Derrière les plis de l’actualité, il y a d’autres réalités. Les discours américains ou les complaintes turques ne sont rien d’autre que des demandes d’aide. Les Etats-Unis, désormais caniche de la Russie ont exhorté le président russe d’établir des contacts avec l’Armée syrienne libre (ASL), qui n’existe nulle part. Si l’armée syrienne libre existait vraiment, elle devait avoir, comme les autres groupes terroristes, au moins une parcelle du territoire syrien. Elle n’est nulle part. Moscou a demandé aux Etats-Unis de leur demander de désarmer.
Poutine le maître du jeu
Dans le même temps, les frappes de l’aviation russe en Syrie vont monter de manière exponentielle pour permettre de préparer une offensive terrestre de l’armée arabe syrienne, malgré la presse ridicule qui se permet toujours de dire l’ »armée de Bachar el-Assad ». Une honte. On peut donc comprendre que les Etats-Unis n’ont pas d’autres choix que de suivre Moscou contre le groupe terroriste État islamique (EI), qui a encore fait des siennes en crucifiant un jeune alépin qui a refusé d se convertir à l’islam…
«Nous savons à quel point les opérations de ce genre – antiterroristes – sont compliquées. Et bien sûr, il est encore tôt pour tirer des conclusions, mais ce qui a été fait jusque-là mérite une très bonne appréciation», a déclaré le président Vladimir Poutine lors d’une rencontre avec le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, retransmise à la télévision. «Depuis le 30 septembre jusqu’à ce jour, les frappes ont touché 112 cibles. L’intensité des frappes augmente», s’est félicité M. Choïgou.
Le président russe a également évoqué une possible offensive terrestre de l’armée syrienne contre l’EI, affirmant que les prochaines opérations militaires russes dans le pays seront «synchronisées» avec celles des forces gouvernementales. Le ministre de la Défense a en outre souligné que quatre croiseurs russes de la flottille de la Caspienne avaient tiré mercredi 26 missiles de croisière sur 11 cibles de l’EI et du Front al-Nusra, franchise locale d’Al-Qaïda en Syrie, les détruisant toutes. M. Choïgou n’a pas précisé d’où avaient tiré les navires, mais une infographie publiée sur le site du ministère de la Défense montre les missiles tirés depuis la mer Caspienne (vidéo), à près de 1 500 km de leur destination, survolant l’Iran et l’Irak avant de frapper en Syrie, évitant ainsi l’espace aérien de la Turquie et de l’Azerbaïdjan.
La coalition avance de 3 pas et recule de 5 pas
Côté français, Français Hollande vient d’être grillé par le président Poutine. Derrière l’offensive tout azimut russe, vu les succès du terrain, en une semaine à peine, il s’est rallié à Poutine mais souhaite que l’ASL fasse partie du plan. Quelle idée ! D’ailleurs, vous l’aurez compris, M. transition sans Bachar al-Assad ne fait plus trop le beau. Les choses changent et il sait très bien que dans le dossier syrien, son avis ne compte que pour des prunes.
M. Poutine a affirmé que François Hollande lui avait proposé d’«unifier les efforts» des forces du gouvernement syrien et de l’Armée syrienne libre. Selon lui, M. Hollande a fait cette proposition à Paris vendredi lors du sommet consacré à l’Ukraine avec la chancelière allemande Angela Merkel et le président ukrainien Petro Porochenko. L’entourage du président français a toutefois démenti que François Hollande ait évoqué une telle alliance. Il aurait simplement rappelé à son homologue russe la «nécessaire présence de l’opposition syrienne»… aux négociations de paix. A mourir de rire !
La Russie, très prudente face à la ruse occidentale habituelle a toutefois évoqué plus tôt mercredi la possibilité de mettre en place une coordination de ses frappes en Syrie avec celles de la coalition internationale menée par les États-Unis. Sachez-le, à la demande américaine. Les pleurs d’Ankara, qui accuse l’aviation russe de « violer » son espace aérien ne deviendront alors que caduques.