Manuel Valls a-t-il été sciemment envoyé à l’abattoir, Samedi dernier, chez Ruquier, dans son émission « On n’est pas Couché » ? On pourrait le penser, pour plusieurs raisons. La première repose sur le fait que les « amis » de Valls le connaissent parfaitement bien. C’est un homme de discours, capable de débiter des platitudes pendant plus d’une heure, avec une telle verve et une telle conviction qu’il finit par convaincre ceux qui l’écoutent. C’est un passionné, qui s’enflamme à ses propres mots.

Ces « amis » savent aussi que Manuel Valls est un piètre débatteur dans une conversation réfléchie et apaisée. La passion et la spontanéité sont incompatibles avec des réponses mesurées et bien réfléchies, qui nécessitent de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de s’exprimer. Ce Samedi, chez Ruquier, le plateau n’était pas si amical que ça, ou, disons faussement amical. Avec un invité tel que Valls, l’incident était prévisible. Pour l’aider à trébucher, il suffisait d’avoir sur le plateau quelqu’un qui n’a pas sa langue dans sa poche.

Une bonne idée aurait été d’inviter Dieudonné ce jour-là. Mais Dieudonné chez Ruquier, c’est comme Belzébuth au Vatican. C’est impensable. Alors, on se rabat sur un jeune plein de promesse dans l’impertinence, qui flirte parfois avec les lignes rouges, Jérémy Ferrari, que Laurent Ruquier compare à Balavoine (inquiétant…). En plus d’un humoriste impertinent, Ruquier avait invité quelqu’un qui était, en tout point, l’opposé de Manuel Valls, l’académicien Jean d’Ormesson.

Le décor planté, il ne restait plus qu’à taquiner un peu notre premier ministre, et attendre qu’il dérape tout seul. Ce qu’il fit, comme prévu, mais comme il ne fait pas les choses à moitié, en l’espace de quelques minutes, il sema les germes d’un incident diplomatique avec le pays de Total, le Gabon, et démolit en même temps l’histoire habilement ficelée par Hollande sur les motivations des guerres françaises au Sahel. Les « amis » n’en attendaient certainement pas tant. Après ça, il aura certainement compris que son attachement éternel à l’étranger n’est plus un sésame, et que les attachés éternels à l’étranger ne manquent pas.

Dieudonné doit se marrer en ce moment.

Avic – Réseau Internatio