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29 mars 2024

COP 21 : entre euphorie des « ravis » et tours de « passe-passe » des illusionnistes…


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COP 21 : entre euphorie des « ravis » et tours de « passe-passe » des illusionnistes…

Ya de la joie, ya de la joie !

Samedi 12 Décembre 2015 dernier acte de la COP 21… Oublié les conflits et leur cortège de victimes, DAECH et ses crimes barbares, les épidémies, les catastrophes naturelles… Les « ravis » ont fait pendant quelques heures un triomphe planétaire à Laurent FABIUS qui, parait-il, n’a pu retenir une petite larme de joie… (Il y a 30 ans, on aurait aimé qu’il fasse de même pour les victimes du sang contaminé, ou plus récemment pour celles d’Al Qaïda avec le front Al Nosra qu’il a armé en Syrie et le justifie « parce qu’ils font du bon boulot contre Bachard Al ASSAD »). Il y avait vraiment de la joie Samedi au Bourget. Entre les accolades chaleureuses du Ministre chinois avec l’Américain John KERRY. Ségolène ROYAL qui en était presque à faire la danse du ventre devant Ban Ki-MOON. Sans compter les avalanches de tweets. Pour Manuel VALLS « … Une victoire pour la planète. » Cécile DUFLOT qui manifestement a omis de prendre connaissance du texte de l’accord : « Formidable ! C’est maintenant que tout commence ! Aux actes ! » Et que dire la de secrétaire nationale EELV se félicitant d’un « accord » particulièrement insatisfaisant et non contraignant, notamment pour les plus gros pollueurs. Même, pour Barack OBAMA : « C’est énorme : la quasi-totalité des pays du monde ont signé l’accord de Paris sur le changement climatique. » En oubliant de préciser que le texte est encore en attente de validation finale. Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies doit être le Dépositaire de l’Accord et l’ouvrir à la signature à New York, du 22 avril 2016 au 21 avril 2017.

 

Flou et promesses, promesses…

Comment pourrait-on atteindre l’objectif de 1,5 degré C. à la fin du siècle, alors que l’accord ne mentionne aucune date pour un pic d’émissions mondiales de gaz à effet de serre. « Aussi tôt que possible » est-il seulement mentionné. Pour cacher ce flou, l’accord fait miroiter une révision à la hausse des engagements, mais il faudra attendre 2025. Bien trop tard, selon les climatologues, si l’ont veut endiguer un réchauffement porteur de graves perturbations climatiques.

De même, pour ne pas perdre en route l’Arabie saoudite et le Venezuela qui dépendent du pétrole pour leurs ressources économiques, n’a-t-on pas laissé dans le flou la date finale d’utilisation du pétrole ?… Quant à la création d’une taxe carbone, il n’y est plus fait mention dans l’accord. Exit la date pour le remplacement d’une partie des énergies fossiles par les énergies renouvelables qui était réclamée par certaines Grandes ONG. Qu’en est-il enfin du fameux fonds vert de cent milliards de dollars annuels que les pays riches se sont engagés à verser aux pays pauvres à partir de 2020 à Copenhague. Il reste toujours à l’appréciation des futurs donateurs, sans obligation contraignante. Pour calmer les pays du Sud, il a fallu mentionner dans l’accord que cette somme de cent milliards devra être un plancher pour l’après 2020 avec un nouvel objectif chiffré devant être défini au plus tard en 2025. Mais là encore, des promesses, rien que des promesses…

Soyons sérieux et réalistes, il faudrait laisser environ 80% des réserves de pétrole, de gaz et de charbon pour ne pas dépasser un réchauffement climatique de 2°C, par rapport aux années 1850. Or, d’après les experts, l’accord signé à la COP 21 nous conduit à plus de 3°C supplémentaires d’ici 2100, alors que nous sommes déjà à +1°C depuis les années 1850 !… Si l’on devait attribuer le prix du meilleur illusionniste de cette COP 21, on pourrait le décerner à François HOLLANDE. Au moment où avec FABIUS ils présentent la « Convention-cadre sur les changements climatiques », autrement dit « l’accord » de Paris et nous le font gober comme un succès aux « perspectives les plus ambitieuses ». Aurait-on oublié qu’avec manuel VALLS ils ont autorisé le gouvernement à signer en septembre 2015 trois permis de recherche de pétrole et de gaz en France. Aurait-on oublié que François HOLLANDE a cédé la semaine dernière au lobby des banques pour bloquer ou retarder l’adoption par l’Europe d’une taxe sur les transactions financières. Cette taxe qui pourrait être dégagée en partie pour financer la transition énergétique et constituer le « Fonds vert » destiné aux pays « du sud ». Sans compter les jérémiades de Ségolène ROYAL avec sa « croissance verte » et ses voitures électriques qui vont bouleverser l’économie…

