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26 avril 2024

A propos des « conversions » forcées dans les péplums de DA’SH (Syrie, Libye, Irak)


 

A  propos des « conversions » forcées dans les péplums de DA’SH (Syrie, Libye, Irak)

18/09/2015

PAR LES PACIFISTES DE TUNIS

Aujourd’hui, RT (Arabique) a diffusé un reportage dans le village de ‘Ur (ou ‘Awr) en Egypte auprès des proches des travailleurs coptes assassinés en Libye par le Service de Communication Politique de DASH. Bon, c’était presque parfait avec tant les villageois chrétiens que musulmans partageant les mêmes sentiments (photo: l’une des veuves de martyrs lors de la messe célébrée dans le village).

Le réflexe attendu après le stimulus médiatique autour du forfait de DA’SH, c’était bien entendu que l’islam est bien la religion de la sauvagerie.

Il y a quelque temps, Tunisie Secret avait, à l’aide d’un photomontage (une Chrétienne défigurée avec un crucifix planté dans sa bouche, à propos duquel l’auteur canadien avait ultérieurement protesté auprès de TS…) relancé sa rengaine contre l’islam…

TS prétendait que la chrétienne n’avait pas voulu se convertir de force et avait préféré la mort. Les gogos lecteurs de TS n’avaient pas réagit sur ce point.

Or, tous les historiens sérieux, même athées et orientalistes (voir BERNARD LEWIS par exemple), savent que l’expansion de l’islam, au cours des 14 siècles, ne s’est pas du tout et jamais faite de cette manière mensongère et caricaturale.

Les Chrétiens ou autres religions soumises avaient en fait le choix entre la conversion (par conviction et librement – c’est très important), le paiement du fameux impôt (jizya – qui était en fait un impôt non pas individuel due par une communauté donnée et dont la raison d’être était de couvrir les frais de la protection, y compris militaire, assurée à leur communauté par l’Islam) mais jamais la mort « sans autre forme de procès ». C’est une nuance de taille.

Or, dans le reportage de RT, un religieux copte s’est exprimé en se permettant d’affirmer que DA’SH avait en fait renouvelé la sommation faite aux Chrétiens il y a 14 siècles: « se convertir, payer la jizya ou mourir ».

Or, payer la jizya n’a aucun sens pour un groupe d’une dizaine de prolétaires chrétiens contraints, à cause des lois du Capital, d’aller chercher du travail dans un autre pays. DASH aurait donc mis les travailleurs coptes devant la seule alternative: se convertir ou mourir.

L’étrange curé copte ajouta (comme la chrétienne syrienne imaginaire de TS) qu’ils auraient choisi de mourir.  C’est absolument ridicule et RT ne l’a pas remarqué.

Imaginez que vous êtes copte et que des types arrivent chez vous avec des grands couteaux et vous mettent devant le fameux choix (ridicule). Pour sauver votre vie, vous pouvez « jouer le jeu » et dire: « d’accord » (sans y « croire », cela va de soi).

Théoriquement, pour devenir musulman, il faut affirmer (en réalité de manière tout à fait assumée et convaincue et devant une autorité digne de ce nom, sûrement pas à portée des armes d’assassins habillés en noir): « J’atteste qu’il n’y a de dieu que Dieu ». Jusque là ça va. Il faut ajouter « et que Muhammad est Son Prophète » (Shahada). Là, ça va un peu moins si on est chrétien mais, bon, pour sauver sa propre peau, il est surement logique de le faire. Une fois loin de ces gens, vous avez alors la vie devant vous pour vous rétracter et revenir à votre religion si tant est que vous l’ayez un jour quittée, n’est-ce pas?

Qui va vous dire: « Mais vous n’êtes pas honnête, vous n’êtes pas un vrai chrétien. Vous avez menti en prononçant la Shahada des Musulmans ! » ? Personne, c’est évident.

Comme en mathématiques, l »inverse est vraie. Un musulman enlevé par un DASH « chrétien » (ça n’existe pas encore mais ça viendra peut-être un jour) peut très bien, sous la contrainte d’un sabre et d’un goupillon, réciter, même allègrement, le « Notre Père qui est aux cieux », voire se faire baptiser.

Où résiderait le problème « éthique » ? Une fois libre, chacun est libre de revenir à sa propre religion. Vous n’êtes même pas obligé de raconter cette histoire à qui que ce soit puisque, déjà, au fond de vous-même, vous êtes persuadé que vous l’avez fait, non par conviction mais sous la menace.

En conclusion, nous vivons au temps de l’impérialisme le plus délirant et nous sommes en plein racontage d’histoires (« story-telling ») et ça marche…

Les masses télévisées gobent ces trucs en faisant référence à une Histoire ancienne pleines de clichés. Le groupe de la CIA nommé DA’SH l’a bien compris. Ses mises en scène sont typiques des grand péplums hollywoodiens.

Par Les Pacifistes de Tunis (écrits sur le vif)

 

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