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25 avril 2024

Mort de la science au WTC, le 11 septembre 2001


 

Mort de la science au WTC, le 11 septembre 2001

Kevin Ryan fait le point sur des années de désinformation scientifique à propos du 11 septembre 2001

par Kevin Ryan – 13 juin 2015.

La science a connu maints détournements politiques au cours de l’histoire. Toutefois, le cas le plus éclatant de pseudoscience à motivation politique —à laquelle s’est employé le gouvernement américain pour expliquer la destruction du World Trade Center (WTC)— continue d’être ignoré par de nombreux scientifiques. Au moment du dixième anniversaire de l’introduction de ce récit, il est bon de passer en revue quelques exemples historiques de fausse science employée pour des fins politiques, et ce que sont les critères de cet abus.

Dans le livre Merchants of Doubt paru en 2010, Naomi Oreskes et Erik Conway décrivent plusieurs autres exemples de détournement de la science, de 1950 à nos jours. Ils montrent comment des scientifiques très respectés ont participé à des efforts clairement non scientifiques de promouvoir les agendas des grandes entreprises et des gouvernements puissants. Parmi ces exemples, le détournement de la science par l’industrie du tabac pour obscurcir les liens entre l’usage du tabac et le cancer, l’emploi de scientifiques par le complexe militaro-industriel pour soutenir la Guerre des étoiles, scientifiquement indéfendable, et plusieurs détournements des sciences de l’environnement.

Oreskes et Conway posent clairement que la science relève de la preuve. « Elle relève d’affirmations qui ont pu être et qui ont été testées scientifiquement —par essais, expériences et observations—, dans des recherches soumises à examens critiques par un jury de pairs scientifiques. » Dans les sciences, si des essais réalisés ne soutiennent pas une hypothèse, cette hypothèse doit être rejetée. Si des résultats échouent à l’examen d’un comité de pairs par manque de preuve ou par découverte de preuves qui les contredisent directement, ces résultats doivent être rejetés.

À partir du lysenkoïsme et dans les exemples fournis par Oreskes et Conway, la pseudoscience motivée politiquement se manifeste selon les caractéristiques suivantes :

Un manque d’essais expérimentaux,
Des résultats d’expériences ignorés ou contredits par les conclusions,
Un manque d’examens critiques par des pairs, ou des observations des pairs ignorées,
Des résultats qui, par rétention de données, ne peuvent être répliqués ou réfutés,
Des résultats faux soutenus par de la propagande commerciale ou médiatique,
Des hypothèses soutenues par des preuves mais ignorées.

Chacune de ces six caractéristiques sont manifestes dans l’enquête gouvernementale américaine sur ce qui s’est passé au WTC le 11 septembre 2001. Cette enquête, conduite par le National Institute for Standards and Technology (NIST), présente bien des points communs avec les exemples données par Oreskes et Conway. Comme avec la fausse science qui a soutenu l’usage du tabac, des millions de vies ont été conséquemment perdues —et dans ce cas, dans une « guerre contre la terreur ». Comme pour le soutien à la Guerre des étoiles, l’abus a consisté à favoriser le complexe militaro-industriel. Et comme dans les exemples environnementaux, les manipulations du NIST touchent chaque personne sur la planète en justifiant une guerre sans fin.

En termes d’expérience historique, la destruction des trois gratte-ciel du WTC est sans précédent. Aucun grand immeuble n’a jamais subi d’effondrement total pour aucune raison autre que la démolition contrôlée et aucun n’en a subi depuis lors. En termes d’observation, presque quiconque examine les vidéos de ce jour reconnaît les nombreuses similarités qu’elles présentent avec la démolition par explosifs. La preuve peut-être la plus flagrante de la théorie de la démolition est que les rapports du NIST sur le WTC, qui ont pris sept années pour être produits, présentent tous les six caractéristiques d’une pseudoscience à motifs politiques :

Un manque d’essais expérimentaux :

Le NIST n’a pas réalisé d’expérience physique pour soutenir ses conclusions sur le Bâtiment 7 du WTC. Sa conclusion première, selon laquelle quelques poutres de planchers ont subi une dilatation thermique linéaire résultant dans un cisaillement de nombreuses connexions structurelles, aurait pu facilement être confirmée par des tests physiques, mais ceux-ci n’ont pas été réalisés. Qui plus est, d’autres scientifiques ont réalisé des tests dans le passé, mais ceux-ci ne corroborant pas les conclusions du NIST, ont été ignorés (voir les commentaires ci-après sur les examens par des pairs).

