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25 décembre 2024

Tafta : pour Matthias Fekl, «les citoyens ont le droit de savoir»


Tafta : pour Matthias Fekl, «les citoyens ont le droit de savoir»

Le secrétaire d'Etat français au Commerce extérieur estime que les États-Unis font preuve d'un «manque de réciprocité».

Dans un entretien publié dans Aujourd’hui en France, le secrétaire d’État au Commerce extérieur estime que «les États-Unis font un blocage» et n’exclut pas un arrêt pur et simple des négociations du traité de libre-échange transatlantique.

«C’est un véritable parcours du combattant pour exporter certains produits ou services aujourd’hui aux États-Unis, déplore le secrétaire d’État au Commerce extérieur, Matthias Fekl, dans un entretien publié, ce lundi, dans Aujourd’hui en France. Savez-vous que dans la charcuterie, il n’y a que deux entreprises françaises certifiées pouvant vendre de l’autre côté de l’Atlantique? C’est absolument anormal.» Ces sujets seront abordés cette semaine dans la négociation sur le traité de libre-échange entre les États-Unis et l’Europe communément appelé Tafta (Transatlantic free trade agreement) ou TTIP (Transatlantic trade and investment partnerchip).

Les marchés publics fermés

Matthias Fekl revient sur plusieurs exemples pour lesquels le marché américain est fermé aux entreprises européennes: la difficulté pour une compagnie du vieux continent opérant la liaison Paris-Los Angeles de prendre des passagers à l’escale newyorkaise, l’impossibilité d’exporter des produits laitiers, des cosmétiques, des jouets, ou des appareils électriques à cause de «règles bureaucratiques». Il évoque aussi la situation des marchés publics pour lesquels l’Europe est ouverte aux entreprises étrangères à 90% contre 40% aux États-Unis.

Interrogé sur la pétition signée par trois millions d’Européens demandant l’arrêt des négociations entre l’Europe et les États-Unis, il estime que «les citoyens ont le droit de savoir et de connaître ce qui se négocie pour eux». Pour le secrétaire d’Etat français au Commerce extérieur, à l’heure des réseaux sociaux, il n’est plus question de négocier dans le dos des citoyens «en secret dans des salons feutrés». Il affirme que la France fait tout pour que ces négociations soient transparentes.

Pour lui, «les États-Unis font un blocage». «Si ces négociations s’enlisent et que le manque de réciprocité persiste de la part des États-Unis, la France n’exclut absolument pas un arrêt pur et simple des négociations», ajoute-t-il. Une possibilité qu’il avait déjà évoquée dans un entretien à Sud Ouest le 29 septembre.

Le secrétaire d’Etat au Commerce extérieur revient également dans les colonnes d’Aujourd’hui en France, sur l’épineux problème des systèmes d’arbitrage. Il rappelle que ce mécanisme existe depuis longtemps et était, à l’origine, destiné à éviter que les investisseurs soient lésés par certaines décisions des Etats. «Mais ces dernières années, on a constaté que les tribunaux privés condamnent désormais à coups de milliards les Etats.»

Il rappelle l’attaque du fabricant de cigarettes Philip Morris contre l’Australie concernant le paquet de cigarettes anonyme. Ou la plainte de l’entreprise suédoise Vattenfall contre l’Allemagne quand ce pays a décidé de sortir du nucléaire. «On assiste à un dévoiement complet de ce dispositif. C’est une attaque frontale contre des choix démocratiques.»

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