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19 avril 2024

Violences au Maroc: Attention aux tcharmilistes !


Violences au Maroc: Attention aux tcharmilistes !

Publié par Gilles Munier sur 6 Août 2015, 05:09am

Catégories : #Maroc

Violences au Maroc: Attention aux tcharmilistes !

Par Gilles Munier/

Imaginez une bande d’individus hurlants, armée de sabres et de poignards, fondant sur vous ou votre famille pour vous détrousser, ou pire… Non, ce ne sont pas des djihadistes de l’Etat islamique et cela se passe pas au Proche-Orient ou en Libye, mais au Maroc : ce ne sont des adeptes du Tcharmil*, une nouvelle forme de banditisme lancée par des voyous dopés aux psychotropes (selon leurs détracteurs).

Le Tcharmil s’est répandu dans tout le royaume chérifien : Casablanca, Rabat, Fès, Tanger, Marrakech, mais aussi Agadir et Al Hoceima ont été touchées par le phénomène. Les cibles des tcharmilistes sont des passants, des passagers de bus et de trains, des baigneurs ou mêmes des joueurs de football.

Le 11 juillet dernier, à Fès, une des victimes a été grièvement blessée ; quelques jours plus tard, sur une plage de Rabat, des estivants qui refusaient de se laisser dépouiller, se sont retrouvés à l’hôpital. Deux semaines plus tard, lors de l’attaque du train Casablanca-Fès, les agresseurs ont tenté de violer une jeune fille.

Ce genre d’attaques dure depuis quelques années. En dépit des instructions données par le roi Mohammed VI pour stopper cette « mode », le phénomène a pris de l’ampleur. Dimanche dernier, pour « renforcer le sentiment de sécurité » dans le pays et tranquilliser les touristes étrangers, la DGSN (Direction générale de la sûreté nationale) a raflé « 1294 individus impliqués dans des actes criminels ». Des jeunes, visés en raison de leur coupe de cheveux extravagantes, signe de reconnaissance adopté par certains tcharmilistes, étaient peut-être dans le lot.

Pas sûr que ces arrestations soient suffisantes pour impressionner ceux qui rêvent de chausser des Nike et de porter des survêtements de grandes marques sans avoir un dirham en poche ou, plus prosaïquement, qui rackettent des touristes ou des bourgeois marocains pour nourrir leur famille.

Quand le Tcharmil ne sera plus à la mode, la mal vie étant toujours présente, la corruption du Makhzen toujours criante, certains tcharmilistes vieillis, ou passés par la case prison, seront mûrs pour rallier une organisation islamique radicale. Signes qui ne trompent pas : des cellules dormantes salafistes ont été démantelées et plus d’un millier de Marocains, originaires comme eux des quartiers pauvres des grandes villes, combattent déjà au sein de l’Etat islamique ou du Front Al-Nosra.

*Expression en dialecte marocain tirée du nom de la tcharmila, une marinade épicée pour viande émincée avec un grand couteau.

Photo : Jeunes adeptes du Tcharmil

Vidéo (13’14) : « Tcharmil, mode ou criminalité ? » (Scènes filmées de « Tcharmil » à 5’)

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