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26 avril 2024

Raphaël Glucksmann : « l’Arabie saoudite est le principal sponsor de l’idéologie qui nous attaque »


MARIANNE

Raphaël Glucksmann : « l’Arabie saoudite est le principal sponsor de l’idéologie qui nous attaque »

Pour l’essayiste, interrogé ce lundi sur France Inter, « on ferait mieux d’arrêter de tapiner à Doha et à Ryad » plutôt que de changer la Constitution.
Capture France Inter

L’Arabie saoudite a annoncé dimanche 3 janvier la rupture de ses relations diplomatiques avec l’Iran. Une décision prise en réaction aux violences qui ont suivi l’exécution d’un dignitaire chiite, le cheickh Nimr Baqer al-Nimr, par le régime saoudien. 46 autres personnes condamnées pour « terrorisme » ont été exécutées en Arabie saoudite en ce début d’année. En France, à part , on n’entend pas tellement de réaction officielle à ce qui constitue la « plus importante exécution de masse » en Arabie saoudite depuis 1980, selon l’ONG Human Rights Watch. C’est en tout cas ce que dénonce le documentariste et essayiste Raphaël Glucksmann, interrogé ce lundi sur France Inter. « Ce n’est pas du droit-de-l’hommisme de dire ça, c’est juste du réalisme », estime-t-il. « On ne peut pas s’aligner, s’aplatir devant le régime saoudien. C’est un régime médiéval en Arabie saoudite, mais c’est aussi le principal sponsor à travers le monde de l’idéologie intégriste, fondamentaliste, qui nous attaque. »

Une idéologie qu’il ne faut pas hésiter à nommer, selon Raphaël Glucksmann : « Quand il y a un attentat terroriste en France, que font les leaders politiques ? Ils disent : ce sont des barbares, ce sont des criminels, nous allons les combattre. Mais pourquoi laisser à Marine Le Pen le monopole du nom de l’idéologie qui nous attaque ? », déplore-t-il.

Pour Raphaël Glucksmann, la France doit revoir sa politique étrangère, et notamment son alliance avec l’Arabie saoudite et les monarchies du Golfe. « On évite par exemple, quand on est François Hollande, , applaudi par une ribambelle de salutistes wahhabites saoudiens. On évite aussi, quand on est ancien président de la République, d’aller toucher de l’argent à Doha au Qatar. » Une pique clairement dirigée contre Nicolas Sarkozy, qui a donné plusieurs conférences rémunérées dans la région, notamment à Abou Dhabi, , ou encore à Doha en décembre 2014.

« Au lieu de changer la Constitution, peut-être ferait-on bien de réviser un tout peut peu notre politique moyen-orientale », insiste Raphaël Glucksmann, opposé à . « Au lieu de discréditer toute critique de la déchéance de nationalité au nom de la prise en compte du contexte (…), on ferait mieux d’arrêter de tapiner à Doha et à Ryad », affirme l’essayiste. Pour lui, « quand on est face à des évènements aussi graves que les attentats terroristes que la France a connus en 2015, il ne faut pas changer ce que nous sommes, il faut changer ce que nous faisons. Or, la Constitution, c’est ce que nous sommes. »

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