Des résultats d’expériences ignorés ou contredits par les conclusions :

• Pour les Tours jumelles, les essais de température réalisés sur les quelques échantillons d’acier conservés ont suggéré que l’acier n’a atteint qu’environ 260°C. Soit plus de 540°C sous la température nécessitée pour ramollir l’acier et le rendre malléable —condition essentielle de l’hypothèse du NIST. Le NIST a répondu en exagérant les températures dans son modèle informatique.

• Une autre condition essentielle de l’explication du NIST pour les Tours jumelles était que la contrainte thermique avait fait fléchir drastiquement les complexes de planchers. Les essais sur des modèles de planchers conduits par Underwriters Laboratories, où je travaillais, ont montré que les complexes de planchers n’auraient pas fléchi de plus de dix centimètres, même après suppression de la protection ignifuge et l’exposition à des températures très supérieures à celles existant dans les bâtiments. Le NIST a répondu en exagérant les résultats dans son modèle informatique —affirmant que le fléchissement allait jusqu’à un mètre.

• Après les critiques sur son rapport préliminaire d’avril 2005, le NIST a tranquillement ajouté une courte notice descriptive d’essais de coups de feu pour évaluer les pertes de protection ignifuge dans les tours. Ces résultats n’ont pas davantage validé les conclusions du NIST, les explosions des coups de feu ne reflétant pas la distribution ni les trajectoires des débris d’avions. De plus, les essais suggéraient que l’énergie requise pour « arracher de larges portions » de protection ignifuge sur cinq étages de 4000 m2 —requise par les conclusions du NIST— n’était tout simplement pas disponible.

Un manque d’examens critiques par des pairs, ou des observations des pairs ignorées :

Le NIST a publié ses propres rapports sur le WTC et son travail n’a donc pas été soumis à examen par ses pairs comme c’est le cas pour toute science légitime. Les gens et les firmes impliquées dans l’enquête du NIST étaient soit des employés du gouvernement soit des entrepreneurs œuvrant pour le gouvernement et donc des participants non objectifs.

En termes d’examen par des pairs, la communauté internationale des constructeurs n’a guère changé ses normes à la suite des causes officielles de destruction du WTC citées par le NIST. De plus, aucun bâtiment existant n’a été modifié afin d’assurer qu’il ne succomberait pas à ces mêmes causes supposées.

Le NIST a donné un temps de commentaire au public sur ses rapports préliminaires, mais les commentaires fournis par ceux qui ne se soumettaient pas au gouvernement ne confortaient pas les conclusions du NIST. Dans certains cas, comme sur l’affirmation par le NIST d’une dilatation linéaire dans le WCT7, des scientifiques indépendants ont soumis des commentaires sur des tests physiques qu’ils avaient réalisés (ce que le NIST n’a pas fait) contredisant directement les conclusions du NIST.

Il y a eu une exception importante au refus par le NIST de considérer les commentaires du public. Après les commentaires largement diffusés d’un professeur de physique, le NSIT a été forcé d’admettre que le WTC 7 a été en chute libre sur une distance verticale équivalente à huit étages au moins. Depuis, les ingénieurs structure ont remarqué que des centaines de boulons haute résistance et des rivets en acier auraient dû sauter en même temps pour qu’une section de huit étages du bâtiment s’effondre ainsi sans résistance.

Des résultats qui, par rétention de données, ne peuvent être répliqués ou réfutés :

Le NIST ne partagera pas ses modèles informatiques avec le public. En réponse à une requête en vertu de loi sur la liberté d’information (Freedom of Information Act), un porte-parole du NIST a déclaré que révéler les modèles informatiques pourrait “mettre en péril la sécurité publique”. Parce que les conclusions du NIST reposent entièrement sur ces modèles informatiques, ils ne peuvent être vérifiés ou réfutés par des scientifiques indépendants.