Au-delà de l’euphorie des « ravis » et des tours de « passe-passe » des illusionnistes, les lampions de la fête éteints, en comparaison de ce qu’aurait dû être la COP 21, c’est pour le moins assez désastreux pour l’avenir …

Il est évident que les personnes avertis ne comptaient guère sur cet accord pour sauver le climat. Depuis Copenhague, nous sommes habitués à ce qu’un texte des Nations Unies, s’il est nécessaire, il n’est certainement pas suffisant. L’objectif de la conférence de Paris était d’arriver à un accord qui nous mette sur la bonne trajectoire pour rester sous deux degrés de réchauffement d’ici la fin du siècle. Si l’objectif est réaffirmé et même renforcé en mentionnant 1,5 degré, le texte de l’accord ne donne absolument pas les moyens d’y parvenir.

La COP21 n’ose pas le dire, mais il n’y a que deux solutions pour limiter le Réchauffement climatique à 1,5° ou 2° : soit tous les hommes et femmes des pays riches, voire ceux des pays dit ‘’émergeants’’, décident de bloquer ad vitam æternam leur niveau de vie individuel (ce qui est politiquement et économiquement difficile, sinon impossible à réaliser, car tous refuseront de négocier leur niveaux de vie), soit l’Humanité décide de stabiliser sa population. Si les politiques gouvernementales ne changent pas, comment imaginer qu’il sera possible de diminuer à la fois consommation totale et production de gaz à effet de serre si la population mondiale s’accroit encore d’un milliard d’habitants tous les 12 / 13 ans, comme pour la période 1999-2012 et à raison d’une perte de cent mille Km2 par an de terres arables nourricières c’est environ un million trois cent mille Km2 (2 fois la surface de la France) qui ont disparues. Par ailleurs, affirmer que la population mondiale va se stabiliser d’elle-même et encourager en même temps la population de chaque pays à croître est évidemment contradictoire. Or, la question démographique qui est essentielle fût totalement exclue des débats de la COP 21 et ce n’est pas la conversion aux énergies Renouvelables, y compris les efforts d’économie d’énergie en réduisant de façon drastique les mobilités, bien qu’absolument indispensable, qui changera radicalement la situation.

Avoir exclue la problématique démographique de la COP 21 est suicidaire

Au rythme actuel des rejets de gaz à effet de serre, dont le CO2, bien qu’il reste près de 200 ans dans l’atmosphère n’est pas le pire à coté du méthane, alors que sa durée n’excède pas une douzaine d’année, mais qui à l’échelle du siècle est tout de même 23 fois plus puissant que le CO2 en potentiel de réchauffement global, nous atteindrons une augmentation de plus de 4,6 % C. de la température. Inutile de disserter sur les conséquences qui seront catastrophiques et épouvantables pour la survie des espèces…

Dans le monde, en 2013 c’est 40 mille milliards de tonnes de CO2 qui ont été rejetés. http://www.planetoscope.com/co2/261-emissions-mondiales-de-co2-dans-l-atmosphere.html

Exemple Français : Un Français émet, en moyenne, 9 tonnes de CO2 par an… (http://www.planetoscope.com/co2/140-emissions-de-co2-par-habitant-en-france.html)

Les secteurs contribuant aux émissions hors UTCF et classés par ordre d’importance pour la France métropolitaine sont les suivants :

Le transport routier : 32% des émissions totales,

Le résidentiel/tertiaire : 24,1% dont 67% sont directement imputables au sous-secteur résidentiel,

L’industrie manufacturière : 22,6% dont 27% provient du sous-secteur des minéraux non métalliques et matériaux de construction et 25% du sous-secteur de la chimie,

La transformation d’énergie : 16,3% dont 47% provient du sous-secteur de la production d’électricité et 28% du raffinage du pétrole,

L’agriculture/sylviculture : 2,7%,

Les autres transports : 2,1%, dont transport aérien : 45% et transport maritime : 35%. Mais comme par hasard on observe l’absence de toute référence aux transports aériens ou maritimes... Les lobbys veillaient !

