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24 avril 2024

Voter c’est entrer dans un casino


Voter c’est entrer dans un casino

par Jean Keim – lundi 21 septembre 2015

IL FAUT ARRÊTER DE DIRE « IL FAUT », NOS CERTITUDES S’OPPOSENT À D’AUTRES CERTITUDES, AVOUONS QUE NOUS SOMMES PERDUS QUE NOUS NE SAVONS PLUS QUOI FAIRE, ALORS FAISONS UNE PAUSE.

Ce qui suit n’est pas un article donnant par le menu détail la liste et la cause de tous les mensonges, dissimulations, injustices et autres malversations qui caractérisent le monde politique en plein délitement, pas plus qu’une analyse détaillant complaisamment un aspect particulier de ces déviances, nous connaissons plus ou moins le contexte et nous sommes un certain nombre à nous demander si c’est être sain d’esprit que de déposer un bulletin dans l’urne qualifiée de républicaine et démocratique ; ce qui est incontestable est que nous avons le système que nous méritons et que notre participation électorale entretient.
Nos choix politiques ne sont pas seuls en cause mais le seul fait de voter est déjà lourd de sens.

Un certains nombres d’incuries — c’est un euphémisme, caractérisent notre démocratie, en particulier :
Il est impossible de mettre autrui en servitude sans lui nuire alors pourquoi acceptons-nous à notre détriment la gouvernance faussement démocratique mais présentée comme telle qui est celle de la France actuellement … et ceci depuis fort longtemps ? Depuis finalement la première république de 1792, les régimes antérieurs n’ayant jamais eu l’hypocrisie de prétendre servir la liberté.
Le mensonge est, nous le constatons, la norme en politique alors pourquoi tolérons-nous de celle-ci des promesses pipées d’avance ?

Des hommes politiques ont eu une conduite délictueuse et néanmoins après une légère remontrance de leurs pairs complices (quelque chose comme : tu as manqué de roublardise et tu t’es fait prendre !) et une condamnations légère ou inexistante de la justice qui ne les met pas hors d’état de nuire à nouveau, passé un temps de jachère nous les retrouvons candidats pour un nouveau mandat, alors pourquoi leur accordons-nous encore notre confiance ?
Jusqu’à maintenant comme beaucoup j’ai pensé, conditionné par les discours de propagande que tout le monde récite à l’envi, que le droit de vote à été acquis de haute lutte et qu’il est de notre devoir de le remplir car il est le garant de la démocratie … mais de quelle démocratie est-il question ?
La démocratie est « Un régime politique où le peuple exerce lui-même sa souveraineté en élisant librement ses représentants, c’est aussi un état dans lequel a cours ce régime » ; il convient de rajouter à la définition du dictionnaire que la démocratie n’a de sens que si elle est exercée dans la vertu, pour l’intérêt de tous et que si elle dispense des droits, elle exige des devoirs de la part de ses serviteurs.

Les candidats pour un mandat parlementaire et éventuellement pour la fonction suprême, dans leur manifeste et dans leurs discours peuvent faire toutes les promesses qui leur semblent bonnes pour promouvoir leur propagande démagogique et ensuite le poste obtenu agir dans un sens différent, celui qui leur convient, sans que concrètement quoi que ce soit, ni la constitution ni les lois ni des individus placés en garde-fou (l’expression est on ne peu plus heureuse) ne puissent les remettre en cause ou même tout bonnement demander des comptes par un recours simple et légal et ceci en dépit du fait que les mensonges sont là, patents, étalés au grand jour.
Le chef de ce beau monde que nous appelons président, l’ancien régime l’appelait roi, dispose tel un despote, d’un pouvoir quasiment absolu et notamment celui de faire la guerre, de pratiquer le clientélisme, de servir qui il veut et/ou pour résumer de foncer plein gaz dans le mur de son choix sachant qu’il est constitutionnellement protégé des conséquences de ses actes calamiteux ou de son incompétence.
Voter selon les mœurs en usage actuellement est donc accepter, cautionner et même favoriser des pratiques qui n’ont de démocratique que le nom, un simple décors de carton pâte où des ambitieux suspectés d’être les marionnettes d’intérêts supérieurs sonnants et trébuchants disposent de pouvoirs considérables et toujours en tirent un grand bénéfice.
Un candidat de par ses qualités réelles ou pour son charisme, sa prestance avantageuse, ses idées ou son origine nous incite à lui donner nos voix et ainsi recevoir un mandat pour traiter nos affaires petites et grandes mais là encore nous sommes dans l’erreur car soit il est corrompu comme les autres, soit effectivement c’est un honnête homme mais il manque singulièrement de clairvoyance pour nous représenter puisque ne percevant pas la foire d’empoigne dans laquelle il s’engage et où il sera inexorablement broyé ou perverti.
Il est donc loisible d’affirmer que voter c’est se faire le complice de ce cirque : il nous faut prendre du recul, être lucide, faire table rase de nos croyances, de nos conditionnements pour arriver à percevoir et surtout admettre cette évidence.
Certains vont rétorquer qu’il y a pour signifier qu’aucun candidat ne nous convient la solution de voter nul ou de voter blanc, mais que les bulletins de ces votes soient comptabilisés ou pas, cette démarche est encore et toujours d’entrer dans le casino et donc de donner son aval au système quasiment maffieux élaboré par des bandits qui ne sont pas manchots.

Bref nous pouvons nous poser la question du bien fondé de voter tant que le système actuel perdurera, ce n’est pas une consigne nous en recevons bien assez des agités du bocal à idées, à chacun de faire ce qui lui semble juste et que ce texte récolte votre assentiment, votre réprobation ou votre indifférence ne change rien à l’affaire.
Le système n’est pas une abstraction, nous sommes le système car sans nous il n’existerait pas et le jour ou non pas par paresse mais dans un élan de rejet plus personne ne votera, le système s’arrêtera à l’instar d’un organisme sain qui se débarrasse des parasites pathogènes qui l’infectent.
De proche en proche si nous rejetons tout ce qui n’est pas convenable et vertueux, finalement tout ce qui n’est pas humain, un monde nouveau aura l’opportunité d’émerger ainsi que la genèse d’une nouvelle civilisation.

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