent d’accentuation de la dépendance, de pillage des ressources, des effets des Plans d’ajustement structurel, d’activité de sous-traitance, des mécanismes de la dette, de codification d’acquis politiques et économiques de l’Union européenne, de privatisation et de délégation de la gestion des services sociaux, de «nouveaux évangélistes de marché », de secret, de démocratie et de droit à l’information bafoués, de la question agricole, des « techniques de la honte » abusives du principe de la propriété intellectuelle, d’endettement, de transferts de richesses…

Elles et ils insistent aussi sur les murs et les frontières, le « double grillage de séparation », les zones off-shore et les enclaves de non-droit, les migrant-e-s « disparu-e-s » en Méditerranée (en complément possible, voir les récents Migrants – Morts en Méditerranée : le déshonneur du Conseil européen ou la Déclaration sur les traversées en Méditerranée : migrants-morts-en-mediterranee-le-deshonneur-du-conseil-europeen/), les expulsions…

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En conclusion, les auteur-e-s soulignent les réalités des accords, « Ces accords sont en réalité de véritables leviers pour imposer toutes les réformes qui vont permettre d’ouvrir les pays « partenaires » aux appétits de la finance et du commerce internationaux », parlent de démocratie, de souveraineté…

« La question du libre-échange nous intéresse tous. Il importe de sortir de notre silence, de prendre et conquérir tous les espaces où, tous ensemble, marocains et marocaines, nous pourrons faire entendre notre voix, exiger l’arrêt des négociations, revenir sur de nombreuses clauses des accords précédents qui mettent en danger notre économie, hypothèquent l’accès de notre population à ses droits fondamentaux et mettent en péril la vie des personnes venues chercher au Maroc accueil, asile ou protection ».

Contre les constitutionalisations du capitalisme, le grand banditisme des entreprises et des instances européennes, les accords secrets non-démocratiques et toxiques, le mépris des choix possibles et de la souveraineté des populations, une brochure qui analyse les accords dits de libre-échanges et leurs conséquences. Une invitation à débattre et à imposer d’autres choix basés sur les souverainetés, les coopérations, les libres associations démocratiques… « chercher à satisfaire les besoins des populations et leurs aspirations, dans le cadre d’un usage raisonné et raisonnable des ressources naturelles, du respect de la nature et de l’amélioration de la qualité de vie de tous. Ce pourrait être ce que les sociétés andines appellent le « bien-vivre ».

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