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25 avril 2024

Sur les massacres de migrants en Méditerranée : les responsables sont les patrons, l’OTAN, et les médias.


Sur les massacres de migrants en Méditerranée : les responsables sont les patrons, l’OTAN, et les médias.

3 Août 2015 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #GQ, #Economie

Lampedusa, avril 2015

Lampedusa, avril 2015

Sur les massacres de migrants en Méditerranée

Le terme « massacre » est parfaitement adéquat : les noyades en Méditerranée font écho aux meurtres de masse perpétrés par les mafias mexicaines contre les migrants.

Les responsables des milliers de morts noyés en Méditerranée chaque année sont dans l’ordre : les patrons européens qui recherchent de la main d’œuvre bon marché et dérégulée; les pays de l’OTAN qui ont déstabilisé et ravagé une demi douzaine de pays notamment depuis quatre ans, d’où proviennent les réfugiés : Libye, Syrie, Irak, Mali, etc ; la propagande des médias globaux et le spectacle occidental-libéral qui fait miroiter l’Europe comme un Eldorado; rien n’a changé à cet égard depuis la Guerre Froide, quand les médias incitaient les citoyens de la RDA à franchir le « Mur de Berlin ».

Les migrations Sud-Nord sont donc organisées par la bourgeoisie du nord, contre le prolétariat local, mais aussi contre les nations du Sud qui sont privées de leurs travailleurs les plus qualifiés et les plus dynamiques. Le pillage des ressources humaines du Sud est un des principaux objectifs de l’impérialisme.

Des mesures de sauvetage d’urgence doivent être diligentées pour faire cesser cette tragédie au large de la Sicile. Mais il ne faut pas être naïf : les images terribles des naufragés sont utilisées par les médias dans une campagne implicite pour la liberté de circulation internationale de la main d’œuvre. Il ne faut pas se faire manipuler par « la loi du cœur » des capitalistes.

Loin de pousser à l’ouverture des frontières les communistes devraient à mon sens revendiquer l’arrêt de l’immigration nette jusqu’au retour du plein emploi, dans l’intérêt des classes populaires du Nord, et des migrants provenant du Sud déjà installés. Cet arrêt peut être obtenu facilement en réprimant sans pitié les employeurs de main d’œuvre clandestine et les réseaux mafieux qui organisent les passages.

L’arrêt de l’immigration faciliterait l’intégration des immigrés déjà présents. En effet, les immigrés de la génération précédente sont mis en concurrence avec les nouveaux arrivants, et leurs enfants quand il sortent de l’école sans qualification sont mis en concurrence avec les « sans papiers » que les patrons (des secteurs construction, restauration, transports, agriculture, nettoiement) et les classes moyennes (qui emploient gardiens, réparateurs, baby-sitters, employés de maisons, domestiques) préfèrent à l’embauche, quand ils n’organisent pas directement leur arrivée.

L’arrêt de l’immigration, ou non, est une question qui divise actuellement la gauche suivant une ligne de classe. Mais comme disait Mao, « le peuple voit juste ».

La question de l’immigration n’est pas une question identitaire, ni une question relevant de la morale des droits de l’homme, mais une question économique et sociale dont la solution peut varier suivant la conjoncture. En période de chômage de masse, elle devrait être limitée. Ceux qui alors à l’extrême gauche par bêtise et par narcissisme en font un tabou sont des apprentis sorciers qui ouvrent un boulevard à l’extrême droite et à l’intégrisme.

GQ, 26 avril 2015

PS. Ceux qui amalgament cette position avec celles de l’extrême droite voudraient pratiquer une sorte de mac-carthysme préventif, pour imposer leur langage gauchiste-moralisant dans le discours militant et se maintenir à l’écart du prolétariat réel, qui n’est jamais envisagé par eux qu’à travers des prismes communautaristes compassionnels et paternalistes. Il est pourtant effectif et prouvé depuis trente ans que le soutien à la libre circulation de la main d’œuvre provoque le rejet total et immédiat par la classe ouvrière. Les « antifas » impubères et les pourfendeurs d’une l’islamophobie en l’occurrence parfaitement imaginaire sont des idiots utiles au libéralisme et au fascisme, reflétant l’aveuglement intéressé des nouvelles couches moyennes identifiées par Clouscard dans Métamorphoses de la lutte des classes en 1996 (celles qui se scandalisent si facilement : « Quoi?!!, Moi, couche? moi, moyen!? »).

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