Des résultats faux soutenus par de la propagande commerciale ou médiatique :

Comme avec la propagande soviétique soutenant le lysenkoïsme et la propagande commerciale de l’industrie du tabac, la pseudoscience du NIST a été soutenue largement et sans états d’âme par les médias grand public. Hearst Publications, la British Broadcasting Corporation (BBC), la revue Skeptic, sont des exemples de médias qui se sont efforcés d’empêcher tout questionnement du récit officiel et ont écarté l’attention de ses contradictions flagrantes.

Comme l’indique le rythme de publications de ses rapports, le NIST dépendait de ce support médiatique. Son rapport final est apparu au bon moment par rapport à une double finalité politique : coïncider avec le septième anniversaire du 11 septembre, et donner l’apparence que l’affaire était close à la fin du mandat Bush. La synchronisation des autres rapports du NIST a coïncidé avec d’autres moments politiques : le rapport préliminaire sur les tours en octobre 2004 juste avant l’élection ; le rapport final sur les tours juste avant le quatrième anniversaire du 11 septembre ; et les premières « réponses du NIST aux questions les plus fréquentes (FAQ) » juste avant le cinquième anniversaire. Tous sont datés en rapport à des échéances politiques.

Les dates de publication de rapports ont donné le temps aux médias de présenter rapidement l’histoire officielle, pendant que l’attention du public était plus grande, mais sans laisser de temps à la critique pour s’exprimer. Avec le rapport sur le WTC7, le public n’a eu que trois semaines avant le 11 septembre 2008 pour s’exprimer sur un texte qu’il avait fallu presque sept ans pour élaborer.

Des hypothèses soutenues par des preuves mais ignorées :

Pendant les sept années où il a enquêté, le NIST a ignoré l’hypothèse évidente de destruction des bâtiments du WTC : la démolition. Cette évidence comprend :

• Le mouvement de chute libre, ou de quasi-chute libre des trois bâtiments (maintenant admise par le NIST),

• Les évidences, données par des photographies ou des vidéos, de démolitions caractérisées pour les Tour jumelles comme pour le WTC7,

• Des témoignages oculaires de la part de nombreuses personnes présentes sur place, ou averties qu’une démolition allait avoir lieu,

• Le témoignage expert de milliers d’ingénieurs et architectes qui appellent à une nouvelle enquête,

• La science validée par les pairs qui soutient la théorie de la démolition, y compris quatorze points d’accord entre le NIST et des chercheurs indépendants, des anomalies environnementales qui indiquent l’emploi de matériaux thermitiques, et des résultats qui confirment la présence de nanothermite dans la poussière du WTC.

Les rapports sur le WTC produits par le NIST constituent les exemples les plus évidents de pseudoscience de l’histoire. Les essais expérimentaux qu’il a réalisés dans le champ de la physique ne justifient pas ses conclusions. Les rapports n’ont pas été examinés par des pairs et les commentaires du public qui les contestent ont été ignorés. Le NIST ne partagera pas ses modèles informatiques —dernière évidence alléguée à l’appui de ses conclusions— avec le public, rendant invérifiables ses conclusions.

Ces faits flagrants devraient être immédiatement identifiables par tout scientifique et, compte tenu des effets sans précédent résultant de la Guerre contre la terreur, ce détournement de la science devrait être à la base d’un tollé de la communauté scientifique. Qu’il n’en soit pas ainsi —Oreskes et Conway eux-mêmes ignorant cet exemple pourtant criant— indique que de nombreux scientifiques ne peuvent toujours pas, en 2015, reconnaître la fausse science, ou ne peuvent en parler par peur d’être socialement rejetés. Il est possible que notre société n’a pas assez souffert pour obliger les scientifiques à sortir de leur espace de confort et à contester une telle exploitation de leur profession. S’il en est ainsi, le détournement de la science à des fins politiques
et commerciales ne peut que s’aggraver.

Kevin Ryan

Traduction Christophe

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