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25 avril 2024

M. Ramtane Lamamra à propos de la récente « sortie » de M. Sarkozy


 

M. Ramtane Lamamra à propos de la récente « sortie » de M. Sarkozy 

« Tenter de régénérer la pensée coloniale est un exercice stérile ».


D.R

En visite à Paris, M. Ramtane Lamamra, ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationales, nous a accordé un entretien – ainsi qu’à d’autres titres nationaux- au cours duquel il a abordé le cadre dans lequel se situe sa visite ainsi que les principales questions discutées avec son homologue français, M. Laurent Fabius. Qualifiant la récente « sortie » de Nicolas Sarkozy sur l’Algérie à partir de la Tunisie de « malvenue », il a ajouté que tenter de faire régénérer la pensée coloniale, complètement disqualifiée par l’histoire, à travers une manipulation de la géographie, constitue « un  exercice stérile ».

Dans quel cadre s’inscrit votre visite à Paris ?

Il s’agit d’assurer le suivi des orientations que les présidents Abdelaziz BOUTEFLIKA et François HOLLANDE ont donnés aux deux ministres lors de leur rencontre le 15 juin dernier à Alger. Ces orientations portent à la fois sur la gestion des dossiers de coopération économique entre les deux pays et sur la poursuite des consultations politiques sur plusieurs questions régionales et internationales d’intérêt commun tels que la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation au Mali, les efforts tendant à la réconciliation et à la paix en Libye ainsi que la situation en Palestine et dans le monde arabe et la lutte contre le terrorisme.

Avez-vous abordé avec votre homologue français la « sortie « récente de Nicolas Sarkozy sur l’Algérie ?

Cette sortie est malvenue. Il est tout à fait légitime de poser, à cet égard, la question de savoir si la pensée coloniale que l’histoire a complètement disqualifiée ne serait pas en train de tenter de se régénérer à travers des exercices stériles de manipulation de la géographie.

Avez-vous discuté des questions liées à la circulation des personnes entre les deux pays ?

Oui absolument. J’ai reçu des assurances que les autorités françaises compétentes sont activement saisies de la question et que des instructions sont données aux services et aux organes concernés afin de veiller à ce que les circonstances particulières liées à la délivrance des passeports biométriques aux citoyens algériens ne soient pas marquées par des entraves et à des difficultés à l’occasion de leur déplacement dans les prochains mois. J’ai bon espoir que ces questions soient traitées avec le souci d’éviter des désagréments inutiles et indus aux voyageurs dans les deux sens.

Vous avez participé à Paris à l’invitation de Laurent Fabius, il y a deux jours à des consultations informelles préparatoires à la COP 21 ? Qu’en est-il des sujets discutés et des conclusions auxquelles ont abouties ces discussions ?

La rencontre qui a réuni les Ministres d’une cinquantaine de pays dont l’Algérie à l’initiative de Laurent Fabius, à ce stade de la préparation de la Conférence sur les changements climatiques, est à mon sens une initiative bien avisée. Le processus technique de la négociation que préside l’Algérie et les USA est en bonne voie mais il est approprié et opportun que des questions politiques fondamentales qui conditionnent le succès du Sommet de Paris soient traitées d’ores et déjà à un niveau ministériel. L’exercice qui vient d’avoir lieu est de ce point de vue très prometteur parce qu’il a jeté les bases de compromis possibles sur des questions clés telles que la différenciation des obligations des pays développés et des pays en voie de développement ,de l’adaptation des énergies renouvelables pour répondre aux défis de la réduction des gaz à effet de serre ou encore les questions de financement et de transfert de technologie au bénéfice des pays en voie de développement et plus particulièrement les pays africains. Il s’agira de poursuivre ces efforts au niveau des Ministres comme au niveau des experts pour pouvoir mettre progressivement en place une base consensuelle de négociation sur laquelle les chefs d’Etat et de Gouvernement bâtiront un nouveau régime climatique international qui engagera l’avenir de l’humanité pour les prochaines décennies. L’Algérie qui dispose de nombreux atouts tant en ce qui concerne le gaz naturel que s’agissant des capacités en matière d’énergies renouvelables, entend apporter une contribution significative à cette œuvre de grande envergure.

D.R

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