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25 avril 2024

A Téhéran, des caricaturistes dénoncent la «vraie nature» de «Daech»


A Téhéran, des caricaturistes dénoncent la «vraie nature» de «Daech»

Envoyé par Ginette – 02/ 06/ 2015

Parce qu’«aucun être humain ne peut fermer les yeux face aux crimes» de «Daech», une quarantaine de dessinateurs ont participé à Téhéran à un concours de caricatures pour montrer «la vraie nature» des extrémistes.

Le concours, lancé la semaine dernière, a rassemblé près de 300 dessins de caricaturistes de presse venus de 43 pays (Brésil, Australie, Malaisie, Indonésie, Italie, Maroc…). La caricature de presse est une tradition en Iran.A Téhéran, des caricaturistes dénoncent la «vraie nature» de «Daech».

«Nous voulons montrer la vraie nature criminelle de Daech», l’acronyme arabe de l’Etat islamique (EI), affirme à l’AFP Massoud Shojaï-Tabatabaï, membre du comité d’organisation du concours, en marge de la cérémonie de remise des prix dimanche soir.

Et d’ajouter: «Elle porte le nom de l’islam mais n’a aucune relation avec cette religion, en voulant créer la division entre musulmans, entre les sunnites et les chiites. Nous voulons aussi dénoncer ses soutiens, les Occidentaux, les sionistes, les Etats-Unis».

L’Iran affirme que l’Occident, la Turquie, «Israël» et certains pays arabes ont «créé» l’Organisation radicale pour semer la discorde dans le monde musulman et détourner l’attention de la situation dans les territoires occupés et à Gaza.

Les dirigeants arabes, américains et israéliens sont souvent brocardés. L’ex-secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton tricote ainsi un pull-over siglé ISIS avec des points en forme de tête de mort. L’un des dessins primés représente aussi le Premier ministre britannique David Cameron affublé d’une queue de renard.

Les médias, et leur partialité face aux atrocités commises par les extrémistes, sont également dénoncés comme sur un dessin où un extrémiste tient à la main la tête d’une victime décapitée, mais pixélisée.

Serpent venimeux

Le premier prix revient à une caricature du roi Salmane d’Arabie saoudite, mi-homme tout sourire, mi-serpent à sonnette. «Les Arabes et les musulmans doivent connaître la cruauté de Daech, qui tue des femmes et des enfants», dit l’auteur, Sharham Shirzadi, producteur de films d’animation à la télévision d’Etat. «Je montre le roi Salmane, qui a beaucoup de soutiens parmi les Occidentaux, comme il est en réalité. Un serpentA Téhéran, des caricaturistes dénoncent la «vraie nature» de «Daech». venimeux qui sourit mais qui peut tuer».

Le second prix est un portrait d’Abou Bakr al-Baghdadi, «calife» autoproclamé qui règne sur les territoires occupés par les extrémistes. Il porte une barbe faite de lames de couteau. A l’arrière-plan, du sang dégouline sur un mur recouvert d’étoiles de David.

«Nous, les dessinateurs, devons faire tout ce que nous pouvons pour informer», explique à l’AFP Behzad Bigdeli, un participant iranien. «Les caricatures ont plus d’impact que le texte, ou les photos qui peuvent faire beaucoup pour décrire l’horreur. Mais les caricatures ont un côté comique qui reste dans l’esprit des gens».

Joker, un dessinateur birman, dépeint un extrémiste dont la tête est décapitée par le trait rouge du crayon de l’auteur alors qu’il s’apprête à égorger sa victime.

Interrogé sur le caractère politique de la compétition, il admet que «chaque pays organise ses concours selon ses opinions politiques, c’est naturel. Mais le principal message, c’est de montrer les vrais crimes de Daech».

Naji Bennaji, célèbre caricaturiste marocain invité, assure que «Daech est un danger pour le monde, on l’a vu avec l’attentat de (l’hebdomadaire satirique français) Charlie Hebdo. Il faut se serrer les coudes».

«Je veux dire aux gens +méfiez-vous, ne donnez pas d’argent aux terroristes, donnez à la Palestine+», lance-t-il.

L’un de ses dessins représente un émir du Golfe étendant ses bras en forme de pompe à pétrole. L’un remplit de billets de banque un sac tenu par un extrémiste armé. L’autre ne déverse rien dans un sac tenu par trois enfants portant le keffieh palestinien.

  • Ginette Hess Skandrani

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