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25 avril 2024

Régionales : et de quatre en attendant la cinquième…


AGORA VOX

Régionales : et de quatre en attendant la cinquième… Une nouvelle claque pour le PS et la politique initiée par HOLLANDE…

Après avoir perdu des élections législatives partielles, les élections Municipales, Européennes, départementales, avec les élections Régionales c’est une nouvelle claque pour le PS qui recueille 22,92 % des voix derrière Les Républicains et le FN. Le PS est désormais le troisième parti de France. La gauche qui présidait 21 des 22 anciennes régions de métropole, et deux des quatre régions outre-mer, depuis 2010, après la réforme territoriale et le regroupement en 13 régions de Métropole, espérait conserver trois à cinq de ses régions, l’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, la Bretagne, le Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, et bien sûr l’Île-de-France. Ce qui est loin d’être évident.

A dix sept mois de l’élection présidentielle, pour faire un score, susceptible de peser sur les esprits, les principaux partis avaient intérêt à engranger un maximum de conseillers régionaux. Seul le FN frappe un grand coup.

Les enseignements de ce premier tour

– En 2010, le Front National, avec 11,42%, avait gagné des voix sur le scrutin précédent, mais il était en recul par rapport aux précédentes régionales (2004). Ce dimanche, avec 29,8 % des suffrages, et des pics à 40%, le parti de Marine Le Pen fait la course en tête. Toutefois, comme aux élections départementales de mars dernier, les réserves de voix pour le second tour sont relativement faibles.

- L’effondrement du parti au pouvoir. En 2010, la droite parlementaire de l’UMP et du centre avait encaissé une lourde défaite, cédant à la vague rose. Même scénario pour le Parti socialiste cette fois-ci, en pire. En 2010, l’UMP avait obtenu 26,02% des suffrages ; en 2015, le PS fait 22,92%, plus de trois points de moins.

- Les Républicains arrivent 2e, avec 26,65% des voix. Pendant la campagne, ils étaient donnés au coude à coude avec le Front national.

- A noter La forte régression des Verts. En 2010, les listes d’EELV, qui avait déjà refusé de s’allier avant le premier tour au PS, engrangeaient l’une de ses victoires électorales, avec 12,18% des voix, jusqu’à plus de 20% dans certaines Régions. En 2015, malgré la coïncidence de dates avec le grand rendez-vous environnemental de la COP21, EELV dégringole. Avec 6,7%, ils sont loin d’atteindre les 10% nécessaires pour se maintenir au second tour et ne sont donc pas en position de force pour négocier avec le PS.

- La mauvaise stratégie du Front de gauche, due en particulier à l’attitude du Parti de Gauche MELENCHONISTE qui en s’alliant avec les Verts dans certaines Régions a affaibli son partenaire Communiste, dont le score de 5,4% les place dans une situation plus difficile que les Verts pour des négociations avec le PS…

Les raisons de cette claque et de la pole position du FN

De ci de là, les médias évoquent les attentats Islamistes Djihadites de Paris et des problèmes sécuritaires, où des migrations redoutés, par nos concitoyens qui justifierait la claque électorale que vient de subir le PS et par voie de conséquence la victoire du FN qui le place en pole position au soir du premier tour des élections Régionales, mais est-ce les seules raisons ?

Si l’on ne peut contester que ces craintes ont participé au résultat du premier tour des élections Régionales, en faisant toutefois observer qu’avec près de 50 % des abstentions, auxquelles, si on y ajoute les votes blancs ou nuls, c’est moins de la moitié du corps électoral qui s’est exprimé, dès lors, on ne peut que s’interroger sur la légitimité de tous les partis en regard des résultats obtenus par les uns et les autres… Il ne faut pas oublier les désastres de la politique initié par François HOLLANDE et conduite par Manuel VALLS, tant sur le plan National où le mensonge a été érigé en morale politique, que sur le plan international, ainsi que la composition d’un gouvernement avec des Ministres qui ne sont manifestement pas à leur place.