L’objectif pour 2050 est de ramener ces rejets à 2 tonnes. Ce qui signifie que les rejets actuels de 9 tonnes en moyenne multiplié par 65 millions d’habitants sont égal à 585 millions de tonnes. Ramenés à des rejets de 2 tonnes par habitants, ce dont je doute, car les responsables politiques ne vont pas prendre le risque d’imposer une résilience qui remettrait en cause le niveau de vie des Français. Mais admettons que ce soit possible, cela voudrait dire, sous réserve que la population Française n’augmente pas, des rejets en CO2 de 130 millions de tonnes par an, soit un gain de 430 millions de tonnes rejetés en moins.

Par contre, si au rythme d’une augmentation d’environ 15 millions d’habitants en 2050 (soit en 35 ans), comme ce fut le cas pour la période 1975-2015, même dans l’hypothèse la plus optimiste de 2 tonnes de rejets de CO2 avec 80 millions d’habitants en 2050 nous atteindrions 160 millions de tonnes par an, soit un gain de 425 millions de tonnes au lieu de 585 millions par rapport à la population qui serait stabilisée au niveau de 2012.

Avec la même évolution de 15 millions d’habitants tous les 35 ans, de 2015 à 2100 (soit 2,42 fois 35 ans), cela fait une augmentation de 36 millions 300 mille habitants. Autrement dit la population Française serait de 101 millions 300 mille habitants. Avec 2 tonnes de rejet de CO2 par habitant, on obtiendrait 202 millions 600 mille tonnes par ans, soit 382 millions 400 mille tonnes de moins qu’en 2015. Sauf qu’avec 2 tonnes de rejet de CO2 par habitant et suivant ces estimations c’est 4,5 fois moins que les 9 tonnes actuelles, toutefois la baisse globale des émissions de CO2 ne serait plus que de 2,89 fois, du au fait de l’augmentation de la population.

L’empreinte écologique est et sera déterminée par le nombre de producteurs – consommateurs

Limiter le Réchauffement climatique à 1,5° ou 2° sans vouloir poser le problème démographique nécessiterait des dépenses gigantesques pour transformer nos sources d’énergie, ce qui est impossible en regard des énergies fossiles dont dépend toute notre économie avec la multitude d’esclaves mécaniques qu’il faut nourrir et prétendre que100 % d’énergies renouvelables serait la solution relève de l’escroquerie intellectuelle. Si la terre peut actuellement nourrir, d’une manière très inégale et souvent très mal 7 milliards d’individus, c’est grâce aux esclaves mécaniques qui fonctionnent grâce aux énergies fossiles.

Selon les données d’il y a plus de 20 ans (1994), l´équivalent de 1800 litres de pétrole étaient répandus chaque année pour nourrir un Américain. (http://www.iceberg911.net/pfeiffer.html)

L’´energie consommée par l’agriculture se divise selon le tableau suivant :

31% pour la fabrication des engrais inorganiques

19% pour les machines agricoles

16% pour le transport

13% pour l’irrigation

8% pour élever le bétail (nourriture non incluse)

5% pour sécher les récoltes

5% pour la production des pesticides

8% pour le reste

Il faut aussi se rendre à l’évidence, la production d’électricité représente moins de 20 % de l’énergie consommée. Au niveau actuel de la consommation d’énergie, les énergies renouvelables ne pourront compenser ni le nucléaire, ni les énergies fossiles, pétrole, gaz, uranium.

Si l’on veut éviter de sombrer dans un chaos généralisé, nous sommes condamnés à réduire de façon drastique notre consommation et les gaspillages qui vont avec, ainsi que de stabiliser la population dans chaque pays, ce qui permettrait de résoudre une bonne partie du problème.

Actuellement les pays pauvres représentent 80% de la population mondiale et jamais ils ne pourront atteindre le niveau de vie occidental, auquel ils aspirent légitimement, tout simplement parce qu’il est impossible que la terre puisse leur assurer un tel niveau de vie. Mais c’est également vrai pour les pays « riches », car ils consomment et gaspillent à eux seuls 80% des ressources de la Planète et que leur population est la principale responsable du Réchauffement Climatique.

Sombres perspectives ?

Avec comme perspectives les seules bonnes intentions de la COP 21, entre le réchauffement climatique, l’impact de son dérèglement qui entrainera l’exode de millions de réfugiés climatiques, la raréfaction des énergies fossiles, les conflits entre ceux qui voudront piller les dernières ressources de ceux qui voudront les protéger, si on y ajoute des pandémies chroniques dues aux problèmes de surpopulation, à l’horizon 2100 et quelque peu au-delà, ceux qui survivront envieront les morts… A moins que l’évolution culturelle des hommes puisse leur insuffler la raison qui leur fait tant défaut aujourd’hui, mais là c’est moins sur…

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