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29 mars 2024

France : 1,5 million de mètre cubes de déchets radioactifs, trois fois plus en 2080


France : 1,5 million de mètre cubes de déchets radioactifs, trois fois plus en 2080

Publié par wikistrike.com – 6 Juillet 2015

La France compte actuellement 1,5 million de m3 de déchets radioactifs et ce chiffre devrait tripler à l’horizon 2080 lorsque toutes les installations actuelles auront terminé leur vie, selon l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).

Aux alentours de cette date, la France devrait compter 4,3 millions de m3 de déchets nucléaires. Ces prévisions à l’échéance de la fin de vie du parc nucléaire actuel, incluent l’EPR, le réacteur de troisième génération en construction à Flamanville dans la Manche.

« Sur ce total, 4,1 millions seront des déchets de très faible activité (TFA) et de faible et moyenne activité à vie courte (FMA-VC) dont la majorité viendront du démantèlement des installations nucléaires« , précise à l’AFP Michèle Tallec, de l’Andra.

Dans son inventaire triennal rendu public mercredi, cet établissement public a répertorié précisément 1,46 million de mètres cube de stocks de déchets radioactifs en tous genres sur le territoire français, au 31 décembre 2013, contre 1,32 million à fin décembre 2010.

Entre ces deux dates, 140.000 m3 de déchets radioactifs ont été produits. « Cette augmentation de volume est conforme aux prévisions et est due à la production courante des différents secteurs qui utilisent la radioactivité« , indique Mme Tallec, responsable du service de l’inventaire.

Soixante pour cent de ces déchets proviennent du secteur électronucléaire, 27% de la recherche, 9% de la défense, 3% de l’industrie non nucléaire et 1% du secteur médical.

En France, la production de déchets radioactifs représente l’équivalent de 2 kg par an et par habitant, rappelle Mme Tallec.

L’inventaire est un outil de gestion et un moyen d’anticiper les besoins de stockage pour l’avenir mais aussi une source d’informations pour le public, souligne l’Andra.

Le rapport sera disponible sur un nouveau site dédié (inventaire.andra.fr) à compter du 8 juillet, « dans un souci de transparence », précise Mme Tallec.

Les déchets radioactifs sont de nature très diverse et ne présentent pas tous les mêmes risques.

Les plus dangereux, les déchets de haute activité (HA), représentent 0,2% du volume (3.200 m3 fin 2013) mais près de 98% de la radioactivité. Ils sont issus pour l’essentiel du traitement des combustibles usés dans les réacteurs nucléaires français.

Les déchets radioactifs de moyenne activité à vie longue (MA-VL) représentent 3% des volumes (44.000 m3) et 2% de la radioactivité. Ils sont notamment issus des gaines entourant les combustibles nucléaires.

Les déchets HA et MA-VL ont vocation à être enfouis à grande profondeur à Bure (Meuse) dans le Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) actuellement étudié par l’Andra. La demande d’autorisation pour ce projet controversé sera soumise en 2017 à l’Agence de Sûreté nucléaire (ASN).

En attendant, ils sont entreposés sur les sites où les colis de déchets sont produits, à La Hague (Manche) et Marcoule (Gard).

A l’horizon 2080, les déchets HA et MA-VL représenteront environ 80.000 m3 « dont quasiment un tiers sont déjà produits », souligne l’organisme.

L’inventaire confirme également l’important volume de déchets qui proviendra du démantèlement des installations nucléaires après 2020. Ces déchets sont, pour la très grande majorité d’entre eux, de très faible activité et de faible et moyenne activité à vie courte.

« Il faut optimiser la gestion de ces déchets« , souligne Mme Tallec car les centres de stockage de l’Andra dans l’Aube risquent d’être saturés. « Toute la chaîne doit se mobiliser« . En gros il faudra notamment faire du « tri sélectif » pour limiter les volumes de déchets radioactifs.

L’Andra a également étudié deux scénarios pour les déchets selon ce que sera la politique énergétique française dans quelques décennies.

Le premier, qui se base sur la poursuite de la production thermonucléaire et le traitement des combustibles usés, « sous-entend le déploiement d’un nouveau parc de réacteurs » car il faudra utiliser les matières issues du retraitement, considère l’agence.

Le second, qui étudie les conséquences de l’arrêt du nucléaire, impliquerait notamment que les combustibles usés soient alors stockés en profondeur dans le centre Cigéo.

Source Aux Frontières de la Science

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