Sur le plan National

La politique initiée par François HOLLANDE s’est surtout caractérisée sur le plan National par une série de réformes qui, depuis le début de son quinquennat, ont le don de soulever la réprobation systématique d’une grande partie, voire de la majorité de la population, alors que des dispositions similaires (par exemple, le mariage pour tous) prises chez nos voisins passent presque inaperçues. Tout simplement, parce qu’elles ne correspondent pas à une nécessité absolue du moment, sont mal préparées, mal présentées et qu’elles se substituent à d’autres qui sont délaissées, alors qu’elles sont beaucoup plus urgentes, tant sur le plan économique, social qu’environnemental. Et que dire de la fiscalité locale 

S’il y a une réforme qui est attendue, mais dont on peut être pessimiste pour sa réalisation malgré certaines promesses, c’est bien la réforme de la fiscalité locale, dont la double taxation est une exception en Europe. La double taxation française, taxes foncières plus taxe d’habitationest en effet une situation exceptionnelle en Europe. Au final, leur montant peut atteindre l’équivalent de plusieurs mois de loyers pour certains contribuables, ce qui est considérable et inadmissible. En France, plusieurs taxes s’appliquent à l’immobilier. Le problème de l’immobilier, c’est qu’il n’est pas « délocalisable » et c’est le propre de l’imagination française de créer des systèmes qui permettent de taxer un maximum ce qui indispensable à chaque citoyen, à savoir se nourrir, se vêtir et se loger, s’instruire, se soigner etc. etc.

Sans compter des initiatives inutiles, voire stupides ou contraires aux promesses de la campagne électorale, prises ou initiés par un gouvernement qui comprend des Ministères sans utilité ou des Ministres qui ne sont manifestement pas à leur place. Rappelons-nous : « Une fois élu je renégocierai le traité MERKEL – SARKOZY, en privilégiant la croissance et l’emploi, et en réorientant le rôle de la Banque centrale européenne »  Disait-il, avant de proposer le rajout d’un « volet » social. Une fois élu, la farce n’aura duré que quelques jours… Ou encore le discours du Bourget en 2012 quand il affirmait « la Finance est mon ennemi » huit jours après son élection il se rendait à la city de Londres, temple de la finance mondiale, pour les rassurer et deux ans plus tard n’affirmait-il pas « la finance est notre amie, nous avons besoin des Financiers ». Il est vrai que les Banquiers et Financiers, via la Bourse et les Agences privées de notation ont depuis longtemps déjà pris la direction des affaires publiques face à des pouvoirs politiques qui ont totalement capitulé…

Sans compter l’actuel redécoupage des Régions, une aberration et un déni de démocratie

Les Régions Françaises avaient besoin, du moins pour certaines d’entre elles, d’être re-découpées, c’est une évidence. Produit technocratique de l’État jacobin des années 1950, elles correspondaient trop peu aux réalités historiques, culturelles, et sociales du pays. C’est pourquoi il était impératif que la cohérence territoriale soit en adéquation avec celui des aspirations des populations, mais aussi avec les nouvelles contraintes écologiques. Le résultat aurait dû être des régions de tailles très hétérogènes, comme chez certains de nos voisins Européens. Ainsi, on pouvait imaginer une région avec cinq, six départements actuels, coexistant avec des régions à deux départements (Alsace, Savoie), voire, des collectivités territoriales plus petites encore (Catalogne et Pays Basque français). À ce titre, La carte des nouvelles Régions, préparée par une poignée de hauts fonctionnaires n’est pas acceptable et relève d’un déni de démocratie. En fixant arbitrairement le nombre de Régions à 13, sans réelle concertation des élus locaux, ni débat préalable de la population, notamment par le biais de saisine de la « commission nationale du débat public », dont il convient d’élargir le cadre légal d’intervention, Outre un déni de démocratie, on reproduit, en les aggravant, les travers technocratiques du découpage actuel… Tout cela est fait, non dans l’intérêt des populations concernées, mais pour rendre ces régions « plus accueillantes par leurs tailles aux investisseurs Chinois » selon les déclarations du Ministre VALINI en charge de ce dossier…Incroyable !

