“La prochaine crise de réfugiés, ce sera le Yémen”, prédit le spécialiste du Moyen-Orient Juan Cole dans le magazine américain The Nation. Il rappelle que “depuis le début de l’intervention militaire [saoudienne, en mars 2015], le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays est en forte hausse, avec 1,5 million de personnes”.

De même, “quelque six millions de personnes ne sont plus très loin de connaître la famine”. Car la coalition arabe dirigée par les Saoudiens a imposé un blocus aérien, maritime et terrestre, arguant qu’il fallait empêcher d’éventuelles livraisons d’armes iraniennes à la rébellion houthistes. Or avant la guerre, le Yémen dépendait à quatre-vingt-dix pour cent des importations pour couvrir ses besoins alimentaires.Aussi, selon The Nation, “plus de 125 000 personnes ont déjà quitté le pays, et des milliers d’autres suivent chaque semaine, embarquant sur des cargos vers Djibouti et la Somalie, pour ensuite essayer de rejoindre l’Egypte, [puis l’Europe]. Et, si la coalition arabe dirigée par l’Arabie Saoudite devait réussir à conquérir [la capitale du Yémen] Sanaa, comme elle s’y est engagée, le zaïdites [base sociale des houthistes, nombreux dans la ville] se mettraient eux aussi à fuir par milliers.”