Pour l’efficacité recherchée, le Ministre oublie qu’au fond ce qui est en cause n’est pas le nombre de Régions, mais la capacité des acteurs politiques à conduire les évolutions nécessaires par le dialogue et la concertation. Stimuler les citoyens pour qu’ils s’intéressent à la chose publique est incompatible avec des dispositions prises dans les seuls cabinets ministériels par des énarques, ou des spécialistes dans leurs bureaux d’étude, qui les ont imposé au travers d’un simulacre de démocratie et ainsi éloigner encore plus les citoyens de la chose publique.

De plus, un mode de scrutin proportionnel à deux tours avec une prime de 25% de sièges en plus pour la liste arrivée en tête est de surcroît une aberration. Seul un scrutin proportionnel à un tour permet une répartition équitable des candidats en fonction des résultats obtenus et évite les combinaisons d’accords politiciens par des « marchandages de tapis » au détriment des électeurs.

Sur le plan International

Après le Mali et la Centre Afrique, la France s’est engagé dans le bourbier Islamique en Irak

Depuis plus de trente ans en Afrique, les institutions internationales de financement, auxquelles participe la France, n’ont pas développé l’Afrique mais l’ont au contraire fragilisé, secrétant le chômage et la pauvreté avec son corollaire de violence. Face au péril Islamique et à la demande ou l’accord des chefs d’Etat de ces pays (si tant est qu’il y en ait avec l’autorité que cela doit conférer) François HOLLANDE, conformément à l’esprit « Françafrique » néo colonial, s’est cru obligé d’intervenir militairement. Intervention fort controversée, aussi bien en France que dans ces deux pays.

Concernant l’Irak, il est évident que la « marâtre » US de la France de François HOLLANDE n’avait pas besoin de la « force de frappe » militaire aérienne Française. Bien que sa présence puisse avoir une justification pour aider les Américains sur le plan politique, cela permet surtout au président de la République Française de se donner l’impression qu’il est à la tête d’un pays qui peut encore peser sur la scène internationale, ce qui est loin d’être le cas. En voulant imiter et dépasser SARKOZY avec la Libye, François HOLLANDE qui ne cessait de vouloir en découdre en vain avec Damas et Téhéran, après s’être rabattu en Ukraine en y envoyant BHL, avait enfin sa guerre… sans se soucier que ces opérations aériennes sont les plus chères qui soient pour le budget de l’Etat. 

En Syrie, plutôt que de revoir sérieusement la coopération avec les pétromonarchies, Qatar, Arabie Saoudite et nouer des relations avec Bachard AL-ASSAD. A quoi servent des frappes aériennes, fussent-elles les plus précises possibles, si elles ne sont pas coordonnées au sol, en liaison avec l’armée Syrienne.

Avant de faire un virage à 180 degrés ces jours-ci, FABIUS n’a cessé, sur ordre de son président, mais aussi de l’axe Tel-Aviv-Riad, Doha-USA de vouloir éliminer Bachar Al ASSAD en aidant financièrement Al Qaïda via sa filiale Syrienne Al Nosra au prétexte » qu’ils faisaient du bon boulot contre ASSAD ». Il est évident que plusieurs pays de la région, d’Israël à l’Arabie Saoudite et au Qatar, ainsi que les USA ont de puissants intérêts économiques gazo-pétroliers et stratégiques qui passent par la Syrie, c’est la raison pour laquelle les dirigeants occidentaux ont fourni l’argent, les armes et l’orchestration médiatique, avant de se raviser face à la menace Djihadiste qui ne cesse de s’accroître, avec les risques quotidiens d’attentats sur notre territoire. Mais au fond n’est-ce pas une arnaque de la guerre à un terrorisme fabriqué par les états dans l’orbite Israélo-Arabo étasunienne ?…

C’est bien la conjonction et l’addition de ces différentes données, auxquelles il faut ajouter des crises liées aux ressources, dont la majorité de la population n’a pas conscience et de toute façon ce n’est pas le rejet du productivisme et du gaspillage qui fait voter FN. L’électorat qui vote massivement pour ce parti se soucie peut des problématiques écologiques et ne désire que consommer, consommer toujours plus et n’importe quoi au gré des publicités… Persuadés surtout que les étrangers et les vagues de migrants sont un obstacle à l’expression de leurs désirs, que seul le FN peut satisfaire… Pour eux, tous les autres sont des pourris qui ne pensent qu’à »s’en mettre plein les poches »… Il est vrai que la moralisation de la vie publique qui tarde, avec les affaires récurrentes de détournement de fonds par des élu(e)s, condamné(e)s par la justice et qui continuent de parader au parlement ou devant des caméras de télévisions ne peut qu’encourager celles et ceux qui souhaitent voter pour le FN…

Les meilleurs agents électoraux de la dame LE PEN

Quand à la simplification qui ferait que ce sont les banlieues qui votent majoritairement FN, c’est loin d’être exact, il suffit d’observer les résultats de ce parti dans les zones rurales. Il y a aussi des pôles de pauvreté dans les villes et les campagnes. On ne peut exclure aussi que la disparition des services, les peurs sociales, l’absence de perspectives et de projet sont un terreau fertile pour le vote FN. Et lorsque le Gouvernement socialiste ne cesse d’affirmer qu’il faut revoir le code du travail, augmenter l’âge de départ à la retraite, repenser le système social, aujourd’hui inadapté, car il faut redonner de la compétitivité aux entreprises, surtout à celle du CAC 40, pour faire revenir la croissance et que celle-ci nous sauvera… Cela fait des décennies qu’elle doit nous sauver et elle est toujours pas là et ne sera plus jamais là, car elle est désormais impossible, avec une dette qui ne cesse d’augmenter, aujourd’hui plus de 2000 milliards d’euros, c’est du pain béni pour le FN qui n’hésite pas à affirmer qu’il prendra des mesures pour stopper cela et qu’il ramènera, par exemple, le départ de l’âge à la retraite à 60 ans…

Le FN déclare qu’il va s’occuper des petits, des sans grades et que sortir de l’Europe, ainsi que de mettre les étrangers dehors, fera revenir la croissance en protégeant notre marché. C’est une arnaque, mais vu l’inanité du débat politique qui consiste seulement « à faire barrage au FN », ça passe et de ce point de vue HOLLANDE, VALLS et SARKOZY sont les meilleurs agents électoraux de la dame LE PEN. Faire barrage au FN en appelant l’électorat Socialiste à voter pour les listes de Droite dans trois Régions, comme vient de le faire le premier Ministre VALLS, non seulement il conforte le FN dans son argument « UMPS » Mais se demande-t-il si c’est vraiment le but d’une démocratie que de barrer la route d’un parti ? Le FN présente-t-il un risque pire que l’islamisme Djihadiste ?… Il est vrai qu’avec un FN à la tête deux ou trois Régions, Monsieur VALLS ne pourra pas décréter ni poursuivre l’état d’urgence, dont les dérives risquent d’être bien plus problématique que le FN…

Il faut arrêter de penser qu’empêcher le FN d’accéder aux postes sera suffisant, il va continuer sa progression. Il est temps pour les libéraux, mais aussi pour les socialistes d’admettre que le modèle qu’ils proposent est désormais incompatible avec les contraintes écologiques et les besoins qui en découlent. De même que pour EELV, il serait temps pour eux de réinvestir un projet réellement écologiste…

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